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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 19:06

"Moi, Normand Baillargeon, lointain cousin à vous du Québec, je suis dans ma verte province, professeur d’anarchie… Enfin, presque… Leçon et anarchie, vous trouvez cela contradictoire ? Ni Dieu ni maître et encore moins de leçon, grondent les vieux anars. Ouais, d’accord, mais vous oubliez tous ceux qui ne savent pas. Alors pour les néophytes, je vous propose un petit cours rapide à destination de ceux qui n’ont jamais vu la vie en noir. Pour les autres, voilà une occasion de réviser !

Imaginez un désordre infernal, un chaos terrible, une confusion monstrueuse. Vous y êtes ? Le premier journaliste venu parlera spontanément d’anarchie pour décrire la scène. Ca ne rate jamais. Ca, c’est de la pure anarcophobie ! Le bordel, c’est les autres, pas les anars dont je me flatte de faire partie. L’anarchisme désigne une tendance distincte de la pensée sociale, politique et économique moderne. Il prône une conciliation possible et souhaitable entre le socialisme et son principe d’égalité, et le libéralisme et son principe de liberté.

L’anarchisme cherche à réaliser cette ambitieuse synthèse notamment dans l’autogestion économique et la démocratie participative.

Par la première il récuse le profit et l’organisation hiérarchique du travail et préconise la solidarité et l’équité. Partage du stock plutôt que stock-option. Par la seconde, il refuse la délégation et prône la participation directe aux prises de décision.

Les anarchistes se présentent en diverses tendances - ils sont individualistes, collectivistes, mutualistes, syndicalistes et plus encore. Mais ils ont la sagesse de se méfier des plans d’organisation sociale ou économique arrêtés et clos, ainsi que des concepts absolus. Ils se refusent donc à assigner une limite aux arrangements sociaux et aux conditions de la vie humaine souhaitables, dont ils pensent que, dans des conditions de réelle liberté, ils s’exprimeront de plus en plus complètement. Les anarchistes pensent donc que la liberté, comme elle n’a cessé de le faire, inventera constamment des solutions nouvelles aux problèmes que son extension fera apercevoir et aux formes, également inédites, de domination qu’elle mettra en évidence.

C’est tout ? Presque.

Car l’anarchisme lutte aussi contre tout ce qui contribue à détruire la tendance des gens à se prendre en mains et il invite donc dès aujourd’hui à commencer à construire les prémices de la société plus libre et plus égalitaire de demain.

L’anarchisme, est donc aussi le refus, par l’action directe, de ces institutions qui cherchent à dominer, à subordonner et à tuer ce que Bakounine appelait notre ” instinct de liberté ” et qui encouragent la docilité, la passivité et la soumission. Il y a là, on le devine, de quoi être de nos jours passablement occupé et préoccupé.

L’anarchisme, à mon sens, pourrait bien être la seule alternative viable à la catastrophe universelle vers laquelle nous filons toutes voiles dehors et qui est bien, elle, le véritable chaos qu’il nous faut redouter."
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Normand Baillargeon (né en 1958) est professeur en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), essayiste, militant libertaire, collaborateur de revues alternatives et auteur notamment du Petit cours d’auto-défense intellectuelle

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 10:44

Trouvé ici, sur le site d"On peut le faire", un texte lumineux et dérangeant de France Guillain, auquel j'adhère à 100% !

 

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« Trop de sécurité rend stupide », ainsi pourrions-nous résumer la thèse de France Guillain, globe-trotter impénitente. Vivre pleinement, c'est accepter de prendre des risques et de renoncer aux fausses sécurités de la vie moderne.

Dans notre cerveau, comme chez tous les êtres vivants, il existe ce que nous avons longtemps appelé la « zone de la récompense ». Aujourd'hui, les neurosciences nomment ce noyau accumbens, ou plus communément NAc. C'est un ensemble de neurones et de matière blanche intelligente qui assure à tout moment notre survie en nous envoyant des signaux de plaisir, de déplaisir ou de douleur. Si le NAc ne fonctionne plus, nous n'avons plus ni plaisir, ni douleur, nous ne sentons rien si l'on nous coupe la main.

Or, il ressort que plus ce noyau du cerveau est obligé de travailler, plus notre intelligence est vive. Inversement, moins il est sollicité et moins l'intelligence est vive. L'expérience montre qu'une poule d'élevage dont la survie est assurée par un enclos, la protection contre les prédateurs, la nourriture abondante, un abri contre les intempéries, une poule en totale sécurité qui ne fait plus travailler son NAc devient stupide. Placée dans un filet de foot avec de la nourriture de l'autre côté, elle passera la journée à courir d'un bord à l'autre du filet sans jamais avoir l'idée de le contourner pour aller chercher le grain. Elle n'aura pas l'audace de franchir les limites de ce qui est pour elle la barrière que l'on doit respecter. Une poule sauvage et même un poussin sauvage contourneront immédiatement le filet.

Les peurs qui nous emprisonnent

Il en va très exactement de même avec les humains. Peu d'êtres humains arrivent à sortir spontanément des limites que leur éducation leur a imposées. La surabondance de sécurités matérielles, contre les intempéries, dans les déplacements, la perte de vigilance alimentaire (on compte sur le ministère de la Santé), après avoir facilité la vie et permis de développement la pensée aboutit par excès, à l'effet inverse. À force de s'assurer contre tout, on n'est plus jamais responsable de rien et surtout pas de soi. La maladie est regardée comme une menace venue de l'extérieur. De toutes parts, on fuit la responsabilité et joue sur les mots, tel le « responsable, mais pas coupable » d'une ministre dans l'affaire du sang contaminé. Tout excès est préjudiciable. À force de ne plus penser qu'à la sécurité, ce qui au départ devait nous rendre plus humains aboutit à nous déshumaniser. Ce n'est jamais de notre faute, nous en perdons le coeur, l'intelligence même, la raison, nous passons à côté du bonheur !

Lorsqu'en 1967, époque bénie des trente glorieuses où personne ne pouvait manquer de travail, je m'apprêtais à traverser l'Atlantique avec un bébé de vingt jours sur un voilier de neuf mètres sans électricité, sans eau courante, sans même de téléphone ou de radio pour communiquer avec la terre, nous cherchions un équipier pour un mois. Juste un mois. Il nous semblait évident que tous les jeunes de notre âge seraient fascinés, ravis de faire une telle traversée, vers les Antilles. En effet, la fascination était là, très grande. Nous nous sommes adressés essentiellement à des jeunes qui étaient libres. Les réponses furent : « J'en rêve ! C'est extraordinaire ! Mais il y a ma copine, ma mère, ma voiture, ma moto, ma grand-mère, le chat, le chien... » Partir sur les mers pour un petit mois de traversée était le bout du monde, le fameux « filet impossible à contourner ».

Or, de récentes études en psychologie montrent que les regrets qui nous minent, ceux qui peuvent nous faire le plus de mal, ceux qui entament l'estime de soi et peuvent nous faire glisser vers la déprime et avec elle la maladie, ce sont les regrets non pas des bêtises que nous avons faites, mais les regrets de ce que nous n'avons pas osé tenter.

La jeunesse, ça s'acquiert

Seuls ceux qui sont assez fous pour croire qu'ils peuvent changer le monde y parviennent et gardent toute leur vie la puissance, la force, la passion de vivre, la vraie jeunesse. Dans Le Tiers Instruit (1), le philosophe, homme de sciences et académicien Michel Serres explique que nous naissons vieux et que la jeunesse se conquiert et s'acquiert. Il explique que pour évoluer nous devons traverser la rivière. Que jusqu'au milieu du fleuve, nous pouvons toujours faire demi-tour, revenir en arrière. Mais une fois franchie la moitié du parcours, nous ne pouvons plus faire autrement que d'avancer vers l'inconnu, atteindre l'autre rive. Avec le risque de mourir, de ne plus être reconnus par les nôtres, le risque même d'être rejetés, car nous avons changé, évolué. C'est pourtant la seule façon de grandir, d'ouvrir l'intelligence et le coeur d'un homme, d'un peuple, de l'humanité.

Une autre image est celle de l'enfant prodigue de l'Évangile. Un homme avait deux fils. L'aîné très sage, a fait tout comme papa. Il a travaillé à la ferme. Le second est parti à l'adolescence avec sa part d'héritage. Il a voyagé, vécu des expériences amoureuses, découvert le monde. Il s'est retrouvé sans travail, malade piteux. C'est alors qu'il est retourné chez son père pour y travailler. Son père, extrêmement heureux de retrouver le fils perdu organisa une grande fête qui scandalisé le fils aîné qui n'en avait jamais eu autant et piqua une belle crise de jalousie. Une interprétation un peu simple dit qu'il y a plus de joie pour une brebis égarée retrouvée que pour un troupeau entier resté au bercail.

Une analyse plus affinée montre que le père est très fier de ce fils qui a osé enfreindre la loi du père, de ce fils qui a pris tous les risques et en est sorti vivant. Car lui seul fait évoluer l'humanité. Le fils aîné est dans la simple reproduction, il reproduit à l'identique le père. Il ne fait pas avancer la conscience humaine. Le fils prodigue, lui, oblige tout le monde à se remettre en question, à réfléchir, à s'interroger sur le sens de sa vie. C'est tout l'enseignement de ces écrits, la loi est au service de l'homme et pas le contraire. La loi du père est faite pour être dépassée à chaque génération qui met à chaque fois la barre plus haut, qui créée de nouvelles lois qui seront à leur tour franchies. Ainsi va l'humanité passant de la peine de mort à son éviction, du mépris des pauvres et des malades aux droits de l'homme, du mépris de l'enfance au concept « le bébé est une personne ».

Mais où est donc passé notre goût de l'aventure ?

Tout cela passe nécessairement par la prise quotidienne de risques. Par le goût de l'aventure.

Boris Cyrulnik (2) nous dit qu'il y a deux sortes d'hommes, ceux qui sont rassurés de savoir ce qu'ils feront demain et ceux qui sont inquiets de savoir ce qu'ils feront demain. Il y a 2500 ans, Platon, dans le Dialogue de Critias déclarait : « Il y a trois sortes d'Hommes : les Vivants, les Morts et Ceux qui vont sur la Mer ! » Je fais résolument partie de ceux qui n'aiment pas du tout savoir ce qu'ils feront demain et de ceux qui partent sur la mer puisque j'ai passé 22 ans à la voile à travers les océans. Sans assurance d'aucune sorte, sans SAMU ni salaire garanti, sans assurance sur la vie ou sur la mort, sans aucune autre aide que moi-même pour me maintenir, ainsi que mes enfants, en bonne santé, étudier sans école, nous déplacer sans satellites avec une énergie gratuite : le vent. Du vent, rien que du vent !

Or il apparaît aujourd'hui que nous vivons dans un monde où la recherche de sécurité atteint des sommets. Des sommets aveuglants qui empêchent de voir, de comprendre, de penser, de réfléchir, de vivre tout simplement. Nous sommes bardés de sécurités plus ou moins obligées par la loi, sécurités qui, par leur surabondance, engourdissent notre esprit, tuent l'intelligence et la créativité, tuent l'imagination. Ainsi dans notre pays qui produit des diplômes de haut niveau, nous en voyons tous les jours qui cherchent du travail désespérément. Ces diplômes valent de l'or sur le reste de la planète. De plus avec Internet, la webcam et le téléphone, les avions, les distances n'existent plus, le monde est si petit ! Et bien, comme en 1967, on me répond « J'en rêve ! C'est extraordinaire ! Mais il y a ma copine, ma mère, ma voiture, ma moto, ma grand-mère, le chat, le chien... » et puis « je ne veux pas quitter ma ville, mon pays ». Alors, on ne pleure pas ! Désolée ! On assume son incapacité à être citoyen de la planète Terre, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Nous ne pouvons pas continuer de nous multiplier et trouver du travail dans un espace déjà saturé de compétences. Un niveau de troisième en France vaut une maîtrise ailleurs. À condition de ne pas essayer de se faire payer le diplôme, mais les compétences !

À vouloir assurer sa sécurité de l'emploi, calculer chaque une retraite hypothétique, pouvoir tuer (en voiture) sans passer sa vie à trimer pour faire vivre la famille des survivants, pouvoir tuer (ou se tuer) en fumant, en buvant en toute quiétude puisque la Sécu paie, on finit par perdre sa dignité, son âme. On accepte toutes les humiliations, les mutilations, les lâchetés. Et en plus, on se sent coupable, minable et on sait qu'on a raison de le penser ! On perd peu à peu la passion, l'enthousiasme, la joie de vivre, l'émerveillement, la lumière dans les yeux.

Des bébés déjà conditionnés

Dès la petite enfance, nous sommes privés du plaisir de l'aventure et du risque. Cela commence par la grenouillère, le combiné que l'on met aux bébés. Vous connaissez ces combinaisons si jolies, en mousse élastique, ces sacs dans lesquels on enferme les bébés dès la naissance pour qu'ils n'aient pas froid, ni aux jambes, ni au ventre. C'est tellement mignon ! On dirait de vrais nounours pour jouer à la poupée ! Sauf que... Essayez d'imaginer que vous passez ne serait-ce que 24 heures d'affilée dans une telle combinaison. Vous ne pouvez pas écarter les doigts de pieds librement, vos orteils se plient peu à peu à la forme future des boîtes à pieds que nous nommons chaussure. Vous ne pouvez pas découvrir votre souplesse et votre corps en tétant votre gros orteil, vous ne pouvez pas explorer votre zizi ou votre nombril, vous ne pouvez pas sentir sur vos jambes l'air qui circule dans la pièce. Vous ne pouvez pas agripper le sol de vos orteils pour apprendre à marcher à quatre pattes. De plus, la couche merveilleusement absorbante vous garde les fesses et le sexe au chaud des journées et des nuits entières, ce qui est très dommageable pour votre santé (3) ! Vous passez votre vie entre berceau, baby-relax, siège bébé de voiture, poussette, parc, puis crèche, salles de classe, garderies, cours d'école, maison, pédiatre et PMI et j'en passe.

Or un enfant est fait pour vivre dehors, grimper aux arbres, nager, courir, jouer avec la terre et le sable (le vrai, pas celui d'un bac à sable !), sa peau doit recevoir la lumière naturelle hiver comme été, mais on a peur qu'il ait froid et on lui collants, joggings, pantalons, toujours pour sa sécurité. Une sécurité factice puisque les jeunes enfants n'ont jamais eu les os aussi fragiles qu'aujourd'hui, par manque de rayonnement solaire sur leurs jambes, ce qui n'était pas le cas en 1960 ! Songez qu'un bébé, un jeune enfant, passe chaque jour de la maison à la crèche ou à l'école, se déplace dans des cages ambulantes que l'on nomme vêtements, ne montre que le visage et les mains à la lumière solaire que le temps des récréations « quand le temps le permet ! » On ne prend aucun risque, même pas celui de s'enrhumer, ce qui d'ailleurs n'empêche rien, au contraire !

Pourquoi s'étonner alors si à l'adolescence, comme le fils prodigue, les jeunes se mettent en danger, ne serait-ce que pour se servir normalement de leur cerveau ? Pour se sentir exister. Pour se sentir vivants. Cela explique aussi pourquoi aujourd'hui nous assistons à des défis de plus en plus osés, tels la traversée des océans à la rame, en planche à voile, à skis. C'est admirable, mais pas toujours indispensable. Lorsque qu'il y a 50 ans, le docteur Alain Bombard se laissait dériver sur son canot à travers l'Atlantique, ce n'était pas pour relever un défi, mais tout simplement pour étudier les conditions de survie des navigateurs en perdition. C'est à Alain Bombard que nous devons la qualité de nos radeaux de survie.

Plus que jamais, aujourd'hui, nous vivons l'aventure et le risque à travers une poignée de fous de l'aventure, mais aussi et malheureusement par la violence des films et de l'information, ce qui nous conforte dans la légitimité de toutes les assurances dont nous nous entourons. Ce qui aussi nous empêche d'agir, d'imaginer des solutions, d'imaginer des actions qui pourraient aider l'humanité à vivre mieux.

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 14:39


Voici un court-métrage à déguster ... enfin moi j'ai adoré :-)


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6 janvier 2006 5 06 /01 /janvier /2006 17:49
Trouvé sur Infokiosques.net
Adresse à diffuser et rediffuser largement !

Je ne sais pas si vous connaissez ce principe : Infokiosques ...
Moi, j'avoue que j'étais passée à côté jusqu'à présent. Et pourtant, ça correspond vraiment à ma vision des choses concernant la "propriété" intellectuelle, le droit d'auteur, la diffusion de l'info et de la pensée, et toutes ces sortes de choses ...

Je vous laisse lire ce quoi il s'agit ... et j'installe mon petit kiosque ;-)) :

Qu’est-ce qu’un infokiosque ?

mis en ligne le 15 août 2003.

Cette société nous pose question, nous empêche de vivre. Parfois elle nous fait vomir, toujours elle nous révolte. Capitalisme, patriarcat, rapports de domination, désastres écologiques, forces étatiques, de quoi faire frémir toute notre bile. Parfois nous voudrions cultiver cette bile, comment dire, l’approfondir, la relever, la garnir de données, d’arguments, d’idées d’action. Mieux connaître ce que nous critiquons pour mieux savoir ce que nous vomissons et comment nous le vomissons.

Alors nous nous auto-organisons et nous montons un infokiosque, une sorte de librairie alternative, indépendante. Nous discutons des publications, brochures, zines et autres textes épars qui nous semblent intéressants ou carrément nécessaires de diffuser autour de nous. Nous les rassemblons dans cet infokiosque, constituons ainsi nos ressources d’informations, et les ouvrons au maximum de gens. Nous ne sommes pas les troupes d’un parti politique, ni les citoyen-ne-s réformateurices de nos pseudo-démocraties, nous sommes des individus solidaires, qui construisons des réseaux autonomes, qui mettons nos forces et nos finesses en commun pour changer la vie et le monde.

Les textes subversifs sont nombreux et c’est partout hors des circuits spectaculaires-marchands (et même au sein de ces circuits, des fois) qu’il est possible d’en trouver. En mettant de côté une puis deux puis trois brochures, jusqu’à en avoir une ou deux ou trois dizaines, il ne reste plus qu’à photocopier tout ça en plusieurs exemplaires et trouver un lieu où les poser pour que chacun-e puisse venir les feuilleter et les emporter. Alors nous bichonnons les photocopieuses, nous récupérons du papier à foison, nous faisons jouer les réseaux de connaissances, le bouche à oreille. "Tiens, la semaine dernière on parlait des catastrophes écologiques en Amérique trans-caucasienne. Ben figure-toi que je suis tombé sur une brochure qui en parle : je te la photocopie et je te la passe". Nous aimons ces moyens de communication directe, nous aimons le do it yourself, l’auto-production, la débrouille, nous aimons ces modes de diffusion autonomes.

Dans le monde merveilleux des infokiosques, l’information n’est pas soumise aux logiques commerciales, publicitaires, spectaculaires, financières qui ligotent les médias classiques et puissants. Elle n’est pas centralisée, standardisée, reproduite à l’identique en quantités industrielles et officielles. L’information est réappropriée par des individus, des collectifs, rediffusée au gré des envies et des luttes sociales. On n’en revient pas pour autant à la rumeur, vu que les données transmises sont en principe vérifiables, en tout cas écrites, et donc déformables uniquement de manière consciente. Et l’information ne reste pas non plus forcément dans le cercle du voisinage : si l’échelle de diffusion des infokiosques n’est pas monstrueuse, elle n’est pas pour autant insignifiante. Elle mobilise d’autres moyens, elle mobilise les circuits invisibles des relations humaines, et peut se répandre bien plus qu’on ne se l’imagine.

Il y a des infokiosques dans plusieurs villes de plusieurs pays, dans des lieux autogérés, des squats ou des lieux associatifs... S’y trouvent plein de lectures à emporter, généralement à prix libre ou "pas cher", car le but ici n’est pas de gagner de l’argent mais de diffuser des idées, des théories, des pratiques mises sur papier. En plus de ne pas faire d’argent, les infokiosques n’ont généralement pas d’existence légale. Ce sont des collectifs anonymes et des "zones d’autonomie temporaire" (plus ou moins temporaire, selon les lieux dans lesquels ils se trouvent). Il existe aussi des infokiosques virtuels, comme infokiosques.net...

L’anti-copyright et l’anonymat

mis en ligne le 5 décembre 2003.

En furetant dans un infokiosque vous croiserez presque toujours des brochures estampillées "no-copyright" ou "copyleft". L’absence de copyright vous laisse le soin de vous réapproprier les textes, de les améliorer, de les réécrire, de les photocopiller à satiété, de les diffuser sans limites. Le savoir doit quitter la sphère marchande, les logiques propriétaires (refuser la propriété intellectuelle, c’est participer à la lutte contre la propriété privée), et circuler sans entraves... Tout ce qui est lisible sur ce site est libre de tout copyright.

L’anonymat s’ajoute parfois à l’anti-copyright : vous croiserez parfois des brochures non signées. Qui les a écrites ? Peu importe. L’important c’est le contenu de ces brochures, pas leur source (même si le contexte de l’écriture d’un texte, son origine sociale, peut avoir une signification non négligeable) : une signature n’apporte pas toujours quelque chose à un texte théorique. L’anonymat peut être un choix politique, un assaut contre la propriété intellectuelle, un acte gratuit pour un savoir réellement libre et collectif, sans stars de l’écriture, sans idoles intouchables. L’anonymat n’est pas une fuite : souvent les auteur-e-s restent joignables par une adresse électronique ; vous pouvez y envoyer des critiques, et vous pourrez en discuter d’égales à égaux.

Comment monter un infokiosque ?

mis en ligne le 15 septembre 2003.

Voici un mode d’emploi dont s’inspirer, à dépasser bien sûr. Pour monter un infokiosque il vous faut :
-  un collectif
-  de l’espace
-  des choses à lire
-  des outils et des meubles
-  des horaires
-  de l’attirance pour la lecture et pour le tri
-  du temps
-  des ami-e-s

et éventuellement :
-  un mode d’emploi
-  de quoi boire un jus de fruits ou une tisane
-  un bon plan photocopies
-  plein de papier
-  un ordinateur
-  des thunes

Voyons un peu tout cela en détail. Pour un infokiosque, il vous faut donc :

UN COLLECTIF : Un infokiosque ça demande de l’énergie (du temps surtout), et à plusieurs c’est drôlement plus enthousiasmant. Bon, il n’y a pas forcément besoin d’être mille mais c’est plus facile de faire plusieurs permanences d’ouverture par semaine quand on est plus de deux...

DE L’ESPACE : Prenez votre pince monseigneur, trouvez une jolie maison vide avec une vitrine au rez-de-chaussée si vous le pouvez, potassez le squat de A à Z (trouvable sur squat !net), et occupez dans la joie et la bonne humeur. Si le climat dans votre ville fleure le répressif aigü, ou si vous n’êtes pas assez nombreux-euses pour tenir un squat (il est déconseillé d’ouvrir un squat seulement pour y mettre un infokiosque - le risque d’expulsion pour un squat sans habitant-e-s est généralement décuplé), essayez de vous arranger en frappant aux portes de lieux associatifs voire de locaux syndicaux (mais bon, ne vous faites pas trop d’illusions non plus)...

DES CHOSES A LIRE : Faites vous une idée de ce que vous voulez diffuser dans votre infokiosque, brochures, bouquins, revues, etc. Faites des provisions de brochures en allant dans d’autres infokiosques ou en écrivant à des distros, puis photocopiez allègrement ! Ecrivez aux périodiques militants qui vous bottent et aux maisons d’édition indépendantes en présentant votre projet et en leur demandant si vous pouvez avoir un stock de ce qui vous intéresse en dépôt-vente (demandez une remise, celle-ci est parfois avantageuse pour les projets plus ou moins révolutionnaires comme le vôtre et cela vous permettra de vendre des lectures parfois assez chères à un prix plus que réduit).

DES MEUBLES ET DES OUTILS : Une fois trouvé de l’espace et de quoi lire, ratissez les encombrants de votre ville, guettez les déchetteries, ou bricolez-vous les étagères et autres placards qui serviront de rayonnages pour les trésors que vous aurez dégotés à droite à gauche. Donnez un coup de peinture aux meubles, punaisez des affiches, rafistolez des jolies lampes, confectionnez des présentoirs pour vos lectures favorites, amusez-vous, enjolivez le lieu... Les brochures n’ont pas vraiment leur place sur des rayons, vue leur tranche ultra-fine, qui les rend invisibles entre les autres livres. Vous pouvez vous bricoler des bacs à brochures, et les ranger dedans, couverture face aux lecteurices ; avec du fil et des pinces à linge vous pouvez aussi les suspendre et en recouvrir des murs entiers.

UN MODE D’EMPLOI : Dans un infokiosque il y a parfois des lecteurices qui débarquent, le nez en l’air, pas forcément habitué-e-s à ce genre de lieux... Expliquez-leur bien le fonctionnement de votre infokiosque, le pourquoi du prix libre ou de la gratuité. Vous pouvez doter votre infokiosque de panneaux explicatifs (modes d’emploi, significations politiques) peints sur du bois ou du carton par exemple, ce ne sera jamais de trop.

DE QUOI BOIRE UNE TISANE OU UN JUS DE FRUITS : Mmmmh, qu’il est bon de se sentir dans un infokiosque comme dans une douillette bibliothèque... Un poêle et de bons fauteuils (même un peu recousus) agrémenteront notoirement le lieu, et beaucoup auront envie d’y passer de longues après-midis, plongé-e-s dans des pages et des pages de subversion... Des boissons chaudes ou fraîches à disposition c’est un peu du luxe mais c’est pas de refus (même si les taches de jus de fruits sur les bouquins c’est pas ce qui se fait de mieux mais bon...), vive la lecture qui désaltère sans altérer la révolte qui est en nous.

DES HORAIRES : A vous de voir quelles sont vos disponibilités, et de fixer des permanences régulières : tous les dimanches après-midi, tous les mercredis soir... Ou les deux... Faites des affiches à placarder dans des lieux stratégiques, ou des tracts à faire circuler. Si vous en avez l’énergie vous pouvez égayer vos permanences de lectures à haute voix, de présentations de brochures ou de nouvelles parutions, de débats sur un thème précis, de projections... Les lecteurices viendront certainement plus nombreux-euses. Si dans le même bâtiment que celui qui vous héberge il y a d’autres événements publics, profitez-en pour ouvrir l’infokiosque en même temps : les visiteureuses viendront y jeter un coup d’œil à coup sûr.

DE L’ATTIRANCE POUR LA LECTURE : Une fois passée la première vague d’acquisitions, l’infokiosque continuera à tourner, vous recevrez des nouvelles publications, vous en trouverez à droite à gauche, peut-être même en éditerez-vous vous-mêmes tellement ça vous donnera envie... Avoir envie de lire ça peut paraître évident, mais quand on gère un lieu où circulent plein de textes on peut avoir des tonnes de choses à lire. Il ne s’agit pas forcément d’avoir tou-te-s tout lu mais au moins qu’il y ait un accord collectif sur la décision de distribuer tel ou tel ouvrage (et pour ça c’est quand même plus facile si au moins l’un-e d’entre vous sait de quoi il en retourne pour l’ouvrage en question).

DU GOÛT POUR LE TRI : Préparez-vous le plus tôt possible un système de tri et de classement, sinon vous aurez vite fait d’être enseveli-e-s sous des piles dégoulinantes de papier. Rangez les lectures en fonction de leur format, puis au choix, par ordre alphabétique ou par thème. Récupérez des classeurs et des pochettes plastiques pour ranger vos précieux originaux. Vous les sortirez pour les photocopier quand certaines brochures seront hors-stock (et ça arrive plus vite que ce qu’on croit, si vous avez de quoi stocker n’hésitez pas à photocopier une cinquantaine d’exemplaires d’une même brochure, ça peut vous éviter de retourner photocopier la même brochure toutes les deux semaines...).

UN BON PLAN PHOTOCOPIES : Si vous avez votre propre matériel de reproduction alors c’est parfait. Espérons que la maintenance ne soit pas trop pénible... Si vous devez faire ça ailleurs, chez un-e commerçant-e (des fois on n’a pas trop le choix...) par exemple, cherchez un endroit "bon marché", où les employé-e-s ne sont pas trop chiant-e-s, avec un peu de chance vous trouverez parmi elles/eux des complices à votre petite entreprise de subversion. Achetez la carte la plus avantageuse à l’unité (jusqu’à 10000 copies souvent), quitte à sortir pas mal de thunes d’un coup... Ca abaissera le coût des photocopies et si vous êtes à plusieurs dessus, les 10000 copies partiront vite. Emmenez les originaux des brochures que vous voulez diffuser dans votre infokiosque, c’est-à-dire des copies de bonne qualité, en noir sur papier blanc non agrafé. Et faites-en le nombre nécessaire de photocopies pour pouvoir remplir votre infokiosque de lectures terriblement bouleversantes.

PLEIN DE PAPIER : Gardez un œil sur les récups de bureaux, d’imprimeries, etc., vous tomberez bien vite sur des chutes de papier, parfois même sur des ramettes de papier A4, réutilisables chez votre photocopieureuse favori-te. Si ce-tte dernier-e n’est pas trop buté-e sur la légalité, ille vous fera une ristourne vu que vous fournissez le papier. Trouvez du papier de couleur, voire cartonné, et ça vous fera des jolies couvertures pour les brochures. Si vous n’avez pas la chance de dénicher des récups, vous pouvez acheter du papier recyclé, voire en fabriquer.

UN ORDINATEUR : Un luxe parmi d’autres ; l’ordinateur est facultatif mais il vous sera bien utile si vous souhaitez écrire et/ou mettre en page vos propres brochures. Avec un accès à Internet, vous pouvez trouver des dizaines de textes qui n’attendent que vous pour être édités, ou au moins, vous pourrez y trouver des brochures prêtes à imprimer (souvent au format .pdf) que vous pourrez ensuite diffuser avec votre infokiosque. Bien sûr, avec infokiosques.net, vous pourrez faire connaître votre infokiosque (notamment via la liste d’information), vous mettre en réseau avec d’autres infokiosques ou distros, et pourquoi pas participer à la vie du site infokiosques.net...

PARFOIS DES THUNES : Si par malheur vous avez des dépenses (toujours difficile d’y échapper), faites participer les lecteurices, sans tomber dans un schéma marchand. Dans un coin de l’infokiosque, bien en vue, placez une jolie tirelire et intitulez-la « caisse de soutien », les gens y mettront ce qu’ils veulent. Ils apprécieront sans doute un bilan des dépenses de l’infokiosque, affiché à côté, qui rend visible les besoins financiers d’un lieu comme le vôtre, et qui les informe sur ce à quoi servira leur contribution. En espérant que vous n’aurez pas à payer ni un loyer de 200 euros par mois ni des meubles que vous pourriez tout aussi bien trouver dans des déchetteries ou construire vous-mêmes. En se débrouillant bien, on finit par ne plus payer grand chose.

DU TEMPS : Le remède aux thunes, et la recette de brochures gratuites (parce que prix libre c’est bien mais la gratuité c’est mieux), c’est le temps. Le temps que vous passerez à fabriquer ce qu’il vous faut, à fouiller la ville pour accumuler tous les plans récup imaginables, ou les meilleurs endroits pour dissimuler des choses sous votre manteau ou ailleurs. Du temps vous sera nécessaire de toute façon, il ne faut pas se leurrer, parce qu’un infokiosque en prend : permanences, lectures, photocopies, récups, etc.

ET SURTOUT, DES AMI-E-S : Parce que les circuits de relations humaines sont toujours la meilleure alternative à l’argent. Communiquez autour de vous sur votre projet, sur le matériel que vous cherchez en ce moment, sur ce qui vous manque, vous verrez que des solutions vous tomberont progressivement entre les mains. Des associations vous fileront leur vieille offset, des employé-e-s de bureau vous refourgueront du toner pour nourrir la photocopieuse que vous aurez récupérée auprès d’autres connaissances. Jouez sur le bouche-à-oreille pour la récup et bien sûr, pour faire connaître l’infokiosque.

D’AUTRES IDEES ENCORE : Vous pouvez ajouter une bibliothèque à votre infokiosque, en récoltant de chouettes bouquins, en vous abonnant à de chouettes revues, en organisant un système de prêt gratuit. Vous pouvez aussi monter une distro, en diffusant des brochures par correspondance, en allant tenir des tables de presse un peu partout, à l’entrée d’un concert, d’un débat, dans un festival, à la fin d’une manif, au marché, à un arrêt de bus, à la fac...

Féminiser les textes

mis en ligne le 5 décembre 2003.

Certains textes, dans les infokiosques, sont féminisés : truffés de -e, de E, de /euse, de terminaisons hybrides et néologiques. Par "féminiser" le langage, on entend bousculer cette bonne vieille grammaire, qui voudrait faire primer le masculin sur le féminin. Cet état de fait n’est pas anodin. Le langage est un reflet de notre société patriarcale : non seulement il catégorise tout ou presque en deux genres sexués, mais en plus il entretient la domination d’un genre sur l’autre. Parce qu’il est notre premier mode d’expression, il a une fonction fondamentale, et peut être utilisé à bien des fins. S’il est structuré, le langage est également structurant : il conditionne notre pensée, la formate. Le langage guide notre vision du monde. Remodeler le langage c’est refuser une domination, construire d’autres inconscients collectifs.

En cela, la féminisation nous semble bien sûr insuffisante puisqu’elle conserve en elle la division en genres masculin et féminin. Mais révolutionner complètement le langage est une tâche lourde, qui prend du temps autant pour réfléchir et construire cette révolution que pour la pratiquer, la vivre "spontanément". Le langage, les mots, les expressions, ça vient "tout seul", par habitude, mais ça ne vient pourtant pas de nulle part...

Le prix libre

mis en ligne le 5 décembre 2003.

Problème.

Mettons qu’un infokiosque n’a pas encore trouvé les contacts et les techniques pour se procurer gratuitement papier, encre, machines à imprimer. Il veut quand même répandre des brochures alors il va les photocopier à la boutique du coin. Mettons que la brochure sur les catastrophes écologiques en Amérique trans-caucasienne coûte 2 francs 6 sous à photocopier. L’infokiosque ne veut pas perdre de l’argent à diffuser cette publication, mais il ne veut pas non plus faire du profit dessus, parce qu’il n’aime pas les logiques marchandes. A combien la vend-il ?

Solutions.
A prix coûtant : 2 francs 6 sous.

Ou bien : à prix libre. Dans le prix libre, ce n’est pas le/la vendeur/euse (l’infokiosque) qui fixe le prix, mais l’acquéreur/euse, l’usager-e (le/la futur-e lectriceur de la brochure). La lectrice A, qui est dans une situation économique médiocre, ne donnera si elle le veut, et sans culpabilité, qu’1 franc 3 sous. Par contre le lecteur B, lui, qui roule plutôt sur l’or ou qui veut donner un coup de pouce à l’infokiosque, choisira peut-être de donner 3 francs 9 sous. On estime en effet, généralement, que le beaucoup d’argent donné par les lecteurices de type B compense le peu d’argent donné par les lecteurices de type A. L’idée est que l’argent, le prix, ne soit jamais un obstacle à l’accès aux brochures, que l’infokiosque puisse tourner en s’adaptant aux moyens des lecteurices. Tu donnes ce que tu peux, ce que tu veux. Une autre idée importante du prix libre, c’est qu’il demande au lecteur ou à la lectrice un moment de questionnement : combien vais-je donner ? Quels sont mes moyens ? Quels sont les dépenses de cet infokiosque, qui a aussi besoin de moi pour tourner ? A quel point puis-je ou ai-je envie de participer ? On s’éloigne ainsi d’une attitude purement consommatrice, où la somme qu’on donne (le prix fixe de 2 francs 6 sous par exemple) est soit un geste rapide et machinal, soit un geste effectué à contre-coeur. On instille dans "l’achat" un peu plus de lucidité, d’autonomie, de démarche active. Le lectrice ou la lecteur sont des égales et des égaux, dignes de confiance, de compréhension et d’intelligence, et pas des client-e-s à pigeonner.

Bien sûr, un des objectifs restant l’abolition de l’argent, nous apprécions plus que tout la gratuité quand cela est possible. Nous pensons, à l’inverse du poncif qui veut que "si c’est gratuit, c’est que ça doit pas être génial", que si un texte est gratuit, c’est qu’il a l’intelligence de ne pas monnayer sa qualité.

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16 octobre 2005 7 16 /10 /octobre /2005 00:00
Là je reste sur le cul, scotchée, faut que j'en parle !
Quand je dis que nos enfants sont pris pour des cibles de marketing, chez Nestlé ils ont vraiment frappé fort dans le genre !! :-o

Vous savez ce qu'il est écrit au dos du paquet de céréales petit-déjeuner "LION" de Nestlé ? Oui je sais, vaut mieux pas acheter ces saloperies, mais voilà, mes gosses aiment bien ça avant de partir à l'école,et en bonne flemmarde, je trouve ça vachement pratique de temps en temps ...
De toute façon, je ne suis pas là pour faire mon mea culpa sur ma façon de nourrir mes gosses, mais pour vous faire partager ce merveilleux slogan :
Asseyez-vous et écoutez-bien , ça vaut le détour  !

"Le lion fait ce qu'il veut, le lion obtient ce qu'il veut, le lion mange ce qu'il veut.
Bienvenue au sommet de la chaîne alimentaire"
Joli, hein ?
Et tout ça avec en fond une image virtuelle représentant un visage mi enfant-mi lion, avec une expression prédatrice à souhait

....

Vous appréciez le message autant que nous l'avons apprécié ici ?
J'ai beau ne plus me faire d'illusions sur la société dans la quelle on vit et sur ses motivations, je suis quand même sincèrement choquée par ce slogan !

"Mange tes céréales "Lion", et tu deviendras un prédateur, tu feras ce que tu veux, tu seras le chef incontesté, tu seras au sommet mon enfant"
Brrrr :-(

Je pense qu'on va chercher à savoir comment pouvoir faire part de notre avis sur la question à Nestlé.

Voilà, c'était l'humeur du dimanche matin. Me faire gâcher mon déjeuner par Nestlé, non mais, et puis quoi encore ! :-)
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