On entend beaucoup parler à l’heure actuelle de l’accumulation de substances toxiques dans le lait maternel, au point que certains remettent même en cause la pratique de l’allaitement, au nom d’un certain principe de précaution librement interprété.
Outre le fait que les nourritures de substitution pour nourrissons ne sont guère exemples de toxiques d’un genre différent ni d’effets néfastes d’une autre nature (ça fera l’objet d’autres articles), on évacue dans ce débat le fait incontournable que l’exposition aux polluants les plus toxiques a lieu déjà lors de la gestation, et que le fœtus est largement exposé à tous nos résidus chimiques lors de sa vie intra-utérine.
L’Environmental Working Group (un organisme américain sans but lucratif voué à la recherche en environnement) publiait, en juillet dernier, des résultats1 de recherche à propos de polluants présents dans le cordon ombilical des bébés à la naissance.
Les chercheurs ont analysé le sang provenant du cordon ombilical de dix bébés américains. Ils ont identifié pas moins de 288 produits chimiques potentiellement toxiques, employés pour la confection d'emballages alimentaires, de vêtements ou de revêtements de casseroles (Teflon®).
Selon ces scientifiques, l'être humain est particulièrement fragile aux produits toxiques durant sa gestation et son allaitement. Ils soutiennent qu'une exposition à de telles substances, qui n'affecterait pas la mère, pourrait quand même avoir des conséquences graves pour l'enfant à naître.
Quant aux experts de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis, ils estiment que les effets des carcinogènes sont en moyenne 10 fois plus importants chez les bébés que chez les adultes. Certains produits chimiques pourraient être jusqu'à 65 fois plus dommageables pour le foetus que pour la mère.
Bon, et alors, qu’est-ce qu’on fait de cette information ?
Etant donné qu’il est toujours mieux d’identifier et de connaître ses ennemis, il m’a semblé intéressant, déjà, de faire dans cet article un petit tour d’horizon des principales substances toxiques présentes dans le lait maternel.
Les PBDE (polybromodiphénylséthers) Qu’est-ce que c’est, où les trouve-t-on, quel est le mode de contamination ? Produits ignifuges toxiques à base de brome, couramment utilisés dans nos appareils et meubles, et présents dans plein d’objets de la vie courante (ordinateurs, télé, sèche-cheveux, canapés …), ils servent à ralentir la propagation du feu dans les appareils électriques et électroniques en plastique ainsi que le rembourrage des meubles et matelas en mousse polyuréthane.
Universellement répandus (jusque dans les glaces arctiques) et très persistants dans l’environnement, ils se décomposent en produits encore plus toxiques et « bioaccumulables », présents dans la poussière domestique.
Effets sur la santé Soupçonnés cancérigènes, ils sont reconnus pour affecter le système immunitaire, la glande thyroïde et le cerveau des enfants (mémoire et comportement). On sait aussi jusqu’à présent qu’ils causent des dommages au cerveau, au foie et au système reproducteur des animaux de laboratoire.
Les scientifiques ignorent s’il existe une dose d’exposition sécuritaire aux PBDE, mais tirent néanmoins la sonnette d’alarme.
Les molécules de BDE sont structurellement similaires aux molécules de biphényles polychlorés (PBC), des substances chimiques industrielles considérées comme des carcinogènes probables et que l'on sait responsables d'anomalies congénitales, de troubles neurologiques et de dérèglements thyroïdiens. En outre, des études préliminaires laissent croire que les PBDE (dont la structure chimique ressemble à celle de la thyroxine) pourraient perturber le métabolisme des hormones thyroïdiennes et leur circulation dans le corps.
Chiffres et taux Des études menées en Europe, en Amérique du Nord et au Japon ont révélé une forte répartition de ces contaminants chez les poissons, les crustacés, les oiseaux piscivores, les mammifères marins et les sédiments.
Vers la fin des années 1990, une étude effectuée en Suède a révélé que les concentrations de PBDE présentes dans le lait maternel étaient en hausse exponentielle depuis le début des années 1970, ce qui a eu pour effet d'accroître les inquiétudes au niveau international.
Des quantités mesurables de polybromodiphényléther (PBDE) viennent d'être trouvées dans du lait maternel analysé par les chercheurs de l'Agence de protection de l'environnement des Etats-Unis . Les chercheurs ont analysé le lait de 40 mères qui, en 2004, vivaient dans les États de Washington, de l'Oregon, du Montana, ou dans la province canadienne de la Colombie-Britannique. Dans 30 % des cas, ils ont trouvé des taux de PBDE qui étaient de 20 à 40 fois supérieurs à ceux communément découverts en Europe ou au Japon.
Selon une recherche réalisée par le Dr Éric Dewailly, de l'Institut national de santé publique du Québec, on trouve presque 23 fois plus de PBDE dans le lait maternel dans le sud du Québec en 2002 qu'en 1989.
La publication de nouvelles études faisant état de fortes teneurs de PBDE dans les tissus graisseux et le sérum sanguin des humains, en plus du lait maternel, inquiète les chercheurs et les instances de réglementation.
Perspectives L'Union européenne a déjà banni les PBDE, en adoptant une loi ordonnant le remplacement, d’ici 2006-2008, des trois principaux PBDE, dont le plus utilisé, le Deca.
En Amérique du Nord, début avril 2005, le Maine devenait le premier État américain à imiter l’Europe, et la Californie et l'Oregon ont fait de même.
Par contre, leur usage est encore autorisé ailleurs, notamment au Canada.
De grands fabricants tels qu’Apple ou Ikea les auraient d’ores et déjà bannis depuis un certain temps de leurs matériaux.
Plus sécuritaires, les produits ignifuges de remplacement occupent déjà les trois-quarts du marché mondial. L’agence fédérale de l’environnement de l’Allemagne recommande l’utilisation du phosphore rouge, du trihydroxide d’aluminium et du polyphosphate d’ammonium.
Les matériaux naturellement résistants au feu, tels la laine, le cuir, le polyester, les plastiques contenant du souffre ainsi que les fibres carbonisées sont aussi recommandés.
Plus simplement, un mode de vie privilégiant les matériaux sains et le moindre recours aux appareils inutiles est l’idéal.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés (HAPC) Sous cette appellation sont regroupées trois substances, souvent appelées de manière globale « dioxines » :
- Les
dioxines proprement dites (polychlorodibenzodioxines - PCDD),
- Les
furanes (polychloro-dibenzofuranes- PCDF)
- Les
PCB (polychlorobiphényles)
Elles ont sensiblement les mêmes effets.
Qu’est-ce que c’est, où les trouve-t-on, quel est le mode de contamination ? Les dioxines sont essentiellement des sous-produits de procédés industriels, mais peuvent également résulter d'événements naturels comme les éruptions volcaniques et les feux de forêt. Elles apparaissent de manière indésirable à l'occasion de processus thermiques (entre 250° et 800°) engendrant des composés organochlorés (chlore et carbone)
Elles se forment lors de procédés industriels variés tels que la fonderie, la métallurgie, le blanchiment de la pâte à papier et la fabrication de certains herbicides et pesticides, ainsi que l'incinération de déchets.
Ces composés contiennent des groupes aromatiques et des atomes de chlore : ils sont plans, lipophiles (solubles dans les graisses), très difficilement métabolisables car très stables. Ils peuvent pénétrer dans les cellules grâce à leur structure atomique et spatiale très proche de celles de certaines hormones, et prendre leur place. Ils sont stockés dans les tissus lipidiques avec des demi-vie allant de 5 à 20 ans chez les adultes. Chez les nouveau-nés, la demi-vie du TCDD est de 4 mois. La demi-vie des PCB serait de 11 mois chez les enfants. Lors d’expositions accidentelles, les doses élevées de produits induisent une séquestration hépatique.
La source principale d’exposition de l’homme est essentiellement alimentaire (au moins 90%) : la chaîne alimentaire transmet ainsi ces toxiques de leur lieu de production à l’être humain. Lipophiles, ces composées s’accumulent dans les tissus graisseux et notamment dans le lait maternel. Le bébé reçoit déjà avant sa naissance, via les échanges placentaires avec sa mère, ces produits toxiques. Cette transmission perdure ensuite via le lait maternel pour les bébés allaités, selon le schéma ci-dessous :
Chiffres et taux En 1998 et 1999, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a mené une large étude sur 240 échantillons de lait maternel (primipares, entre 4 semaines et 8 semaines de lactation) en France. En moyenne, les échantillons de lait avaient une teneur de 16,5 pgTEQ/g de MG (minimum 6,5, maximum 34,3) en PCDD et PCDF. Plus la mère est âgée, plus le taux est élevé (augmentation de 24% pour un écart de 5 ans), traduisant l’accumulation des produits dans le corps maternel. Plus la mère est corpulente, moins le taux est élevé, en raison probablement de la dilution des substances dans les tissus graisseux.
Cette étude a été incluse dans une plus large recherche de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) concernant la consommation par ingestion d’aliments contenants des dioxines. Les taux moyens en dioxine pour les aliments spécifiques de la petite enfance sont rassemblés dans le tableau suivant :
Laits infantiles | 0,46 pgTEQ/g de MG |
Lait maternel (étude de l’InVS) | 16,47 pgTEQ/g de MG |
Petits pots légumes/viandes | 0,88 pgTEQ/g de MG |
Céréales | 0,82 pgTEQ/g de MG |
Pour comparaison, le lait de vache entier et demi-écrémé a un taux de 0,65 pgTEQ/g de MG, et les crustacés et coquillages ont les taux les plus élevés (plus de 50 pgTEQ/g de MG). La vache déstocke en permanence : il suffit d'une nourriture sans dioxine pour qu'en quelques jours le lait de vache ne contienne que le bruit de fond (0,9 pgTEQ/g de MG).
Exposition des nourrissons
D’après les études précédentes les nourrissons recevront une quantité de dioxines théorique variable selon leur mode alimentaire :
Age | Exposition si alimentés au lait maternel (pgTEQ/kg/j) | Exposition si alimentés au lait infantile (pgTEQ/kg/j) |
1-3 mois | 83,64 | 2,11 |
7 mois | 27,53 | 1,60 |
13-18 mois | 3,16 | 2,50 |
Source : Dioxines : données de contamination et d’exposition de la population française, Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), juin 2000 En tenant compte d’une demi-vie de la dioxine TCDD de 9 ans, une étude a montré que la charge corporelle en dioxine n’est pas augmentée par la courte période d’ingestion importante due à l’allaitement maternel, quand on la compare à celle résultant d’une ingestion journalière d’une dose plus faible telle que la dose journalière tolérable.
Effet sur la santé : Les « dioxines » sont inquiétantes surtout pour leur toxicité chronique à faibles doses. Ce sont des cancérogènes puissants chez l'animal. Chez l'homme, les études épidémiologiques retrouvent fréquemment quatre catégories de cancers différents associés à ces substances (cancers bronchopulmonaires, lymphomes non hodgkiniens, sarcomes des tissus mous, cancer du foie), ce qui a conduit le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) à classer la 2, 3, 7, 8 TCDD, HAPC le plus toxique, dans le groupe 1 des cancérogènes certains pour l'homme.
Outre une manifestation spécifique de l'intoxication qui ne survient qu'à fortes doses, la chloracné, d'autres effets sont encore discutés. Ainsi, des malformations congénitales sont retrouvées dans certaines études, ainsi qu'une proportion plus élevée de filles parmi les nouveau-nés (constatée à Seveso notamment). Une certaine foetotoxicité a été signalée pour les PCDF (hyperpigmentation de la peau et des gencives, hypertrophie gingivale, signes de retard de croissance intra-utérine). Par contre, les résultats concernant les PCB dans les atteintes du développement psychomoteur ne sont pas toujours concordants. Chez l'enfant, l'exposition aux PCB est associée dans certains cas à des altérations cognitives persistantes (enfants à Taïwan) alors que dans d'autres situations on observe des atteintes transitoires plutôt de type neuromusculaire.
Les effets sur le système immunitaire ont par ailleurs été beaucoup discutés. Si le mécanisme de la toxicité immunitaire (atteinte humorale et cellulaire) de ces produits a bien été étudié, il semble que l'homme soit assez peu sensible à ces effets immunotoxiques à l'exception des organismes en développement (nouveau-nés). D'autres effets ont aussi été relevés tels que l'augmentation de certaines enzymes hépatiques, des variations des taux d'hormones thyroïdiennes et des atteintes de la conduction nerveuse.
Perspectives Il existe deux protocoles élaborés dans le cadre de la Convention sur la pollution transfrontière à longue distance de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies (CEE-ONU) .
Cette convention réunit actuellement 45 Parties : l'Europe - dont la Suisse et l'ensemble des pays de l'Est, la Communauté européenne, les Etats-Unis et le Canada.
Les deux
protocoles s'attaquent à deux catégories de polluants atmosphériques qui ont en commun la propriété d'être transportés sur de longues distances et de s'accumuler dans l'environnement et la chaîne alimentaire, à savoir les métaux lourds et les polluants organiques persistants (comme les dioxines ou les pesticides).
En tout cas, on a pu constater en Suisse, grâce au renforcement des prescriptions environnementales, que la teneur en dioxine du lait maternel a diminué d'environ 60% ces dix dernières années.
Tout cela laisse augurer d’un avenir peut-être un peu moins noir.
Pesticides Plus de 100 familles chimiques, 450 matières actives, 4500 spécialités commerciales et 500.000 tonnes utilisés annuellement dans le monde.
L’un des principaux reproches fait aux pesticides, sont les perturbations hormonales qu’ils entraîneraient. En effet, certains produits employés, les organochlorés par exemple, sont proche des hormones humaines. Ils seraient ainsi responsables de dérèglements des systèmes immunitaires, nerveux et reproducteurs. Le risque serait d’autant plus important chez la femme enceinte et l’enfant. Or le problème est qu’en cas d’ingestion de pesticides par la mère, ceux-ci se retrouvent concentrés dans le lait maternel.
Les carbamates sont soupçonnés de faire baisser la fertilité, notamment en entraînant une diminution du nombre de spermatozoïdes. Certains herbicides sont quant à eux suspectés d’entraîner des retards de croissance chez le foetus. Les organochlorés, par leur forme proche de certaines hormones, sont également accusés d’avoir des effets lors de la grossesse. Sans parler des malformations des organes génitaux, de plus en plus évoquées
Les pesticices sont également mis en cause comme une des causes possibles du déclenchement des crises d’asthme, ainsi que comme toxique potentiel à l’égard du système nerveux central et périphérique (évanouissement, spasmes) .
Certains herbicides (famille des phénoxy) pourraient également constituer un facteur lié à l’apparition de certains cancers, notamment par leur ressemblance avec certaines hormones (cancers du sein, des ovaires, de la prostate et des testicules).
Des taux anormaux de leucémies, de tumeurs cérébrales, de cancers de l’estomac, des lèvres etc … seraient observés dans les populations très exposées (exploitants agricoles).
Il est malheureusement à constater que l’utilisation de pesticides est en constante augmentation, et qu’aucune alternative à leur utilisation intensive ne semble faire l’objet d’études sérieuses …
Conclusions pour l’allaitement Les recherches de Rogan aux Etats-Unis Walter Rogan, épidémiologiste travaillant pour l'Institut National des Sciences de la Santé et de l'Environnement aux USA a réalisé une étude longitudinale sur plus de 900 couples mères-bébés qu'ils suivra plusieurs années, pour évaluer les conséquences de la présence de PCB et de DDE (dichlorodiphényldichloroéthène) dans le placenta et le lait humain, notamment par des tests du développement psychomoteur et mental. Plusieurs publications ont suivies cette recherche, entre 1986 et 1993 (voir encadré).
Les résultats sont très favorables à l'allaitement maternel, puisque aucune observation n'a pu mettre en évidence une quelconque baisse des performances des bébés allaités par rapport aux bébés non allaités. Au contraire : plus l'enfant sera allaité, plus il aura de bons scores aux différents tests utilisés. Au fur et à mesure de ces recherches, Rogan est passé de la suspiscion sur les qualités du lait maternel à la certitude que celui-ci, y compris pollué, était la meilleure alimentation possible du bébé d'un point de vue sanitaire, mental et psychomoteur.
Des études plus récentes et assez rassurantes ont été effectuées, dont dernièrement une étude publiée dans Lancet en novembre 2001 qui a analysé les effets de l’exposition post-natale aux PCB via le lait maternel sur des enfants nés entre 1993 et 1995 en Allemagne, en tenant compte également de la qualité de l’environnement. Elle n’a mis en évidence aucun effet néfaste selon les tests de Bayley et de Kaufman sur les enfants âgés de 7 mois à 30 mois. A 4 ans, une légère diminution des performances intellectuelles selon le test de Kaufman est associée à l’exposition post natale au PCB, alors qu’aucun effet n’est observé selon le test de Bayley.
D’autres études récentes (Pays-Bas, Japon) font état d’une modification de la concentration sanguine de certains lymphocytes chez les nourrissons allaités, ainsi qu’une diminution possibles (deux études contradictoires) de l’hormone TSH (thyroid stimulating hormone) chez les nouveau-nés associée à une exposition élevée aux dioxines et PCB, mais on n’en sait pas plus pour l’instant.
En conclusion : - compte tenu des bénéfices reliés à l’allaitement, tant sur le plan immunologique que sur le plan affectif
- compte tenu que les aliments de substitution ne protègent pas des maladies infectieuses et de leurs conséquences (otites, diarrhées, infections respiratoires, méningites)
- compte tenu que les aliments de substitution contiennent aussi leur part de polluants et de toxiques (phtalates dans le lait de vache, nitrosamine dans les tétines, nitrates etc …)
- compte tenu du fait que ces aliments de subsitution, tout « maternisés » qu’ils soient, ne sont jamais qu’un pâle ersatz de ce qu’ils tentent d’imiter, inadaptés sur plusieurs plans, et générateurs de troubles tels que notamment les allergies
- compte tenu du caractère unique de la relation qui se met en place grâce à l’allaitement, parfaitement adaptée à chaque individu bébé, avec les bienfaits que cela comporte tant sur le plan du développement physique qu’émotionnel
- compte tenu que l’alimentation de substitution est elle-même source de déchets et génératrice de polluants dans sa fabrication et son emballage, alors que l’allaitement est la seule solution réellement écologique
- compte tenu du fait que la contamination par toutes ces substances toxiques se fait déjà, et de façon tout aussi – voire plus – dommageable au stade de la gestation via les échanges foeto-maternels.
Il serait absurde de priver les bébés de la seule source d’alimentation qui leur est réellement adaptée et bénéfique, l’allaitement maternel, pour la remplacer par une mauvaise copie qui comporte elle aussi son comptant de toxicité, sans en avoir les avantages indéniables.
Même si les problèmes de contaminations sont bien réels et qu’il ne faut bien entendu pas les ignorer, la seule attitude logique et saine est, sur le plan général, de tenter par tous les moyens de réduire l’émission des toxiques (base du problème) plutôt que de modifier le mode d’alimentation des bébés (conséquence du problème), et sur le plan individuel, de modifier nos habitudes alimentaires afin de limiter au maximum les sources de contamination (notamment viandes et produits gras, dans lesquels les dioxines s’accumulent).
Ce n’est pas au lait maternel qu’il faut trouver des substitut « moins toxiques », mais bien à nos processus industriels ! Comme le dit le réseau canadien pour la santé des femmes : «
Les médias mettent rarement l’accent sur le fait que ce ne sont pas les mères qui empoisonnent leurs bébés mais les compagnies de produits chimiques et des processus industriels reconnaissables. » Et pour relativiser les choses,
« selon les recherches scientifiques, tout d’abord, tout le monde, et non pas seulement les femmes, portent en soi la charge de produits chimiques toxiques. Tous les bébés, et non pas seulement ceux qui sont allaités, sont exposés avant et après la naissance. Le lait maternel est souvent utilisé par les chercheurs médicaux pour jauger l’exposition des humains aux toxines environnementales, non pas parce qu’il est « plus toxique » que d’autres substances comme l’urine ou le sang, mais parce que la matière grasse du lait maternel est plus facilement obtenue, et à moindre coût, pour les essais et parce que les polluants liposolubles sont susceptibles d’être trouvés en plus fortes concentrations dans le lait que dans le sang ou l’urine ».
1. Body Burden - The Pollution in Newborns. A benchmark investigation of industrial chemicals, pollutants and pesticides in umbilical cord blood. Environmental Working Group, États-Unis, 2005. [Consulté le 16 septembre 2005]. www.ewg.org
2. She J, Holden A, Sharp M, Williams-Derry C, Hooper K. PBDEs Greater Than PCBs in 30% of Breast Milk Samples from the Pacific Northwest. California Department of Toxic Substances Control et Northwest Environment Watch, États-Unis, 2005. [Consulté le 16 septembre 2005]. www.northwestwatch.org
3. http://www.21esiecle.qc.ca/ignifuges.htm
4. http://www.nwri.ca/sande/may_jun_2002-2-f.html
5. http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=2005091405
6. http://www.ainc-inac.gc.ca/ncp/summ0405/ol_f.html
7. http://www.hc-sc.gc.ca/sr-sr/finance/tsri-irst/proj/persist-org/tsri-237_f.html
8. http://www.gifa.org/Documents/1828.FAQ.environnement.French.pdf
9. http://www.umwelt-schweiz.ch/buwal/fr/medien/umwelt/2000_4/unterseite12/
10. http://www.invs.sante.fr/publications/dioxines/02-objectifs_dioxines.pdf
11. http://perso.wanadoo.fr/ipa/sante/polluant/debut.htm