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30 septembre 2005 5 30 /09 /septembre /2005 00:00
Source : magazine test-achats. n° 491. octobre 2005

LA FILIERE DU CACAO : Des feves au gout amer

Par X. Debourse et C. Rousseau

 
Derrière les beaux clichés et les récits alléchants sur la fabrication du chocolat,la réalité est souvent moins douce pour les producteurs locaux. et les entreprises du secteur n'aiment visiblement pas que l'on aborde cet aspect des choses.

 
Qui dit cacao, dit bien sûr chocolat. Mais les fèves tropicales ne servent pas qu'à cela. Au total, leur production fait vivre directement près de 20 millions de personnes, principalement en Afrique occidentale, et elle représente jusqu'à 30, 40 voire plus de 50% des recettes d'exportations dans certains pays comme le Ghana, la Côte d'Ivoire ou le Cameroun....

Plus de 90% de cette production s'effectue dans des petites plantations de moins de 5 hectares, dont les exploitants sont très dépendants pour leur survie, car la diversification des activités reste plutôt l'exception. La grande instabilité des prix internationaux des matières premières accroît leur préarité et entraîne des effets néfastes.

 

Enfants, biodiversité et pesticides

 
* Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), l'emploi d'enfants - main-d'oeuvre bon marché et malléable - est l'une des principales conséquences de l'instabilité des prix payés aux producteurs et plus particulièrement de la pression constante du marché pour les diminuer. Cependant le phénomène est particulièrement marqué dans le secteur du cacao, où l'on a même rapporté des cas d'esclavage d'enfants.

*  La culture traditionnelle du cacaoyer s'effectue sur des petites plantations à couvert dans les forêts tropicales. Il s'agit dès lors d'un type d'exploitation qui préserve l'habitat de nombreuses espèces animales et favorise le maintien de la biodiversité. Toutefois on assiste depuis plusieurs années au développement de méthodes de production intensive, qui nuisent à la biodiversité.

*  La fragilité relative des cacaoyers pourrait amener les exploitants à protéger les cultures à coups de pesticides. Mais vu la faiblesse des prix du cacao, rares sont ceux qui peuvent se permettre d'acheter des pesticides. Par ailleurs, ceux qui en utilisent savent rarement comment le faire à bon escient, entraînant un risque d'emploi excessif et de pollution.

 
* Enfin, on assiste à un développement de cultures massives à découvert (notamment en Indonésie), plus aisées, plus rentables mais qui entraînent la déforestation et l'emploi systématique de pesticides. Qui plus est, le cacao ainsi obtenu est de moindre saveur que le cacao cultivé à CoUvert.

 
Secteur interpellé mais opaque

 
Poussé par l'opinion publique, le secteur du cacao a voulu apporter sa réponse au problème en créant une fondation, un protocole et un programme de certification du secteur à l'échelle des pays producteurs visant à éradiquer le travail forcé des enfants. Cette initiative, lancée il y a quatre ans, a notamment fait pression sur les gouvernements des états d'Afrique occidentale mais à ce jour les résultats sont si faibles que les organisations non gouvernementales soupçonnent en fait le secteur de vouloir reporter le problème sur les seules autorités nationales voire sur... l'Organisation internationale du travail. Du côté des entreprises productrices, rares sont celles qui participent de façon directe au programme de certification et aucune ne peut garantir que leur chaîne de production, faute de transparence et de contrôle, soit exempte de travail des enfants. On peut dès lors se demander si ce problème est réellement pris au sérieux parmi les grands acheteurs de cacao.

Même les observateurs critiques que nous avons interrogés directement (ONG humanitaires et environnementales notamment) hésitent à parler nommément de telle ou telle entreprise, arguant que cela pourrait mettre à mal les timides initiatives lancées sur le terrain. Nous avons cependant tenté d'en savoir plus au travers d'une enquête, adressée directement aux entreprises concernées.

 
L’enquete

 
Objectif de cette enquête: savoir dans quelle mesure les acheteurs et utilisateurs industriels de cacao, fabricants et distributeurs de chocolat sont des acteurs sociaux, environnementaux responsables et agissants.

Dans un premier temps, nous avons envoyé aux entreprises un questionnaire portant sur divers aspects de leur responsabilité sociale et environnementale :

- ont-elle une politique en la matière, quel en est le contenu, s'applique-t-elle à l'ensemble de la chaîne de production ?

- quels moyens de contrôle les entreprises mettent-elles en place pour vérifier si cette politique est réellement appliquée ?

En matière sociale, c'est bien évidemment l'application des conventions de base de l'OIT qui doivent constituer le minimum requis, et plus particulièrement l'absence de travail forcé des enfants, phénomène très sensible dans le secteur du cacao.

Sur le plan environnemental, l'entreprise responsable doit viser à éviter l'emploi de pesticides et favoriser une culture en sous-bois (à l'ombre) la plus apté à préserver la biodiversité.

Parallèlement au questionnaire, nous avons analysé dans cette optique l'ensemble des publications officielles de ces entreprises et nous avons confronté les données recueillies

avec le point de vue des observateurs critiques. Enfin, au travers des réponses reçues et des informations récoltées, nous avons évalué la volonté de transparence de chaque entreprise à l'égard de ces matières

 
Les évaluations sont rassemblées dans le tableau suivant :


 

Comment dites-vous ? Ethique ?

 La présence majoritaire d'appréciations " E " dans le tableau, dénote souvent le manque de transparence d'entreprises qui ne publient pratiquement rien en matière de responsabilité

sociale et environnementale et qui refusent de collaborer à des enquêtes de ce type. Pourtant, plus de la moitié de la production mondiale de cacao émane de pays où le travail des enfants est répandu. Si des entreprises mettaient réellement en place des systèmes permettant d'éviter le phénomène, elles seraient très heureuses de pouvoir le communiquer.

Leur silence en la matière est donc suspect et appelle à une pression des consommateurs pour un meilleur contrôle et une plus grande traçabilité dans la filière du cacao. La stratégie consistant à s'en remettre à une communication collective au travers d'organisations professionnelles comme Caobisco ( qui rassemble et représente notamment les industries de la chocolaterie en Europe) n'est visiblement qu'une autre façon de masquer la réalité. Seules les organisations impliquées dans le commerce équitable ( Oxfam Magasins du Monde) ont intégré des programmes de soutien et de contrôle aux stades les plus critiques de la chaîne de production. On notera cependant les efforts (annoncés) de Nestlé pour disposer d'une politique sociale et environnementale responsable. Reste à voir si elle se traduira dans les faits.

Kraft et Barry Callebaut, deux autres géants du marché mondial' mènent de petits projets pour aider des producteurs à cultiver et récolter le cacao en intégrant des méthodes saines de lutte contre les parasites. Nous déplorons cependant que des entreprises aussi influentes dans le secteur en fassent aussi peu sur le plan éthique.

Les autres entreprises représentées dans cette enquête sont soit inactives soit totalement opaques en matière sociale et environnementale.

 

Un achat responsable

 
Les industriels du cacao et vendeurs de chocolat sont visiblement plus habitués à communiquer sur les aspects attirants de leurs produits que sur la façon dont leurs ingrédients sont cultivés.

En tant que consommateur, privilégier les chocolats de marques qui font plus d'efforts que les autres en la matière est une façon d'exercer une pression sur le marché. Oxfam

Magasins du monde (marques Oxfam et Equita, aussi vendues chez Carrefour et Colruyt) est l'enseigne qui offre le plus de garanties dans le domaine, même si elle doit encore améliorer ses performances en matière environnementale.

Le surcoût relatif de ces produits par rapport à d'autres semble d'ailleurs très négligeable au regard de l'impact sur place : meilleur prix payé aux cultivateurs leur permettant d'éviter la spirale de la pauvreté et avec elle le travail forcé des enfants, cultures plus respectueuses de l'environnement et de la biodiversité. Cela dit, même plus cher que certaines grandes marques, ce chocolat n'atteint pas le niveau de prix d'une marque comme NewTree par exemple.

Pour ceux qui préfèrent les marques plus connues, Nestlé semble le choix le plus éthique à l 'heure actuelle. Mais cela demandera confirmation. D'autres marques vendues en Belgique ont aussi dans leur gamme un chocolat équitable : Galler ou Delhaize, par exemple.

Enfin, la quinzaine du commerce équitable, qui a lieu en Belgique en ce début d'octobre, donnera aussi l'occasion, à ceux qui le souhaitent, de faire un geste.

 

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23 septembre 2005 5 23 /09 /septembre /2005 00:00
Le texte qui suit est le manifeste du site "De l'Espoir de l'Education", écrit par Elsa Pastor. Je vous encourage vivement à aller le visiter et à en diffuser le texte !


Avant-hier, nos grands-parents n'avaient pas le droit de parler à table. Ils avaient appris à témoigner le respect le plus complet à tout adulte, à se soumettre à tous les ordres, à tous les désirs de leurs parents, de leurs instituteurs ou du curé de leur paroisse. A leurs yeux, ces adultes avaient toujours raison, quoiqu'ils disent ou fassent. Ils accomplissaient parfaitement la moindre de leur tâche, tenaient leurs rôles de parents de façon exemplaire.

Nos grands-parents devaient être d'humeur égale. Si un soupçon de révolte ou de colère pointait en eux, il était immédiatement réprimé par l'humiliation, la mise à l'écart, les mensonges ou les coups.

Nos grands-parents n'avaient pas le droit de pleurer, ou uniquement s'ils avaient une bonne raison. Cette bonne raison était évidemment définie par les adultes de leur entourage. Ils pouvaient rire mais pas trop fort. Jouer, sans rien déranger.

Les parents de nos grands-parents voulaient que leurs enfants réussissent. Pour être sûr qu'ils apprennent bien leurs leçons, ils les frappaient, les punissaient.

Nos grands-parents grandissaient sans marque de tendresse. Celle-ci était considérée comme nocive. Ils entendaient leurs parents affirmer que seules la dureté et la froideur sont une bonne préparation à l'existence. Que la vivacité des sentiments est nuisible, l'expression des émotions intolérable. Les parents de nos grands-parents ne voulaient en aucun cas céder aux besoins de leurs enfants. Ils ne pouvaient supporter la moindre injure ou un quelconque reproche. Il était ainsi absolument impensable que nos grands-parents vivent et développent leurs sentiments véritables. Car il y aurait eu, parmi ces sentiments, la colère interdite.

Qu'advenait-il alors de cette colère interdite et non vécue ?

Cette colère s'accumulait et se transformait progressivement en une haine, plus ou moins consciente, de soi ou d'autres personnes de substitution. Haine qui cherchait divers moyens de se décharger. En grandissant, en devenant parents à leur tour, nos grands-parents accédaient alors au moyen parfaitement adapté et accepté socialement pour décharger leur haine accumulée: l'éducation de leur propre enfants, nos parents.
Le dicton populaire ne dit-il pas : qui aime bien châtie bien ?

Hier, à leur tour, nos parents n'avaient pas le droit de parler à table. Ils avaient appris à témoigner le respect le plus complet à tout adulte, à se soumettre à tous les ordres…

Heureusement, les systèmes de reproduction ne sont pas infaillibles et les idéaux de nos parents ont incontestablement évolué. "L'obéissance, la contrainte, la dureté et l'insensibilité ne passent plus pour des valeurs absolues"¹. Pourtant, tout un chacun peut observer dans la relation qu'il a avec son enfant les restes latents et tenaces de cette "pédagogie noire"¹. Aujourd'hui encore, combien de fois par jour abuse-t-on de notre pouvoir d'adulte ? Par notre force ? En déplaçant l'enfant sans l'en avoir averti; par notre connaissance ? En travestissant la réalité afin que l'enfant cède à notre demande… etc. Combien de fois se moque-t-on de notre enfant qui pleure, combien de fois lui demande-t-on de se taire alors qu'il exprime ses sentiments ? On oscille sans cesse entre autorité et laxisme, sans penser qu'il existe très souvent le moyen de satisfaire à la fois le besoin de l'enfant et celui de l'adulte.

Evidemment, si nos enfants sont des cibles privilégiées, nous pouvons de la même façon abuser de notre pouvoir et décharger notre colère dans le cadre de notre travail ou dans toute autre situation où nous nous sentons en position de supériorité.

Tant que nous n'aurons pas entrepris le nettoyage complet de cette "pédagogie noire"¹, dont nous gardons tous au fond de nous l'empreinte plus ou moins vive, alors il ne faut pas attendre un monde plus tolérant, plus pacifique, plus égalitaire que celui dans lequel nous vivons. Il ne faut pas attendre que les partis d'extrême droite disparaissent. Parce que de la même façon que nous avons été dressés au culte de nos parents, nous répondrons au culte des chefs fascistes.

Il est de la responsabilité de chacun de prendre conscience de tout ce qui a été néfaste pour lui dans l'éducation reçue. Pas pour juger et condamner ses propres parents, mais pour reconnaître les souffrances que l'on a vécu en étant enfant, en faire le deuil et ne pas en faire subir les conséquences à nos descendants.

Si chacun d'entre nous effectue ce travail, alors je veux croire que l'ensemble de notre société remettra en cause tout ce qui, dans son fonctionnement, dégrade, humilie et exclu ses concitoyens.

Elsa Pastor


¹ Alice MILLER (in C'est pour ton bien. Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant, éd. Aubier, 1984, traduction de J. ETORE)

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23 septembre 2005 5 23 /09 /septembre /2005 00:00
Article paru dans le  "Ligueur", hebdomadaire de la Ligue des Familles, septembre 2005.

Nous avons tous en nous l'empreinte de notre toute  première relation au monde, faite de bien-être, mais également du sentiment, assez effrayant, de l'immense pouvoir qu'avait notre mère sur nous. L'image de la mère est forcément double et ambivalente, bénéfique et potentiellement maléfique. Dans les histoires et légendes, ces deux aspects du maternel sont toujours séparés : un personnage incarne l'aspect protecteur, l'autre l'aspect terrifiant.

 par  Ingrid Bayot (1)



Dans la vraie vie, toute mère porte les deux composantes, mais nous ne voulons pas trop le voir, car ce n'est pas très confortable. De la mère que nous aurions aimé avoir ou de celle que nous aimerions être, nous préférons ne voir que l'image bienveillante.

La mère dévorante
L'aspect maternel dévorant ressurgit pourtant dans notre discours à propos de l'enfant qui grandit  : "Il doit quitter sa mère" et surtout le sein maternel, sinon il risque de ne jamais se développer. Il est vrai que des relations fusionnelles qui se ferment sur elles-mêmes provoquent des naufrages psychiques dramatiques, mais certains discours "psy" ont tendance à désigner comme pathologique toute relation mère-enfant dès que la proximité physique ou l'allaitement continuent au-delà de ce qui est désigné comme la "norme" par notre société et notre époque.
Cette "norme" semble avoir oublié le besoin si humain de repli, de tendresse, de chaleur et de régression. Notre évolution psychique n'est pas une ligne droite qui irait d'une honteuse dépendance vers une glorieuse indépendance. Tous, et quel que soit notre âge, nous fonctionnons par cycles : nous allons de l'avant, pleins d'audace et d'enthousiasme; puis, nous nous replions, nous avons besoin d'une pause, d'un ressourcement. Tous, nous apprécions nos bienfaisantes régressions : être chez soi avec ses proches, partager un repas, s'offrir une petite douceur, se vautrer dans un bain chaud, recevoir un gros câlin ou un massage, enfiler à même la peau un vêtement soyeux, se blottir dans un lit douillet, contre quelqu'un que l'on aime, c'est encore meilleur !

Mais voilà, le bébé de 6 mois, lui, doit devenir in-dé-pen-dant ! Entendez : auto-suffisant, fonceur, héroïque. Donc, il doit quitter sa mère. Absolument.
Quelle hypocrisie : les adultes exigent des bébés et des petits enfants un comportement de héros invincible qu'ils seraient les premiers à trouver intolérable pour eux-mêmes.
L'exploration, l'ouverture, la socialisation du petit enfant peuvent très bien s'acquérir tout en
conservant des retours cycliques aux sécurités affectives connues, sein compris. Ces retours
cycliques sont même indispensables à l'équilibre psychique.
Si les adultes font la paix en eux avec les deux aspects du maternel qui les habitent, ils seront plus à l'aise avec leur fonctionnement cyclique "découverte-repli", tant pour eux-mêmes que pour les bébés, les bambins et les enfants de leur entourage.


La mère dévorée
Une relation d'allaitement de plusieurs mois ou années évoque l'image de la mère dévorée, "enchaînée à son nouveau-né", sacrifiant sa liberté, ses projets et sa féminité. Tandis que le biberon ou une diversification alimentaire très précoce apparaissent comme les grands bienfaiteurs de la condition féminine, le partage possible avec le père ou d'autres tiers.
Pour beaucoup de nos contemporains, l'allaitement évoque une disponibilité intense, de jour comme de nuit, avec un bébé qui appelle n'importe quand, qui pleure sans que l'on comprenne toujours pourquoi et qui chamboule toute notre vie au-delà de tout ce que l'on pouvait imaginer. Eh bien.... c'est vrai !
Mais les mères qui donnent le biberon disent exactement la même chose.
Alors, soyons clairs : accueillir un bébé est un engagement total, un des plus généreux et des plus exigeants que puisse prendre un adulte en âge de procréer. Les premiers jours, semaines, mois sont merveilleux et exténuants, tantôt fabuleux, tantôt infernaux. Mais, dans ce bouleversement intégral, les mères qui allaitent ont plusieurs avantages pratiques indéniables :

-  le lait est toujours prêt, à bonne température et à portée de main; * à 3h du matin, quand on n'a envie ni de se lever ni de se réveiller "pour de bon", cela fait toute la différence ;

-  la nuit, le ré-endormissement est facilité par les hormones délivrées lors de la tétée ;

-  ces mêmes hormones font baigner les mères dans une douce euphorie planante, qui motive à continuer et qui aide à supporter les épisodes moins rigolos du genre "soirées terribles" :

- statistiquement, leur bébé est en meilleure santé, donc : économie de temps et de stress ;

-  avec l'habitude, il est possible d'alleter d'une seule main, et de l'autre, de lire, téléphoner, chatter, tourner dans la sauce tomate ou manier la télécommande; essayez avec un bib ...


Le bébé compétent
Et puis, ce que tout le monde semble oublier, c'est que les bébés finissent par démontrer une certaine aptitude à la régularité. A partir de quelques semaines, la nouvelle mère peut à nouveau planifier une activité complète. Oh, c'est bien modeste au début mais quel bonheur que cette première douche sans interruption ou cette première sortie sans mauvaise conscience !
Les compétences du bébé grandissant ne s'arrêtent pas là. Progressivement, il devient capable de préciser sa demande. Il montre plus clairement quand il veut les bras, le jeu ou le sein, ou il cherche le sommeil. Autant, à la naissance, l'allaitement se pratique "à l'éveil", chaque fois que le bébé s'éveille et montre qu'il est prêt à téter, autant, après quelques semaines, il devient pertinent de parler d'allaitement "à la demande", tant notre aventurier de la vie devient démonstratif.
Et, enfin, une nouvelle compétence va progressivement émerger : l'imagination qui lui permet
de se représenter un élément du monde extérieur dans son monde intérieur. S'il demande le sein et que sa mère répond seulement de sa voix, il se représente sa mère au complet et sait qu'elle va arriver. Cette image intérieure lui permet d'habiter le vide de l'attente et de ne pas tomber dans la désorganisation et la peur de l'abandon. Cette faculté, associée à la sécurité que lui a procurée un maternage intensif durant les premiers mois, lui permet d'attendre.
L'allaitement "à l'amiable"(2) se met alors en place, mère et bambin installant entre eux cet espace de négociation et d'interdépendance qui n'est plus la disponibilité fusionnelle des tout débuts. L'allaitement évolue en même temps que le bébé. Une mère qui allaite un bébé plus âgé n'y est pas liée comme à un nouveau-né. Voilà qui devrait rassurer bien du monde ....

(1) Ingrid Bayot est sage-femme, formatrice en périnatalité, détentrice d'un diplôme universitaire en
allaitement et adaptations néonatales. Elle est l'auteure du livre "Parents futés, bébé ravi" Ed.
Robert Jauze, 2004.

(2) Allaitement à l'éveil, à la demande, à l'amiable : ces notions sont plus longuement développées dans l'article "pourquoi une approche relationnelle et globale de l'allaitement maternel ?" en ligne sur le site des Formations Co-naître :
http://www.co-naitre.net

Ouvrir les mentalités ...
L'Organisation Mondiale de la Santé préconise désormais l'allaitement comme premier choix alimentaire pour les six premiers mois du bébé.
Ensuite, l'introduction de nourritures différentes permet au bambin de se familiariser avec d'autres
textures et d'autres goûts, de satisfaire sa curiosité, tout en continuant l'allaitement jusqu'à ses 2 ans et même au-delà, si sa mère et lui le désirent.
Que l'on ne s'y méprenne pas : il ne s'agit pas d'imposer aux mères six mois à temps plein et deux ans à temps partiel. Il ne s'agit pas non plus de créer une nouvelle obligation pour mériter le titre de "bonne mère". Les femmes en ont assez de se faire dire ce qu'elles doivent faire, ce qu'elles doivent être (1)

L'objectif est de dire très clairement que c'est possible. Et que c'est normal, physiologique,
bénéfique. De sorte que les mères qui ont le désir de continuer d'allaiter se sentent bien, ainsi que leur famille. Six mois d'allaitement maternel exclusif, suivis d'une continuation souple, apportent tant de bénéfices pour la santé de la mère et de l'enfant (2) que l'introduction plus précoce d'aliments diversifiés n'est plus médicalement justifiée, pas plus que les restrictions liées à l'âge de l'enfant.
Il est nécessaire d'ouvrir les mentalités, de faire évoluer la vision de l'allaitement. Nous en avons une image figée, liée aux premières semaines de vie du tout-petit. L'enfant de six mois ou d'un an ou plus, "encore allaité", ne semble pas avoir de place dans notre imaginaire collectif.
Pouvons-nous imaginer un enfant sain, attablé avec sa famille, tétant le sein puis goûtant la purée de légumes ? Et pourtant, ces enfants existent bel et bien. Ils vont bien, merci. Leur mère aussi, sauf quand elle se fait harceler par les publicités des aliments pour bébé. Sauf quand un médecin, infirmière ou un proche ignorant l'intime de sevrer ce bébé au plus vite.
Face à ces pressions, ces mères et ces familles seront plus solides si des informations actualisées leur sont accessibles.


(1) Lire à ce sujet le livre décapant de Geneviève Delaisi de Parseval (psychanaliste) et Suzanne
Lallemand (anthropologue) "L'art d'accomoder les bébés" Ed. Odile Jacob 2001
(2) Pour en savoir plus, lire l'article du Dr Claire Laurent, "Allaitement : aspects pratiques", en sur sur
http://www.co-naitre.net
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22 septembre 2005 4 22 /09 /septembre /2005 00:00
En perpétuel remaniement, bien entendu ... :-)


Remarque de la webmistress : Siouplé, ayez la gentillesse de me signaler tout lien cassé ou incorrect en m'envoyant simplement un mail.
Etant donné que "j'peux point tout fééére", ce geste simple et civique peut me permettre de garder cette rubrique aussi agréable que possible pour tout le monde, merci à vous :-)



Sites généralistes de parentage

Maternage : Site trèèèès complet et intéressant sur le sujet du maternage abordé sous plein d'aspects. Une vraie mine d'or.

Education non-violente


De l'Espoir de l'Education : un site bien fait pour la prise de conscience, avec un manifeste à diffuser autour de soi.
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22 septembre 2005 4 22 /09 /septembre /2005 00:00

C'est super bon, super sain, excellent à tartiner sur le pain pour remplacer les sempiternelles charcuteries/fromages. Bref, j'aime bien :-)


A mettre dans une terrine, ou éventuellement 1 bocal en verre. La terrine peut être en plastique puisque ce pâté se met au frigo après cuisson. Il peut aussi être congelé sans problème si on augmente les proportions pour en faire plus.

Ingrédients

Pour la phase "solide" du pâté
100 g de levure maltée (s'achète au bio - attention, ce n'est PAS de la levure de blé)
100 g de graisse végétale (graisse de palme, ghee, margarine (bof))
8 à 10 biscottes complètes

Pour donner le goût, c'est au choix, mais par exemple :
100 g d'oignons émincés
2 gousses d'ail
100 g de champignons ou 100 g de carottes émincées ou 100 g de broccoli  ou un mélange de tout cela ...
"Petits plus" : Olives ou câpres ou cornichons émincés...
Epices : herbes de provence bien sûr, paprika pourquoi pas, curry pourquoi pas ... au goût.
Gomasio et/ou salade du pêcheur pour donner du goût sans devoir saler


Préparation :
Faire revenir les légumes dans un peu d'huile végétale et les cuire à feu doux et à couvert pendant environ 1/2 heure.
A la fin, faire tremper les biscotte dans de l'eau ou du lait de riz ou d'avoine, les laisser s'imprégner, et puis les "tordre" en les pressant dans les mains pour enlever tout le "jus". On les ajoute aux légumes avec les 100g de graisse, les épices et les "petits plus". Continuer à cuire doucement en mélangeant sans arrêt pendant 5 à 10 mn, le temps que le pâté devienne onctueux mais sans le laisser sécher.
Retirer du feu, ajouter la levure maltée, bien mélanger (on peut préalablement hacher  la préparation au mixer si on la désire vraiment toute fine, ou garder quelques morceaux) et verser dans la terrine ou le bocal.
Laisser le tout refroidir et puis mettre au frigo quelques heures pour que le tout "prenne" bien.

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00
extrait de la thèse du Dr Laure Marchand Lucas 'le généraliste face aux déterminants de la conduite d'allaitement"

IL ETAIT UNE FOIS

Il était une fois un petit garçon qui souffrait d'incapacité permanente. Il ne pouvait plus marcher. La nécessité étant la mère des inventions, sa famille lui organisa une simple paire de bâtons de bois pour l'aider à se déplacer. ces bâtons le soutenaient aux aisselles et avaient l'air bizarre, mais ils faisaient tout de même l'affaire. On nomma ce dispositif "béquilles".

D'autres remarquèrent que c'était une bonne idée et une sage invention, et ce ne fut pas long avant que ce dispositif ne soit adopté par des personnes souffrant de problèmes temporaires et moins sérieux. On remarqua aussi que ce dispositif possédait l'avantage très net de permettre aux jambes de se reposer. par conséquent, les personnes que la marche fatiguait aisément se mirent à les utiliser, elles aussi. Les béquilles devinrent tellement populaires que des promoteurs en mal de nouveaux marchés et des manufacturiers en débutèrent la production en série, et firent la publicité sur une large échelle. on en fbriqua pour tous les goûts : attrayantes, jetables, décorées ou non.De pleines pages publicitaires clamaient audacieusement : CE SONT PRESQUE DE VRAIES JAMBES !

Les gens en vinrent à croire que l'usage des béquilles et la marche étaient synonymes. la popularité des béquilles et la propagande en leur faveur augmentèrent à tel point que plusieurs médecins se mirent à recommander l'usage des béquilles au lieu de la marche pour prévenir les cors et les durillons aux pieds, car ces derniers représentaient des maux affligeant uniquement les marcheurs. ces médecins pensaient aussi que toute personne souffrant de verrues ou de contusions légères aux jambes ou aux pieds devait immédiatement arrêter de marcher. Bientôt les médecins virent de moins en moins de patients qui marchaient. En fait plusieurs d'entre eux ne voyaient que très rarement un marcheur.

Les gens commencèrent à croire que la capacité de marcher était reliée à la grandeur des jambes et il fut admis que cela ne donnait rien de bon d'essayer de marcher, puisque "la plupart des gens ne le peut pas de toute façon". On saluait les béquilles comme une nouvelle étape scientifique. les vieux se rappelaient avoir marché, mais ajoutaient rapidement qu'ils l'avaient fait par nécessité car, dans leur temps , ils n'avaient pas le choix.

Les jambes devinrent un symbole sexuel, un ornement inutile à ne pas mentionner devant les hommes. Il y en avait beaucoup qui ne voulaient pas marcher car ils craignaient que cet exercice ne déforme leurs jambes. les pauvres refusaient de marcher, même s'ils pouvaient difficilement se permettre les béquilles, parce qu'ils ne voulaient pas être différents de la classe moyenne. Le problème pris suffisamment d'ampleur pour justifier le gouvernement de pouvoir les pauvres d'autant de béquilles qu'ils en avaient besoin, par l'intermédiaire de programmes de bien-être social pour aider ces handicapés.

Les lieux publics étaient aménagés pour les usagers des béquilles et les marcheurs trouvaient de plus en plus difficile de se déplacer ou même de se faire accepter comme tels. les subversifs qui s'entêtaient encore à marcher et qui se justifiaient sur une base "naturelle" ou "thérapeutique", étaient considérés comme primitifs et parfois même obscènes.

Il était une fois un nouveau-né et à cause de circonstances spéciales, il fut séparé de sa mère. Comme on ne pouvait trouver de nourrice pour en prendre soin, on inventa un dispositif permettant de l'alimenter. Ce dispositif fut appelé "biberon"....



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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

Extraits choisis du roman "parole de femme" d'Annie Leclerc

"... J'envisage, dansant de l'une à l'autre, les fêtes de mon sexe. Fêtes multiples où chacune est entière et n'a cure des autres.
Ni ordre ni hiérarchie entre elles ; toutes privilégiées, irremplaçables. Pas de pente à monter, de sommet à atteindre.

 (... )

Et si l'accouchement est le foyer central de mes emportements, et la pierre la plus dure de mon chemin, ce n'est pas que j'en fais la fête par excellence, ou celle à laquelle tendraient toutes les autres, mais c'est que l'accouchement est la fête la plus maudite, la plus persécutée et ravagée, où la répression fasciste de l'homme triomphe dans la torture

( ... )

... Soudain le bébé me flanqua une forte bourrade et je fus prise d'une irrépressible envie de pisser...

Je suis allée m'assoir pesamment sur le siège des toilettes en pensant à autre chose. Ca coulait. Je devais, comme chaque fois depuis un certain temps, fixer rêveusement l'extrémité lointaine de mes cuisses. Les genoux comme de petits rochers bien polis semblaient sortir directement du ventre. Depuis longtemps déjà je ne pouvais plus voir mes cuisses ; le sexe n'en parlons pas. j'avais du mal à penser que ces parties de moi me redeviendraient familières, immédiates.

Alors je devais rester là, sans pensée, les yeux dans le vague pendant que ça coulait toujours. J'ai fini par me dire qu'il y avait quelque chose de bizarre ; ça ne cessait de couler légèrement, continûment, et comme malgré moi, sans poussée musculaire. Et si... Je me suis levée , j'ai regardé. Mon coeur s'est mis à battre très fort ; pas de doute, c'était ça. Ce liquide laiteux qui s'échappait de moi, c'était sûrement les eaux, comme ils disent. J'y ai mis le doigt pour voir ; j'ai pensé au sperme.

( ... )

... Puis je commençais à me tortiller ; ça se bloquait à l'intérieur, ça tirait un bon coup, ça retombait. J'étais vraiment très embarassée, très perplexe, ça faisait bien quelque chose, mais mal ? Rien de moins sûr. J'ai dit à ma copine, tu crois que c'est ça ? Forcément elle n'en savait pas plus que moi là-dessus, mais à tout hasard elle m'a répondu en se marrant qu'on avait qu'à faire comme si c'était ça, parce qu'au fond, à bien y réfléchir, il y avait quand même des chances pour que ce soit ça. On a sonné l'ordre de départ. je me sentais extraordinairement gaie. je ne dis pas, il y avait peut-être de l'inquiétude derrière mon excitation joyeuse, mais je ne le sentais pas comme ça. Le souvenir que j'ai gardé de ce moment jusqu'à l'arrivée à la clinique est plein de rires.

Dans la voiture, c'est devenu plus net. A trois reprises ça s'est mis à rouler dans les hanches comme une vague, ça a monté, monté, ça s'est mis à tirer, écarteler, un truc à vous couper le souffle, et puis ça redescendait, la vague retombait comme elle était venue. Ma copine me demandait pourquoi je ne faisais pas "snif-snif" (respiration ASD).

A cause des autres, je n'osais pas être à ce que je faisais, et j'avais hâte d'y être. Je faisais seulement oh là là, ben merde alors, en secourant la main droite et en rigolant. J'étais extraordinairement, non pas honteuse, mais gênée de vivre ça devant eux parce que c'est quelque chose qui sort de nos moeurs, les insulte, les transgresse d'une verte insolence.

De tels éclats du corps, de tels triomphes de l'organisme, une telle évidence de la chair emportée, des os tirés, écartés, de sa puissance volcanique, ça ne peut pas se dire en face ; ça va absolument contre tout de dont nous sommes convenus entre nous, l'oubli du corps, son silence et sa discrétion.

Alors j'avais hâte d'être à la clinique, de faire ça toute seule, ou auprès de quelqu'un qui avait l'habitude d'accueillir cet évènement.

A vrai dire, il m'a bien fallu déchanter en arrivant à la clinique. J'imaginais sans doute qu'on allait m'accueillir, sinon avec des cris de joie, au moins avec des sourires de bienvenue. je croyais m'amener avec une bonne nouvelle ; à en croire la mine et l'humeur des infirmières, ça vait plutôt l'air d'en être une mauvaise, de nouvelle. Non seulement je me permettais d'arriver plus tôt que prévu (il paraît que d'autres s'étaient aussi permis de faire de sale coup, et ça manquait de chambres), mais encore je débarquais au milieu de la nuit, ce qui n'était guère poli.

Compte tenu de l'accueil qui m'était réservé dans une clinique tout ce qu'il y a de bien, j'ai pu me faire une idée de ce que ça devait êtrepour les malheureuses débarquant à l'hôpital, et dont l'humeur n'était pas aussi nécessairement joviale.

Quelles que soient les garanties d'hygiène et de sécurité apportées par l'hôpital, ou la clinique, l'accouchement pratiqué en série est ramené à la dimension de l'extraction dentaire, étant entendu qu'une femme qui accouche n'est MEME PAS malade, et qu'on lui fait une sorte de faveur en l'acceptant dans ces lieux réservés à d'autres. Le mépris, la déconsidération de cet évènement qui représente pour la femme le moment d'une épreuve extrême et cruciale de la vie, n'est autre que le mépris de la femme en général. Pas étonnant qu'elles continuent à vivre ça dans la douleur alors que ça devrait, que ça pourrait être vécu dans le bonheur. "Dites-vous que vous faites caca, allez-y, faites caca, vous faites caca...", me criait la sage-femme au moment de l'expulsion, croyant sans doute m'aider de cette façon et me donner de l'inspiration. Je n'ai rien contre le fait de faire caca, mais tout de même c'est pas ça que j'étais en train de faire. Elle m'aurait dit, allez-y, vous faites un enfant, que ça aurait marché aussi bien...

On m'a dit de me déshabiller, et je me suis fait une première fois engueuler parce quej e portais une culotte et qu'il n'en fallait pas, ou l'inverse, je ne sais plus. Je me suis allongée sur la table de travail, et pendant que j'écartais les jambes comme on me le demandait, j'ai entendu qu'on m'apostropahit pour la deuxième fois de l'extrémité de la pièce. Vous n'avez pas de robe de chambre ? Non, je réponds, on m'en apportera une, s'il faut. Soupir excédé.

Et c'est tou ce que vous avez apporté pour vous et le bébé ? Je réponds, ben oui. Cette fois, soupir accablé, désespéré. Et pourtant dans la petite valise écossaise que j'ai achetée exprès, j'ai mis tout ce qu'il y avait d'écrit sur la liste qu'on m'avait donnée. Je devais comprendre plus tard, en voyant les dentelles et les délicats froufrous des autres bébés, que j'étais une mère bien imprévoyante.

La sage-femme répète en se baladant dans la salle, "détendez-vous, détendez-vous, tout se passera très bien", alors qu'elle ne m'a pas encore jeté un regard, ni même serré la main. Moi qui n'étais pas le moins du monde tendu, je sens que ça pourrait bien me venir. Enfin elle s'approche de moi. C'est pour me raser les poils du pubis avec une brutalité experte et indifférente. Elle m'examine, et dit que j'ai fait du bon boulot déjà, en me flattant la cuisse d'une petite claque d'encouragement.

Bon boulot peut-être, mais moi j'ai eu vraiment à ce moment le sentiment qu'on me cassait le travail, qu'on m'abîmait tout, qu'on me rabaissait à moins que rien. Heureusement très vite mon corps s'est imposé de nouveau, oubliant, rejetant dans la fange irréelle ces empêcheurs de tourner en rond. Pour la sage-femme, c'était peut-être le 492e accouchement auquel elle assistait. Moi, c'était le mien, le premier, mort, naissance, emportement. La vie. Extraordinaire aventure que je voulais sans réserve.

Il y avait le moment étrange où tout s'apaisait, où mon corps se déliait de toutes parts, s'étendait immobile, recueilli dans le silence comme un lac au crépuscule. Et j'attendais, religieuse, les yeux clos, la montée de la prochaine vague qui allait me soulever. hauteur insoupçonnée, vertige ; ce qui commence à naître en moi est une sorte d'effroi sacré, de nudité grande comme le ciel.

J'ai oublié les autres. J'ai oublié les jambes en l'air, écartées, le sexe chauve, à l'air et dilaté, comme l'amour triomphant oublie la décence.

Et de nouveau mon corps se concentre, se resserre. Cela s'insinue, semble-t-il, par les cuisses. je prends mon souffle, je halète, et voilà que ça monte, ça ouvre, ça se répand, ça presse tandis que craquent les limites de mon corps. Une porte de bronze s'entrouvre en grinçant sur une sorte de nuit immense, jamais vue.

Au début, dans le choc de l'étonnement, me viennent des mots, plus que des images, qui cognent dans ma gorge avec mon souffle haché, labyrinthe, inquisition, schismatique, et toujours, avec cette bizarre idée, raide comme une lame fichée dans le ciel, au goût d'un noir triomphe : "ils ne m'auront pas". Qui "ils" ? Avoir quoi de moi ? La réflexion que j'ai pu faire depuis ne m'a pas appris grand chose là-dessus. Ils ne m'auraient pas, c'est tout, et je le savais dans la plus brûlante, la plus merveilleuse certitude. je "leur" avais échappé. Je leur échappais.

Au fur et à mesure que cela s'intensifiait je perdais, alos que le conscience, elle, allait se dilatant, toute conscience de moi, de ma vie. je perdais peur à peur tout ce qui antérieurement me faisait dire "moi", limites, temporalité, séparation. J'accédais à l'éblouissante conscience de la vie brute, la vie une et seule à travers toutes les formes fragiles, assaillies puis rejetées, la vie dépassante, folle, irrespectueuse de toute permanence, fondamentale, ivre...

J'ai perdu les mots mêmes qui me choquaient la tête. Je suis devenue immense, tentaculaire.

Plus vaste que la mer.

Plus vide que le ciel.

Plus fracassante que le tonnerre.

La terre s'est ouverte. Je vais mourir ou je vais naître. J'ai déjà disparu. Temps ultime. Le chaos gronde et se plisse. La montagne se ramasse et pousse la nuit. Cela ne se peut pas ; c'est trop.

Mort superbe. Désir éperdu, fondu à la pâte brûlante du monde. Cela ne se peut pas. C'est trop. TROP...

Ouverte encore, écartelée jusqu'aux confins...

Ainsi cette puissance, c'est moi, ainsi le monde et la naissance première du monde,et l'aube extasée de la nuit, c'est moi, ainsi l'immensité, c'est moi...

Pour l'unique fois la terreur la plus entière et la plus juste. La terreur aussi la plus religieuse. Conciliée à la Loi, portant et inventant la Loi qui m'anéantit, je tremble de ferveur, d'amour.

Puis vint le temps où je compris que je voulais sourdre de moi. C'est alors que m'est parvenue la voix subtile qui m'incitait à "pousser" comme si j'allais faire caca. Pousser ? Quoi pousser ? On pousse l'autre, celui qui est à distance, séparé, et auquel on imprime sa force. Pousser ? J'avais un pied sur le pôle sud, un autre sur le pôle nord, et c'est la terre dont j'étais grosse qui réclamait dans une incontrôlable exigence, le jaillissement...

Je me souviens de m'être empêchée de rire alors, d'une rire extraordinaire, illimité, qui s'emparait de moi. Rien n'existait, rien n'avais jamais existé de tout ce que les hommes considéraient avec sérieux. Toutes les choses multiples et bigarrées de l'univers, toutes les pensées graves n'étaient que les fragments retombés du rire éclaté d'un dieu.

Le monde n'existait pas, ni les vérités mathématiques de Descartes ni son Dieu si indéniable. J'étais seule à avoir phantasmé le tout.

Mais j'avais été trop loin, cela ne se pouvait pas. j'avais dépassé toutes les bornes. Impossible que vienne à l'être ce que j'avais conçu. J'allais m'arrêter là, aux limites extrêmes de l'enceinte que j'étais encore, j'allais me briser là dans ce désir hurlé d'apothéose.

Tout allait disparaître au bord de ce précipice. Nul et rien ne reviendrait jamais...

C'est alors que je fus brutalement ramenée à moi, forcée de l'intérieur d'une précise et irrépressible puissancve, qui devint plus que mon acquiscement, mon vouloir, mon affirmation-explosion même. J'ouvris les yeux, je vis mon corps, mes jambes que l'on accrochait en l'air, je vis mes muscles bandés, je vis mes mains crispées que je reconnus étrangement. je dressai la tête, et la sueur ruissela sur mon front, sur ma nuque. Je compris que je n'avais cessé de m'avancer, de tendre vers cette déchirante et suprême violence que je faisais, qu'on me faisait, que je voulais.

je fus saisie d'un paroxysme de violence. Quelque chose de dur, de rond, d'énorme, la terre enfin sortit de mon cri dilaté. et puis ce fut ce délice inoubliable, infini. Caresse exquise des petits bras chauds, ourlés, des minuscules doigts humides... Je sentis tout cela dans une telle extase que je fondis en larme. Puis mon corps eut un ultime hoquet d'agonie, et les fesses, les fines jambes fusèrent dans une gluante liqueur.

Le cri de l'enfant déchira le jour comme un tissu de soie.

Je fermai les yeux, coulant enfin dans l'eau lourde du bonheur, humeur épaisse de mon sang et de mes larmes."

 
Annie Leclerc

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19 septembre 2005 1 19 /09 /septembre /2005 00:00
Dimanche 2 octobre & Lundi 3 octobre 2005 :

Naître et Grandir Aujourd'hui


Journées d'échange et d'information sur la naissance, l 'allaitement et le bien-être de votre bébé
Complexe Saint-François, 36 rue Victor Libert à Marche-en-Famenne

Programme détaillé sur www.marche.be/naitregrandir

Renseignements : Emilie GOFFIN - Tél : 0474 38 78 08

Chaque année, du 1er au 7 octobre, la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel « SMAM) est l’occasion de soutenir et d’encourager, à travers le monde comme en Belgique, l’allaitement maternel. De plus, tous les deux ans, a lieu en Communauté française la Semaine de promotion de la santé du nourrisson et de sa famille. L’objectif de cette semaine est de créer un climat gnéral de sensibilisation afin de promouvoir grâce à une multitude d’informations, de conseils et de manifestations, le bien-être, la santé, la qualité de vie du nourrisson, des futurs parents et de la famille en général.

Porter, donner la vie, guider son enfant, l’aider à grandir et s’épanouir sont des évènements heureux et intenses dans nos vies.

C’est pourquoi la Ville de Marche, qui accorde une attention particulière à sa politique de l’enfance, en partenariat avec les professionnels de la santé ainsi qu’un ensemble d’associations locales et régionales, a le plaisir de vous proposer durant deux jours des conférences, des atelie(rs, des stands d’informations sur tout ce qui concerne la naissance, l’allaitement, le bien-être du bébé et de son entourage. Ces journées sont placées sous le patronage scientifique des pédiatres de l’IFAC.

Cette année, vu le succès rencontré lors de la première édition en octobre 2004, deux journées sont proposées. Celle du dimanche 2 octobre est principalement destinée aux futurs parents et aux parents, tandis que la seconde, le lundi 3 octobre est davantage tournée vers les étudiants, les professionnels et les futurs professionnels.

Sur un seul site, seront rassemblés des professionnels de santé et des associations qui vous présenteront des techniques, des produits, des gestes simples dans le cadre des conférences, des ateliers ou los de la visite des stands d’infomation. Ce sera aussi et surtout l’occasion d’échanger, de partager des expériences, de trouver des pistes de réponses à d’éventuelles questions.

Ces journées d’échange souhaitent proposer aux futurs parents, parents, étudiants et professionnels de la petite enfance des informations permettant de vivre des expériences chaleureuses et respectueuses de soi-même et de l’enfant présent ou à naître.
Seront présents, entre autres, la Ligue des Familles, l’ONE, la maternité de l’Hôpital Princesse Paola, Infor-Allaitement ou l’Union professionnelle des Accoucheuses Belges.
Des thèmes comme le rôle de la sage-femme, le chant prénétal, l’haptonomie, le massage bébé, le portage ou encore l’ostéopathie sont au programme de ces journées.

Vos enfants sont également les bienvenus. Ils pourront vous accompagner, être accueillis à la halte-garderie ou participer à des activités encadrées par des animateurs professionnels. Un spectacle de marionnettes enthousiasmera également les enfants dès l’âge de 4 ans.


Remarques personnelles  :

Il est selon moi à déplorer que d'une part cette journée ait besoin d'être placée « sous le patronage scientifique des pédiatres de l'IFAC » pour lui donner de la crédibilité. Pourquoi toujours ce besoin de se couvrir et de se légitimer par un label "scientifique" ?

Et d'autre part, je trouve également dommage de cloisonner les deux journées en une journée pour le petit peuple des parents lambda, et l'autre journée pour les "professionnels", le problème étant généralement à la base le manque d'échange et de mélange de compétences entre ces deux pôles dans le domaine de la naissance et de la petite enfance.

Enfin, la remarque "vos enfants sont également les bienvenus" me laissent un petit goût étrange ; il ne manquerait plus qu'une manifestation axée sur l'humanisation de la périnatalité ne soit pas enfants admis. On n'attend plus que le traditionnel et pathétique "les papas sont également les bienvenus" pour compléter le tableau :-)

Bref, entre l’ONE et la maternité Princesse Paola, je doute assez que ces journées fassent avancer le schmilblick de la naissance dans un sens novateur, même si les stands « massage bébé » et autres démonstrations un peu baba cool peuvent lui donner une couleur nouvelle pour le commun des parents consuméristes.
Mais qui sait ?  On peut toujours aller y faire entendre sa voix :-)



Evènements organisés par Alter-Natives :

Pour plus de détails sur les modalités

Réunions d'échanges et d'informations pour parents et futurs parents :

Vendredi 7 octobre (Liège)
Vendredi 21 octobre (Bruxelles - Claire de Lune)
Vendredi 4 novembre (Beauraing)
Vendredi 18 novembre (Charleroi - Marcinelle)
Vendredi 2 décembre (Louvain-la-Neuve)
Vendredi 16 décembre (Maffe - Havelange)
Vendredi 6 janvier 2006 (Bruxelles - Vive la Vie) - à confirmer
Vendredi 20 janvier 2006 (Mons) - à confirmer

Conférences :

- "Créer son projet de naissance", le 5 décembre 2005 (Verviers)

- "Naître, tout simplement ", de Jacqueline Lavillonnière, le 8 décembre 2005 (Namur)

Evènements :

- Journée de découverte des préparations à la naissance, le 26 mars 2006 (Liège)


Autres évènements autour du thème de l'enfance :

- 13 octobre à 20h : Conférence "Parents : plaisir et cohérence"
Par Georges Van der Straeten, licencié en communication.
Eden, Bld Bertrand 3 à Charleroi - réservations et renseignements : 071/30.22.12 ou 02/733.95.50


- 18 octobre à 20 h  :
Soirée informative sur les couches lavables
avenue des Phalènes, 3 1000 Bruxelles, Tel: 02 646 75 95 ou email: info@naturpur.be

- 7 novembre à 20 h :
"Le portage du tout-petit" par l'ASBL Peau à Peau
Locaux de la Ligue des Familles, rue Ortmans 49 à Verviers, infos : 087/89.17.61. ou 0477/41.68.63

- 24 novembre à 20h :
Un certain regard, naissance d’une relation, par Maryse Moreau, sage-femme indépendante.

Pôle beaurinois de formation et de développement - 22 Faubourg Saint-Martin, 5570 Beauraing
Infos – réservations : 0494 19 32 71

- 15 décembre à 20 h : Mais comment font les bébés pour naître ?
Par
Bénédicte de Thysebaert, sage-femme à l’Arche de Noé à Namur
Pôle beaurinois de formation et de développement - 22 Faubourg Saint-Martin, 5570 Beauraing
Infos – réservations : 0494 19 32 71


Séances d'information à "La Maisonnée", maison de naissance de Liège
Maisonnée asbl - rue des Ecoliers, 24, 4020 Liège - 0486/86.58.22 - nfo@maisonnee.be

Samedi 5 novembre à 10h30 : Santé humaniste
Isabelle Sternotte (04/229.50.10 - 0479/36.88.04)

Samedi 12 novembre à 14h00 : Atelier Douleur
Françoise Remy et Marie-Christine Husquet (085/25.15.77 - GSM : 0472/95.63.06)

Samedi 26 novembre à 15h00 : Naître...Bien-être...où ?
Françoise Laloux (04/379.79.74 - GSM : 0498/22.61.19)

Inscription obligatoire !


Séances d'information à l'Arche de Noé à Namur
Rue Loiseau, 39, 5000 Namur

Lundi 3 octobre à 19h30 : Les compétences du nouveau-né
Claire Matagne, sage-femme (0495/24.94.92)

10 octobre et 31 octobre à 19 h : Séance d'information sur les couches lavables
Calin-Malin (010/81.21.63)
Entrée gratuite

Mardi 11 octobre à 19h30 : La grossesse, un bon moment pour acquérir de bonnes habitudes de vie
Marie-Françoise Haber, sage-femme (0476/94.89.89)

Mercredi 19 octobre à 19h30 :  L’accueil du nouveau-né
Dieudonnée Reynaert, sage-femme (0486/83.33.53)

Lundi 27 octobre à 19h30 :  La douleur
Evelyne Mathieu, sage-femme (0496/351.344)

8 novembre à 19h30 : Histoire d’une naissance vue de l’intérieur
Bénédicte de Thysebaert, sage-femme (0498/813.205)

Inscriptions obligatoires et payantes !



Jusqu'au 18 décembre 2005 :

Exposition "Maternité et petite enfance en Gaule Romaine"

Musée du Malgré-Tout, 28 rue de la Gare à 5670 Treignes
060/39.02.43
http://users.skynet.be/cedarc

"La femme et l'enfant sont parmi les grands inconnus de l'histoire de
l'Antiquité. Comment se déroule la maternité ? Quels sont les soins
apportés au bébé ? Comment se passent les premières années de sa vie ?
Et la mort ? Pour tenter de répondre à ces questions, cette
exposition, créée par le Service d'Archéologie Municipal de bourges,
nous fait suivre les premiers pas des enfants gallo-romains.
Plus de 150 objets, venant d'une vingtaine de musées et de
collectioneurs privés français et belges, éclairent d'un jour nouveau
le monde de la petite enfance dans l'Antiquité en la plaçant dans son
contexte social et culturel, ainsi que dans le cadre familial et
matrimonial.
C'est aussi la situation et le rôle de la femme et de la mère dans la
société romaine qui sont ainsi abordés."
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19 septembre 2005 1 19 /09 /septembre /2005 00:00
En perpétuel remaniement, bien entendu ... :-)


Remarque de la webmistress : Siouplé, ayez la gentillesse de me signaler tout lien cassé ou incorrect en m'envoyant simplement un mail.
Etant donné que "j'peux point tout fééére", ce geste simple et civique peut me permettre de garder cette rubrique aussi agréable que possible pour tout le monde, merci à vous :-)


Ce petit dessin 
indique un site qui, selon mon humble avis, vaut vraiment le détour dans son genre.


Activités, jeux et petits exercices :
(A imprimer ou en ligne, souvent les deux)

Tortue dodue : De superbes activités en couleur, des petits jeux d'habileté et de concentration à imprimer pour les petits. Format PDF.

Les signets de Diane/activités préscolaires

Boohbah : Sur fond musical et sonore vraiment adapté aux tout petits, des animations flash très colorées et simples, qui captent l'attention.  Superbe ! Mon benjamin adore :-)

J'écris, je dessine : contes, textes et dessins d'enfants. Pour inventer et publier ses histoires. Pour les plus grands.

onfjeunesse : un coucou mécanique qui cherche son âme soeur en rassemblant les pièces éparpillées. Un petit jeu d'aventures en ligne sympa. Cliquer sur "aide mr Edgar à retrouver Joséphine"

Caillou : jeux en ligne pour les petits sur le thème du personnage

Lulu, le lutin malin : également des jeux en ligne (memory, cache-cache, associations de couleurs ...)

Cravie : en PDF, des jeux de société pour les plus petits à fabriquer soi-même, avec règles et explications. Très bien.

Caramax : moyennant inscription gratuite, accès à des activités d'éveil musical ou arithmétique. Joli site.

Ferry Halim : SUPERBES petits jeux en flash d'un créateur indépendant. Orignaux, très beau design, à  voir !

Cornemuse : multiples jeux d'éveil en flash. Cliquer sur "enfants" dans la page d'accueil.

Le manoir aux 1000 questions : des révisions pour le primaire sous forme de jeu éducatif. En collaboration avec France 5

P6r : téléchargement gratuit de plein de petits logiciels ludiques et éducatifs. Bien fait.

Nicoland : site belge bilingue en flash, avec jeux et animations sur une île.


Bricolages
Art Attack : Le site de l'émission télé du même nom.

Aux Petites Mains : des centaines de bricolages proposés.

Brico en folie : "
Le site des techniques de bricolages et des activités manuelles pour les parents, les éducateurs, les animateurs, les enfants et les bricoleurs !"

Poupon : des recettes de matières de bricolage à faire soi-même sans danger pour les tout petits (pâtes à modeler, colles etc ...

--> Pâte à sel, tous les liens qui valent la peine
Multiloisirs : recettes, astruces, modèles, démonstrations en images

La pâte à sel de Lise : Trrrès complet, à voir.

Ah la pâte à sel


Coloriages

à imprimer

Coloriez.com :
Des milliers de coloriages à imprimer en A4, sur tous les thèmes de dessins animés et personnages télé et cinéma (Disney et tous les autres)


Hugo l'Escargot :
Egalement des milliers de coloriages, avec en plus des thèmes génériques (animaux & nature, vie quotidienne etc ...)

Alphabets à colorier : Pour décorer une chambre ou pour une fête, deux très jolis alphabets à colorier, deux formats d'impression possible. L'un des deux, décoré d'animaux et de plantes, est magnifique de détails et de finesse.

Free coloring pages : des dessins classés par thèmes de la vie quotidienne

Mandalas : de très beaux mandalas à colorier pour les plus grands

Mandalas : des mandalas plus simples pour les petits

Chez Manon

Mors-Papirklip : une page danoise avec des dessins en rapport avec Noël. Cliquer sur les liens, même si on ne comprend rien à ce qui est écrit, c'est joli ! :-)

En ligne
Coloriages.com : une petite interface sympa pour les plus petits


Portails activités pour enfants

Tête à modeler : grand classique du genre

Les signets de Diane : des milliers de liens vers toutes les activités possibles et imaginables. Une vraie mine

Enfants.free : coloriages par thèmes, bricolages et jeux

L'Univers de Lulue

Créaction

Tomlitoo : un autre grand classique

Chez Lorry

Pythounet
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18 septembre 2005 7 18 /09 /septembre /2005 00:00
Le temps de l'enfance...
Ce murmure qui parfois remonte, lancinant ou quasi inaudible, du plus profond de nous. 
Le temps de l’enfance. 
Le temps qui nous fonde tous, et que nous revivons tant bien que mal, un jour ou l’autre, à travers nos propres enfants. 

Que ce soit pour « faire pareil » que nos parents, ou justement pour faire exactement le contraire, notre attitude envers nos petits est presque toujours une réaction à notre propre enfance, quelles que soient les couleurs qui la caractérisent. Un miroir de nous. Une occasion unique d’apprendre à nous connaître enfin à travers la découverte de nos enfants, à nous respecter en les respectant, à nous aimer en les aimant.

Le temps de la petite enfance.
Le temps où l’on aime sans limites ni raison, où on donne de soi sans calcul de taux d’intérêt, où on pleure sans retenue, où on ouvre son âme sans mesquinerie.
Un temps pour vivre le nez au vent et l’âme ouverte, à l’affût de chaque instant qui passe, prêt à mordre dans chaque fruit sans préjugés.
Un temps pour rire comme des oiseaux ivres, avant que d’être endoctriné à croire que tout bonheur appelle un sacrifice, et tout plaisir une punition.
Un temps où les sentiments sont aussi limpides et tranchants que du cristal, où les émotions sont claires et puissantes.
Un temps où on éclate de bonheur comme de souffrance avec autant de sincérité à chaque fois.
Un temps où vivre n’est pas encore devenu un compte d’apothicaire, mais brille comme un tableau impressionniste.
Un temps où l’aube du monde peut encore se lire dans les yeux, où on danse la vie et la liberté d’être dans chaque mouvement.
Un temps pour être vrai.
Un temps qui mérite tout notre respect.

Et grandir, c’est quoi grandir ?
Pour certains d’entre-nous, malheureusement, cela a signifié se recroqueviller au fond d’une carapace de souffrance, et ne plus percevoir que le vague ressac d’un monde auquel ils n’auront plus jamais accès.
Pour d’autre, plus rares, ça a été s’épanouir et déployer leurs ailes, dans la confiance et le respect.
Pour tous en tout cas, une période lourde de signification.

Et être parent ?
C’est se débrouiller tant bien que mal avec tout ce fatras que nous traînons derrière nous. Tout un programme !
Etre parent, c'est une histoire à la mesure de l'enjeu primordial qu'elle représente : immense et magnifique.
Etre parent, c'est avant tout pouvoir être digne de ses enfants ...

L’enfance, et la manière dont on l’aborde, c’est le résumé de toute la condition humaine. 

Françoise Jeurissen - Tinuviel
Décembre 2003
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