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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 10:47

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http://jenaipasconsenti.tumblr.com/post/111186056388/mon-consentement-cest-pas-negociable

La récente polémique autour de la pratique des examens intimes réalisés à but de formation par des étudiants en médecine sur des patients anesthésiés a montré que la notion de consentement était encore parfois mal comprise, et mal acceptée voire totalement déniée.

Consentir, ce n’est se pas taire, ce n’est pas seulement prononcer le mot “oui”. Consentir, c’est décider pour soi-même, en son âme et conscience, après avoir été informé-e d’une façon complète, sincère, sans pression morale, et sans violence.

Cela fait 4 ans que je reçois des témoignages divers en faisant vivre le site Les Vendredis Intellos. Beaucoup de femmes y ont raconté comment, parce qu’elles attendaient un enfant, parce qu’elles en espéraient un, parce qu’elles n’en voulaient pas, se sont vues réduites au statut d’utérus sur pattes. Dans beaucoup d’épisodes rapportés le consentement était inexistant, parfois il était soutiré, sous contrainte, menace, et faisait donc cruellement défaut. Ces situations sont “banales”, “ordinaires”, mais non moins révoltantes. Les femmes pensent trop souvent qu’elles sont normales, que c’est le tribu des femmes que de devoir souffrir ainsi. Voici quelques uns de leurs échos…

Quand on m’a dit que j’étais une mère indigne de refuser le dépistage de la trisomie 21 pour mon bébé à naitre, je n’ai pas consenti.

Quand on a invité une kyrielle d’étudiants à venir assister à mon accouchement et à regarder mon sexe ensanglanté, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a appuyé sur le ventre, pour sortir mon bébé en dépit de la dangerosité de ce geste, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a fait une épisiotomie, sans même me prévenir parce que j’aurais pu me “retenir”, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a dit que j’allais tuer mon bébé à vouloir accoucher sans césarienne d’un siège, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a dit que si je ne voulais pas de péridurale, je n’avais qu’à aller accoucher dans la jungle, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a dit d’arrêter de faire ma chochotte quand, lors d’un toucher vaginal en plein travail, on a tenté de forcer l’ouverture de mon col, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a tapé sur les fesses en descendant de la table d’examen du gynécologue, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a menacée de forceps parce que je ne poussais pas assez fort, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a enlevé ma culotte pour m’examiner alors même que j’étais en plein malaise vagal, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a dit que si je voulais avoir recours à une sage femme libérale pour un accouchement à domicile on me dénoncerait à la PMI, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a dit que si je continuais à poser des questions, je n’avais qu’à aller me faire suivre ailleurs, je n’ai pas consenti.

Quand on m’a fait un décollement de membrane, sans m’avertir, parce que c’était veille de départ en vacances et que ce serait cool que j’accouche vite, je n’ai pas consenti.

Le consentement, est une notion essentielle, une notion qui nous permet de vivre ensemble, dans le respect des uns et des autres. Il y a encore 20 ans, la notion de viol conjugal était inexistante (le consentement étant supposé acquis entre époux), il y a 15 ans il était inconnu dans la sphère médicale (Loi Kouchner sur le consentement, 2002), c’est une notion vivante, qui vise la construction d’une société plus douce pour ceux qui décident d’y prendre part. Marchons ensemble!

Béatrice Kammerer

Si vous avez un témoignage lié au défaut de consentement dans les actes médicaux, vous pouvez cliquer sur “Soumettre un témoignage” dans la colonne de gauche ou envoyer un mail à l’adresse tvsousag@gmail.com.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 18:31

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 00:32


Un article ô combien intéressant du Dr Marc Girard, dont je vous invite à consulter régulièrement le site.


Un passage en revue des traumatismes souvent inutiles, quand ils ne sont pas néfastes, auxquels est soumis le corps féminin de la part de la médecine.


Pour rappel, Marc Girard est médecin, mathématicien, psychothérapeute et expert judiciaire européen en médicaments à l'AEXEA.





Je n’ai cessé de le dire : le scandale de la grippe "porcine" n’est qu’un épiphénomène dans un processus de médicalisation bien plus profond - qui se trouve au coeur de ma réflexion et de mon engagement.

Le présent article ne date pas d’hier et a déjà bien circulé sur le net ; mais au cours des rencontres publiques qui ont scandé ces dernières semaines, les thèmes qu’il abordait déjà ont fréquemment refait surface, suscitant d’autant plus d’intérêt que, dans le scepticisme suscité par la grippe "porcine", il est devenu soudain plus facile d’inciter les gens à reconsidérer les pratiques de la médicalisation moderne.

Je replace donc cet article dans l’actualité des textes que je souhaite faire connaître aux citoyens.

Un univers inversé

Quand je pense à la médicalisation du corps féminin, je suis frappé par quelque chose de sinistre : tout cela s’est constitué comme un inquiétant univers inversé, comme une sorte de monde à l’envers effrayant où les impulsions les plus élémentaires et les moins contestables de notre nature sexuée sont comme systématiquement mises hors jeu, remplacées qu’elles se trouvent par des rituels caricaturalement antagonistes. Facilement objectivable par le spécialiste de recherche clinique, c’est bien cette dimension de caricature, de trop, qui ne laisse pas de préoccuper et d’exhorter le freudien à l’interprétation.

 

Prenons le jeu pourtant élémentaire du regard et de la pudeur : l’homme – il est construit comme cela – cherche toujours à en voir plus que la femme n’est disposée à lui montrer, et la séduction est d’abord la conquête par le regard d’une intimité progressivement dévoilée. Même sans y avoir été invité par une jupe trop fendue ou un décolleté un peu profond, l’homme – certes à ses risques et périls – s’ingénie à reconstituer l’anatomie féminine fût-elle dissimulée par la plus grossière des étoffes. C’est comme cela, probablement un peu partout, sauf en terre médicale : la pudeur et la séduction n’ont plus aucune raison d’être dès qu’on franchit les limites d’un service de gynécologie. Aux consultations du Planning familial, la plus splendide des gamines [1] était requise de se déshabiller complètement dans une cabine, d’attendre la lumière verte et de se présenter entièrement nue, durant toute la consultation, devant un individu en blouse blanche généralement parfaitement inconnu et interchangeable d’une consultation sur l’autre. Il fallait donc en passer par là, par cette stupéfiante mise en scène du désir évacué, pour obtenir le sésame d’une sexualité « libérée ». Or, quelle justification technique pour ce rituel dégradant ? Aucune : l’intérêt de la consultation préalable avant prescription de pilule est tellement problématique que l’on a envisagé un temps de la supprimer et, en tout état de cause, les paramètres pertinents en matière de contre-indications relèvent plus de mesures chastes (prise de poids ou de pression artérielle) ou d’examens complémentaires (prise de sang) que d’évaluations fondées sur un attentat à la pudeur.

 

Autre exemple de pulsion élémentaire : la possessivité mâle. Chez les mammifères en général, et les hommes en particulier, l’adrénaline monte très vite quand un mâle voit un autre mâle s’approcher d’une femelle sur laquelle – à tort ou à raison – il estime disposer de certaines prérogatives. Ça a toujours été comme cela – ça soustend même une bonne part des théories de Darwin –, sauf à l’hôpital. Entrez dans une salle d’accouchement. Le mari est là (c’est un acquis paraît-il précieux de l’obstétrique moderne), on lui a même fait revêtir la tunique blanche des agresseurs.

Sa femme est là, elle aussi, entièrement nue encore une fois et tout le monde l’agresse : on la force à rester allongée quand aucune femme n’aurait jamais spontanément l’idée incongrue de s’allonger pour accoucher, de toute façon on a pris soin de l’attacher dans l’improbable cas où elle voudrait bouger, on lui rase les poils de la vulve [2] on l’engueule si elle se plaint trop (accouchement « sans douleur » oblige) et on va finir par lui taillader la vulve. Et dans cette séquence d’une sauvagerie inouïe, que fait le mari ? Il se pâme d’émotion, se confond en remerciements à l’égard des brutes qui s’acharnent sur son épouse, sans apercevoir que de tels actes de barbarie sur une femme innocente justifieraient un meurtre dans n’importe quelle autre circonstance.

Or, quelle justification technique, là encore ? Aucune : les rares investigations disponibles confirment l’idée de bon sens que l’accouchement en position accroupie est infiniment plus eutocique que l’accouchement en décubitus, et je reviendrai plus loin sur la monstrueuse absurdité de l’épisiotomie. De plus, et tout en attendant avec beaucoup d’impatience la ou les études qui démontreront l’intérêt du rasage vulvaire, réfléchissons de façon un peu rationnelle à cette obsession de l’asepsie en obstétrique. Juste avant la naissance, un nouveau-né se présente comme un être absolument vierge bactériologiquement, à ce titre extrêmement vulnérable à toute contamination microbienne ; dans cette situation exceptionnelle, la filière vaginale – quoique objectivement grouillante – n’est pas cette zone plus ou moins accréditée comme immonde par des décennies de médecine et de microbiologie, mais une voie de passage providentielle au travers de laquelle le corps du bébé va se voir massivement colonisé par ce qu’on peut concevoir de plus « ami » en matière d’interactions bactériennes – les germes de sa mère ; on peut admettre sans grand effort qu’en matière d’amitiés microbiennes bilatérales, les germes du père, ensuite, méritent une inscription de second rang – et que de toute façon, qu’elles soient maternelles ou paternelles, les inévitables potentialités pathogènes liées à toute cette circulation bactérienne ou mycosique seront contrôlées au mieux par tous les transferts immunologiques inhérents à l’allaitement naturel. Or, c’est précisément cette dynamique subtile d’écologie microbienne que le cérémonial obstétrical s’applique à réduire à néant, en contrariant – par des mesures censément « hygiéniques » dont l’intérêt n’a jamais été si peu que ce soit validé – les colonisations amies et en maximisant l’exposition du bébé à des germes d’origine hospitalière. Certes, il n’existe pas, à ma connaissance, d’étude épidémiologique démontrant que le risque d’infection néo-natale soit réduit par un accouchement non hospitalier [3], mais il semble clair que, dépourvu du moindre intérêt technique documenté, le cérémonial obstétrical classique maximise ce qui reste, pour une grossesse d’évolution normale (il y en a encore…), le risque numéro un de la période néo-natale : l’infection.

On voit, sur la base de ces deux exemples, qu’il s’agit bien de ritualisations perverses et non pas de procédures garanties par l’exigence hippocratique de chasteté dans la relation thérapeutique : il n’y a rien de chaste dans le fait de forcer une jeune femme, éventuellement vierge, à se présenter entièrement nue, surtout lorsqu’il est patent que cette humiliation ne correspond à aucune contrainte technique. A titre de contre-exemple évocateur, on citera le cérémonial de la cure freudienne dans lequel l’intimité dévoilée (mais progressivement !) n’est même pas incompatible avec la circulation du désir via transfert et contre-transfert, puisque ce désir est, lui, authentiquement contraint par une exigence de chasteté dont la justification technique va de soi.


Une inversion à sens unique

Cette propension de la médecine à mettre en oeuvre, sans le moindre motif technique, des rituels d’inversion qui bafouent la dignité sexuelle de la femme est d’autant plus frappante que symétriquement, les médecins sont le plus souvent aux abonnés absents quand leurs savoirs les mettraient en position de réintégrer, ou de renforcer les individus dans leur intégrité sexuelle. Deux exemples là encore :
- Il existe, à l’heure actuelle et chez des milliers de jeunes femmes, une immense misère sexuelle dont on parle étonnamment peu, à savoir celle liée aux mycoses génitales récurrentes. Sur cette question, la doxa médicale me paraît là encore marquée par une préoccupante irrationalité. Je ne connais aucune étude sérieuse validant la thèse du « foyer digestif » (qui a été cependant la providence des marchands d’antimycosiques per os) et, elle non plus validée par aucune étude, la recommandation de traiter le partenaire défie la raison : par rapport à un désordre patent de l’écologie des germes commensaux, ça rime à quoi de prendre le risque que les levures avec lesquelles l’homme viendra nécessairement recontaminer sa partenaire aient éventuellement acquis des résistances aux anti-fongiques ?… En revanche, nous savons que la cause actuellement la mieux identifiée de déséquilibre écologique pour la flore vaginale est bel et bien la pilule, et l’expérience suggère que l’éradication de cette cause se traduit le plus souvent par des guérisons spectaculaires : mais même à notre époque de « libération » supposée, les jeunes femmes, apparemment, n’ont pas droit à unei nformation claire quant aux inconvénients iatrogènes de la contraception orale sur leur équilibre sexuel [4] [5].
- L’autre exemple concerne cette misère encore plus pathétique des jeunes mères, innombrables elles aussi, qui ne parviennent pas à allaiter leur enfant faute de produire du lait en suffisance. Il suffit de feuilleter les manuels de périnatologie pour apercevoir, de par la variété des remèdes proposés (la bière…), la fréquence et la régularité d’un problème dont on sait comme il peut être vécu par les intéressées avec angoisse, humiliation et désespoir. Or, alors que tout le monde sait que l’ocytocine est l’hormone-clé de la montée laiteuse, personne ne semble s’être avisé que l’orgasme en est le moyen de libération le plus sûr et le moins cher. Vous me direz, évidemment, à six tétées par jour, le pré-requis orgasmique risque de se révéler éprouvant : mais outre que cela reste à voir et que c’est une question de choix personnel, l’expérience suggère qu’il n’en faut pas autant pour rassurer la jeune femme et l’ancrer dans le sentiment de sa suffisance comme mère nourricière. En tout état de cause, c’est aussi un moyen plus facétieux et moins humiliant que le rituel de la salle d’accouchement pour associer le père à la cogestion du postpartum …

Cette agression ritualisée de la dignité physique et sexuelle de la femme n’est qu’une mise en actes d’un état d’esprit bien plus général et profond qui conduit à nier tant la perplexité de l’homme devant la féminité que son inépuisable fascination pour l’esthétique du corps féminin.

Une presqu’île insipide

Par opposition à la perplexité avouée de Freud pour le fameux « continent noir », on pourrait dire que dans l’axiologie médicale classique, la féminité c’est au mieux un village de plaisance – ou une presqu’île insipide. La médecine, en effet, n’est jamais en panne de réponse quand il s’agit de délimiter les territoires du féminin. Comme moi, sans doute, vous avez appris qu’en cas de dysgénésie gonadique à la naissance, il était plus facile d’envisager la reconstruction chirurgicale d’une femme que celle d’un homme : mais quoi de « féminin » dans la reconstruction finale ?

En tout état de cause, dans les grimoires médicaux, l’équation du féminin est le plus souvent du premier degré – et sans inconnue. S’interroge-t-on – ce qu’on ne fait pas assez souvent – quant aux effets de la contraception orale sur la libido féminine que l’on se voit répondre que chez la femme, l’essentiel se passe dans la tête : c’est d’ailleurs vrai que quand on s’applique à obtenir par des moyens hormonaux symétriques le même type de contraception chez l’homme, les vomissements incoercibles ou les troubles de l’érection sont des stigmates plus voyants du pouvoir des glandes sur la sexualité humaine …

Quoi qu’il en soit et nonobstant cette concession au symbolique finalement assez exceptionnelle en médecine, la femme de 50 ans et plus redevient une femelle purement estrogénodépendante quand il s’agit de justifier un traitement hormonal de substitution (d’ailleurs contre l’évidence cumulée des investigations cliniques ou épidémiologiques.) Tout dans la tête avant 50 ans, tout dans les ovaires après [6] …

Chez les jeunes femmes de toute façon, cette primauté du symbolique, pour avantageuse qu’elle soit quand il convient de nier les effets iatrogènes d’une authentique castration chimique, s’efface absolument lorsqu’on en arrive à une autre équation du féminin où il semble cette fois aller de soi que les paramètres du psychisme doivent être mis hors jeu : je veux parler de la fécondité et des problèmes de l’infertilité. Pas de doute, à présent : tout est dans les glandes et c’est bien à la substitution de leurs défaillances élémentaires que s’attachent – pour un coût financier exorbitant soit dit en passant – les innombrables procédures de procréation artificielle. Or, qu’est-ce les heureuses élues vont se voir offrir en échange de leurs coïts programmés dans l’horreur d’une médicalisation absolue, généralement étalée sur des années ? Outre des effets iatrogènes assez préoccupants, voire potentiellement fatals, des résultats d’efficacité problématiques dont on ne peut pas dire qu’ils aient fait l’objet de validations très rigoureuses ; une récente métaanalyse [7] montre que, sur les essais cliniques publiés – càd au top de la pratique en la matière – moins de 10% des études expriment leurs résultats en termes de naissance viable, paramètre d’évaluation dont on aurait pu penser, pourtant, qu’il s’impose comme le seul pertinent. De recoupement en recoupement sur ces données tronquées, on en arrive à reconstituer un taux de réussite d’environ 25% des cas, ce qui doit correspondre au pourcentage notoirement reconnu depuis l’antiquité au moins pour une naissance spontanée dans une population de femmes réputées plus ou moins « stériles »… Je n’ai pas su si je devais rire ou pleurer quand une femme tombée enceinte environ six mois après que je l’avais arrachée à des années de médicalisation forcenée pour « stérilité » m’a confiée sa lassitude d’être encore obligée de prendre la pilule plus de 10 ans après, et sa colère de s’être récemment fait jeter pas sa gynécologue qui a jugé, dans un accès inhabituel de modération, qu’on devrait attendre encore avant d’envisager une ligature des trompes à 48 ans [8] …

Un martyrologe constamment renouvelé

Tout cela serait plaisant si ce n’était tragique. Car cette conception simplissime de la féminité sous-tend, par son arrogance et le manque de scrupules résultant, une véritable martyrologie des femmes : la médecine moderne n’a jamais eu peur de faire souffrir le corps féminin, voire de le mutiler, ou de le tuer.

Nous savons, parce que cela a été démontré, que voici encore relativement peu à l’échelle de l’histoire moderne, la mortalité iatrogène des accouchées était sans commune mesure avec celle des femmes échappant à tout contrôle médical [9].

Mais mon propos ne concerne pas que le passé : pour stupéfiante qu’elle soit, la durabilité du mépris ou de la haine pour la vulve féminine est attestée aujourd’hui encore par l’incroyable persistance d’une pratique que, lors d’un récent débat dans les colonnes du Lancet, nous sommes quelques-uns à avoir qualifiée de « barbare » [10] – je veux parler de l’épisiotomie. Interrogez n’importe quel obstétricien, n’importe quelle sage-femme, on vous répondra que la chose n’est jamais opérée qu’avec le plus grand discernement et que, de toute façon, la procédure est remarquablement bénigne et indolore. Interrogez les chiffres, à présent, et vous verrez que ledit discernement conduit à taillader environ 95% des accouchées, tout portant à croire que celles qui en réchappent ont eu le bon goût d’accoucher assez vite pour qu’on n’ait pas le temps de sortir les ciseaux. Interrogez la méthodologie de la recherche pharmaceutique : vous verrez que cette procédure réputée si indolore est l’un des modèles le mieux établis pour les essais cliniques sur les antalgiques. Interrogez l’évidence cumulée de dizaines d’essais sur l’efficacité d’une procédure aussi incroyablement brutale : vous apprendrez qu’en moyenne, les déchirures périnéales après épisiotomie sont plus graves et plus délabrantes que celles qui surviennent spontanément. Interrogez, enfin, les femmes dans leur intimité : vous verrez que le nombre de celles qui n’osent se plaindre de séquelles durables, notamment dans leur vie sexuelle, n’est pas négligeable [11].

Les exemples pourraient être multipliés. Car, même si la médecine n’a jamais pu envisager l’équation du féminin sous forme autre qu’élémentaire, elle est néanmoins passée maître dans les techniques de simplification : il est considéré comme acquis en effet que tout ce qui pose problème dans l’anatomo-physiologie du corps féminin peut être éliminé sans autre forme de procès. Il en va ainsi, on l’a vu, de la subtile machinerie encore mal comprise du cycle hormonal, même si le prix à payer – outre une qualité de vie problématique – va des effets cutanés plus ou moins graves ou voyants aux cancers du sein en passant par les accidents cardio-vasculaires : une récente étude a estimé à quelque 430 par ans le nombre de jeunes Américaines redevables à leur contraception orale d’une hémorragie sous-arachnoïdienne [12], chiffre considérable [13] eu égard au fait que ces hémorragies méningées ne sont quand même pas la complication la plus fréquente ni la mieux documentée de la pilule. En tout état de cause, qu’il s’agisse du col ou du corps utérin, des ovaires, des trompes, des seins, de la thyroïde, des plaques de cellulite ou, bien entendu, des poils vulvaires, il n’est pas une partie du corps féminin qui soit réputée irremplaçable. Que dire des tonnes de seins qui sont partis à la poubelle sur la base d’une mammographie mal lue dans un contexte, de toute façon, où nous sommes toujours dans l’attente d’une démonstration convaincante de l’intérêt de cette procédure radiographique douloureuse et incertaine que l’on s’acharne néanmoins à accréditer comme providentielle dans une idéologie du « prophylactiquement correct » [14] ? Que dire encore de ce prophylactiquement correct qui a conduit, depuis des dizaines d’années, des millions de femmes ménopausées à ingurgiter, sur des arguments de pure complaisance, des estrogènes de substitution quand il apparaît des premiers essais cliniques enfin mis en place que les effets effectivement observés en pratique sont strictement antagonistes avec ceux qui ont sous-tendu la promotion de ces traitements [15].

Réponse à tout

Ce qui ressort de ce bref inventaire, c’est aussi que la brutalisation, voire le martyre du corps féminin ne peuvent être imputés aux excès d’une technicisation désexuante qui s’appliquerait identiquement à l’homme : pour envisager une orchidectomie même chez un homme très âgé, on y regarde de plus près que pour « la totale » chez une femme passée la quarantaine alors même que se posent, chez la seconde, des problèmes de statique pelvienne qui n’ont aucun équivalent chez le premier. Que la médecine occidentale soit brutale, excessivement brutale ne fait pas l’ombre d’un doute. Mais mon propos de ce jour ne vise pas cette brutalité séculaire : il pointe un excès de brutalité qui touche spécifiquement la femme [16].

Dans la pratique médicale, le corps féminin fait l’objet d’un excès d’attention, car c’est bien dans tous les domaines de la féminité et à chaque étape de la vie que la médecine s’interpose – et qu’elle a réponse à tout. Depuis au moins la pré-adolescence jusqu’à la post-ménopause, les femmes sont l’objet d’une surveillance toute spécifique, et les remèdes qu’on leur propose font frémir le spécialiste de iatrogénie : les hormones de croissance à la moindre alerte sur la puberté (qu’elle soit présumée précoce ou tardive), les progestatifs aux premiers troubles des règles, la pilule le plus tôt possible à titre de précaution tous azimuts – par exemple pour accompagner une prescription d’anti-acnéique ! –, les FIV aux premiers symptômes d’une subfertilité initialement supposée mais durablement consolidée ensuite par une médicalisation délirante, les échographies multipliées dès le premiers jour de grossesse, l’épisiotomie assurée pour l’accouchement et les césariennes à tire-larigot pour un oui pour un non, le stérilet ensuite, puis les hormones de substitution dont quelques malins commençaient même à nous expliquer l’intérêt dès la quarantaine via la subtile innovation nosographique de la « pré-ménopause », etc. Quoi de comparable chez l’homme ?

Mais cet excès d’attention qui a réponse à tout à chaque étape de la vie – c’est une attention de réduction, de dénégation et plus encore, de dégradation : les poils intimes ne sont plus qu’une broussaille nauséabonde source de toutes les contaminations potentielles, la vulve n’est qu’un étranglement inopportun, l’utérus une source évitable d’emmerdements [17], les ovaires des glandes facilement substituables, les seins des morceaux de barbaque sans intérêt vital. Dans l’idéal du corps ainsi rectifié par la médecine, qu’est-ce qui reste de féminin [18] ? J’ai introduit mon propos en évoquant un monde inversé …

Récupération

Il arrive néanmoins que l’évidence – au sens des anglo-saxon – finisse par faire entendre sa voix dans un tel délire. C’est ce qui s’est passé, par exemple, pour l’allaitement maternel, dont plus personne ne conteste sérieusement les vertus. Mais après l’énorme essai d’y substituer un allaitement artificiel dans les années 50, la médecine n’a fait aucun effort sérieux d’autocritique – ni pour identifier rétrospectivement les sirènes qui avaient pu conduire une profession entière à engager les mères sur la voie d’un artifice aussi dommageable, ni pour évaluer sérieusement les conséquences sanitaires de l’allaitement artificiel sur toute une génération : aujourd’hui, l’allaitement « maternel » – ne dites jamais : «  naturel » – et bel et bien conçu comme une victoire de la médecine moderne – une victoire sur des pratiques anciennes dont on a oublié le déterminisme exact mais où il est tenu comme allant de soi que l’obscurantisme féminin a dû finalement s’effacer devant la rationalité médicale.

Il en va de même avec les mammectomies, heureusement en voie de régression. Loin d’esquisser un mouvement de repentance et de reconnaître qu’en matière de cancer du sein, la médecine a fait plus ou moins n’importe quoi, les gynécologues, la main dans la main avec les radiologues et les cancérologues, tendent à accréditer comme un miracle de la médecine moderne qu’on trouve encore des femmes de la quarantaine avec des nichons intacts ! Mais à une condition, évidemment : qu’elles fassent allégeance à une médicalisation qui leur impose le rituel pénible et techniquement non validé de la mammographie, pour ne point parler, chez certaines, du tamoxifène qui, outre une prise de poids conséquente, les bouffées de chaleur et des métrorragies incontrôlables, remplace le risque – minime – d’un cancer controlatéral par celui d’un accident vasculaire cérébral… Bah ! c’est quoi la tête, chez une femme ?

Ainsi, lorsque le féminin revient au galop après que les médecins ont cherché à l’éliminer, ce n’est pas pour repérer les limites de la brutalisation, mais au contraire pour accréditer une récupération et célébrer le triomphe de la médicalisation.

L’immonde féminin

Soit donc le livre légèrement daté d’un éminent académicien qui s’intitule : Hygiène et maladies de la femme. On n’aurait aucune peine à documenter, sur d’innombrables écrits équivalents, cette obsession de la médecine à l’égard de l’hygiène féminine. Mais ça viendrait à l’esprit de qui d’écrire un livre : Hygiène et maladies de l’homme ?

Il faut donc comprendre que c’est parce qu’elles sont potentiellement dégoûtantes que les femmes ont besoin d’une telle attention médicale : la médecine comme barrière à l’immonde féminin …

Nous touchons-là un des thèmes de recherche sur lequel je souhaitais attirer votre attention. A n’en pas douter, l’antagonisme homme/femme est antérieur à la naissance de la médecine moderne : mais il revient à cette médecine d’avoir déplacé les racines de l’antagonisme d’une angoisse fondamentale – la peur viscérale de l’homme à l’égard des puissances supposées du féminin – à un simple dégoût rationalisé sur la base d’un supposé savoir quant à la physiopathologie des femmes.

Face à ce corps bâti en reliefs et en creux comme pour la prise et l’emprise, l’homme, probablement depuis la nuit des temps, se trouve cisaillé par une double angoisse : rater l’abordage, certes, mais également laisser inassouvi ce creux par essence inépuisable. Car lorsque l’homme ne peut plus, la femme peut encore – il lui suffit de vouloir… C’est bien cette angoisse fondamentale – au coeur du Sacré – qui se trouve désamorcée par les pseudo-savoirs de la médecine : l’homme a raison non d’avoir peur, mais de se méfier, car on ne sait jamais quelles saletés on va trouver au fond de ce trou-là, et il n’y a rien d’inépuisable, d’autre part, dans ce corps féminin qu’il est tellement facile de pénétrer par spéculum interposé ou de démonter par morceaux [19] …

Déculturation

J’en viens à la deuxième hypothèse que je voulais évoquer devant vous, qui touche à l’origine historique de ce déplacement.

Historiquement, il est possible de corréler cette « prise en main » du corps féminin avec les premiers essais de médicalisation de l’accouchement, lorsque les chirurgiens commencent à s’immiscer. C’est l’époque qui introduit à l’idée de sages-femmes accréditées par l’autorité conjointe du Roi et du curé local [20]. C’est aussi l’époque où l’on voit paraître, sous la plume des chirurgiens en question, les premières dénonciations – particulièrement sévères – des sages-femmes « sauvages » [21], celles de la société traditionnelle, celles des contes de fées …

Or, il est frappant que cette médicalisation s’inscrit dans le sillage d’un intense mouvement de reprise en main des masses populaires : à l’échelle de l’histoire, le moment où le pouvoir central s’interroge sur l’intérêt d’accréditer les sages-femmes apparaît bien proche de celui où, avec l’objectif avoué d’une ré-évangélisation, il envoie dans les campagnes les nouveaux prêtres trempés dans l’esprit du Concile de Trente.

Le formidable ébranlement de la Contre-Réforme, c’est le moment de l’Ancien Régime où, sous la poussée des revendications protestantes, toutes les autorités en place sentent un séisme qui menace leur pouvoir et leurs privilèges [22] ; le moment où les « élites » conscientisent qu’il s’en faut de beaucoup que leurs valeurs aient profondément conquis le cœur et l’esprit du peuple ; le moment où il n’est plus possible d’ignorer que par delà le vernis d’une conversion inconsidérément tenue pour acquise, les masses restent viscéralement ancrées dans les valeurs et pratiques d’une culture bien plus ancienne. Il est significatif que l’entreprise de déculturation forcenée qui s’ensuit se développe alors selon deux axes principaux : d’une part, l’évangélisation des esprits selon les canons fermement ré-affirmés du récent Concile, d’autre part la prise en charge du corps féminin via une médicalisation de l’accouchement, càd de cet instant précis où s’actualise le plus spectaculairement les racines du pouvoir féminin dans la société traditionnelle – son aptitude à exister tout à la fois en creux et en protubérance, sa bisexualité en un mot.

Dans cette perspective, la contribution de la médecine moderne à l’entreprise de déculturation née de la Contre-Réforme apparaît plus clairement. Car ce qui distingue le plus la société traditionnelle de la société contemporaine, c’est justement la place bien plus spécifique des femmes [23] – détentrices comme par hasard des pouvoirs et savoirs qui sont aujourd’hui le monopole de notre profession : ceux qui portent sur le sexe, la procréation et l’accouchement. Et si l’on admet que la déculturation post-tridentine passait par la confiscation de ces savoirs et pouvoirs féminins, il en résulte que la médicalisation a été un ressort essentiel de cette entreprise : la Contre-Réforme, c’est aussi la grande vague des procès de sorciers – dont on sait aujourd’hui qu’ils ont été pour leur majorité des procès de sorcières, visant précisément souvent ces femmes isolées ou recluses auxquelles la société traditionnelle se référait dans les grandes moments de l’accouchement, du mariage, de la procréation et de la maladie.

Ce n’est donc guère forcer le trait de constater que, en exterminant nos concurrentes, les bûchers de l’Inquisition ont puissamment contribué à l’installation – au moins idéologique – du monopole médical contemporain et que, symétriquement, ni les médecins ni les sages-femmes assermentées n’ont jamais refusé le secours de leur science lorsqu’il s’est agi, à la demande des inquisiteurs, de documenter les spécificités anatomophysiologiques «  objectivant » l’emprise du Malin sur le corps maudit des sorcières. Est-il anodin que la fin de la chasse aux sorcières soit à peu près contemporaine des premiers édits visant à une formation plus académique des sages-femmes : il n’y a plus besoin de les brûler quand on s’est assuré le contrôle de leurs savoirs et pouvoirs.

Reconnaître que la médecine – la nôtre – ait pu être l’outil d’une déculturation d’essence religieuse conduit symétriquement à s’interroger sur les valeurs cléricales susceptibles d’imprégner notre idéologie dissimulée sous le vernis de la «  Science ». On peut se demander, justement, ce que la brutalisation du corps féminin et, notamment, l’horreur compulsionnelle de la médecine pour le vagin, doivent à la misogynie – et même à l’homosexualité plus ou moins latente – des clercs qui ont envoyé nos ancêtres chirurgiens co-évangéliser les masses paysannes …

En tout état de cause, cette élimination des femmes de leurs positions traditionnelles ne relève pas seulement exclusivement de l’histoire, fût-elle moderne : c’est un enjeu toujours contemporain. Le débat sur la prescription de la pilule aux mineures dissimulait qu’il restait des âges de la vie féminine où, traditionnellement, les médecins passaient encore après les mères. Que reste-t-il aujourd’hui pour préserver les jeunes filles d’une médecine qui s’est constituée dans l’horreur de leur corps ?

Conclusion

Méditer, cependant, sur la misogynie compulsive où s’enracine la médecine moderne, c’est aussi introduire à une interrogation sur le sadisme – au sens freudien – de notre savoir et de nos pratiques. Vaste question …

 


[1] Je parle ici du désir évacué, ou plutôt de sa mise en scène ; mais il va de soi que le problème, et l’humiliation, sont encore pires pour celles des gamines qui ne sont pas splendides …

[2] Cette allusion au cérémonial dégradant du rasage vulvaire m’a valu de certains confrères des critiques acerbes quant à la ringardise de mes sources : à les entendre, cela faisait des décennies, sinon des siècles, que l’on ne touchait plus au système pileux des parturientes. La diffusion du présent texte sur Internet (à l’initiative de certaines associations) m’a permis de vérifier, via les témoignages circulant dans les forums qu’il a inspirés, que je n’avais pas rêvé : des femmes se souviennent très bien de quoi je parle ici …

[3] Le rasage vulvaire n’est lui-même que l’avatar d’une procédure bien plus brutale consistant à raser le pubis tout entier. Dans son livre Medecine and culture (The Guernesey Press Co Ltd, 1990, p. 31), Lynn Payer rappelle, références à l’appui, qu’une étude publiée dès 1922 (et confirmée par une autre datée de 1965) documentait plus d’infections chez les femmes rasées que chez celles qui ne l’étaient pas, mais que cela n’a pas empêché la pratique de perdurer.

[4] Comme le disaient récemment E. Grant et coll (Lancet 2003 ; 362 : 1241), c’est politiquement plus correct de dénoncer les ravages du tabac que ceux de la pilule …

[5] Cette désinformation vaut, également, pour l’hormonothérapie de substitution. Encore en septembre 2007, dans un article consacré à la ménopause chirurgicale, la revue Gynécologie Obstétrique Pratique (la plus distribuée chez les gynécologues français) n’hésite pas à soutenir sans une once de réserve (p. 14) : « Avant toute décision, entre 45 et 50 ans, la patiente sera informée (sic) des bénéfices du THS » …

[6] Un article du Monde (01/02/06) rapporte que l’administration de « contraceptifs à base d’hormones » pour limiter la surpopulation des éléphants au parc Kruger (Afrique du Sud) a « provoqué un véritable traumatisme parmi la horde » : les femelles étaient tout le temps en chaleur… Il y a quelque chose de pitoyable dans le contraste entre l’attention des scientifiques aux désordres libidinaux des éléphantes sous pilule et le politiquement correct qui consiste à strictement ignorer le problème dès lors qu’il s’agit de femmes… On retrouve ce même contraste dans un article alarmiste du Parisien (02/07/07) consacré à la pollution des rivières par les résidus de médicaments : on y apprend que « une étude publiée en 2003 accuse la pilule contraceptive rejetée dans les urines des femmes de mettre en péril la reproduction des poissons ». Les pauvres bêtes …

[7] Vail A, Gardener E. Common statistical errors in the design and analysis of subfertility trials. Hum Reprod 2003 ; 18 : 1000-1004

[8] Une étude de la CNAM présentée le 25/06/04 sur le site du Quotidien du médecin (33docpro.com) atteste que chez les deux tiers des femmes traitées par un inducteur de l’ovulation comme le clomiphène, le spermogramme du partenaire n’a même pas été réalisé : il est difficile de caractériser plus nettement l’incroyable manque de rigueur qui préside aux traitements de l’infertilité présumée.

[9] Olatunbosun OA, Edouard L, Pierson RA. Physicians’ attitudes toward evidence base obstetric practice : a questionnaire survey. BMJ 1998 ; 316 : 36566. Pini P. Doctors should have left well alone. Lancet 1996 ; 347 : 1174

[10] Girard M. Episiotomy : a form of genital mutilation. Lancet 1999 ; 354 : 595-596

[11] Une récente revue (Hartmann et coll, JAMA 2005 ; 293 : 2141-8) confirme, l’absence de bénéfice de l’épisiotomie ainsi que ses inconvénients, notamment en termes de douleurs résiduelles.

[12] Johnston SC, Colford JM, Gress DR. Oral contraceptives and the risk of subarachnoid hemorrhage. A meta-analysis. Neurology 1998 ; 51 : 411-418

[13] Très supérieur, par exemple, aux pertes militaires considérées comme «  acceptables » dans une guerre comme celle menée par les Etats-Unis en Irak (du moins lorsqu’elle a été lancée : il suffit de se reporter à la presse de l’époque) …

[14] Dans une mise au point très récente (Gynécologie Pratique, mai 2004 : 1-4) sur la technique du ganglion sentinelle dans le cancer du sein, D. Zarka s’étonne de l’ignorance dans laquelle restent nombre de chirurgiens quant à cette procédure nettement moins délabrante que le curage axillaire classique et rapport cette ignorance à la « susceptibilité » des médecins et à leur refus de se former. Il conclut en exhortant les chirurgiens « dont la pratique est insuffisante » à cesser de « (mal)traiter leurs patientes ». Propos d’un spécialiste de terrain …

[15] Ce qui conduit, à l’automne 2003, les autorités allemande à considérer l’estrogénothérapie de substitution comme une « tragédie nationale et internationale », qu’elles n’hésitent pas à comparer à celle de la thalidomide (Br Med J 2003 ; 327 : 767)…

[16] Dans un essai nuancé sur la politique de stérilisation non volontaire en Suisse romande, G. Jeanmonod et J. Gasser font remarquer que quelque jugement moral que l’on puisse porter sur la législation en vigueur, celle-ci s’est exercée en grande majorité (80% ou plus) sur les femmes (Aspects de l’histoire de l’eugénisme et de la stérilisation non volontaire en Suisse romande au XXe siècle, in Ch. Bonah et coll (éd) : Nazisme, science et médecine, Paris, éditions Glyphe, 2006 : 235- 57).

[17] Aux Pays-Bas, 32% des femmes subiront une hystérectomie au cours de leur vie (cité par Roovers JP et coll, Br Med J 2003 ; 327 : 774-777)

[18] Dans le même numéro de Gynécologie Pratique que celui accréditant que nombre d’interventions sur cancer du sein tiennent plus de la maltraitance que de la chirurgie (cf. note 14), deux autres auteurs (Sadoul G, Beuret T, p. 1, 5-6) affirment sans rougir que « la fréquence du col normal oscille selon les critères entre 2 et 15% ». Statistiquement, la « norme » étant en principe la zone où se retrouvent 95% des sujets, on ne saurait admettre plus effrontément que la médecine s’autorise sans complexe à rectifier la féminité, puisque que 85 à 98% des femmes actuelles auraient ainsi un col utérin… anormal ! Cela n’est pas un lapsus : dans la même revue, un autre auteur (D. Benmoura. Gynécologie pratique, sept 2004 ; n° 167 : 7) n’hésite pas à affirmer, avec la même inconscience statistique : « le col parfait est rare ». On saurait dire plus explicitement qu’en matière de féminin, la «  perfection » est rare : mais qui la définit ? Complément d’aveu s’il en était encore besoin, dans cette revue qui est probablement la plus distribuée chez les gynécologues français : dans le n° 196 de juin 2007, C. Quéreux admet que « le col ‘idéal’ est rare ». On croyait savoir, de toute façon, qu’en matière de féminin, « l’idéal » est rare – hélas …

[19] Dans son ouvrage Sexe et amour au Moyen Age (Paris, Klincksieck, 2007), B. Ribémont relève qu’avant la médicalisation moderne, une tradition qui remonte à l’Antiquité fait du corps féminin une énigme, et que nombres d’ouvrages portant sur les questions gynécologiques évoquent le « secret » dès leur titre (p. 134). Il insiste également sur l’intensité de la peur ou l’inquiétude qu’inspire le corps féminin (pp. 137, 141, 143, 144). G. Duby (La femme, l’amour et le chevalier, in Amour et sexualité en Occident [ouvrage collectif], Paris, Seuil Points-Histoire, 1991) confirme : « les attitudes masculines à l’égard de la femme paraissent, à l’époque dont je parle [XIIe siècle], dominées moins par le désir que par la peur » (p. 215). Dans le même ouvrage collectif, Françoise Thébaut, considérant une période encore bien plus tardive, n’hésite pas à affirmer : «  Le XIXe siècle a peur de la sexualité féminine (…) La peur de l’enfant doit constituer pour la majorité un rempart. C’est un moyen de moralisation sociale (…) Les hommes tiennent les femmes par la peur de l’enfant » (La peur au ventre, ibid, p. 292-3).

[20] Il n’est pas très facile de dater avec précision cette « médicalisation » de l’accouchement traditionnel. F. Lebrun (La vie conjugale sous l’Ancien Régime, Paris, A. Colin, 1975, p. 112) cite un édit de 1692 visant au renforcement de la formation des sages-femmes ; F. Gelis et coll. (Entrer dans la vie, Paris, Gallimard, 1978, p. 78) situent ce mouvement de reprise en main « à partir de la seconde moitié du 17e siècle. »

[21] Quoi qu’il en soit quant aux premières velléités de contrôle, la mise en place d’une obstétrique « académique » en dépit des résistances est un processus de longue haleine : on retrouve l’écho très typé du souci médical quant à l’accréditation des sages-femmes jusque sous la plume de G. Flaubert, fils et frère de médecins, dans l’Education sentimentale. De même que pour celui visant la contraception aux mineures (cf. plus bas), on peut s’interroger aussi sur les racines culturelles du débat presque contemporain sur le «  droit à l’avortement »

[22] Pour JM Constant, qui souligne par ailleurs l’influence des femmes dans la revendication protestante (p. 146), « le protestantisme n’a pas été seulement, au XVIe siècle, un séisme religieux, mais une véritable révolution culturelle et politique » (Les Français pendant les guerre de religion, Paris, Hachette, 2002, p. 144.)

[23] Dans A. Jouanna et coll. Histoire et Dictionnaire des guerres de religion, Paris, R. Laffont, 1998, p. 911-3, J. Boucher estime que « le XVIe siècle fut antiféministe », qu’il réforma « certaines coutumes [qui] se montraient relativement favorables à un statut égalitaire » et que « la femme avait probablement le plus de liberté » dans les milieux « populaires » que dans les milieux « moyens » (abstraction faite du statut fort spécial des femmes chez les aristocrates de la haute société). L’auteur distingue en cette époque «  une certaine crainte : celle de l’indépendance féminine risquant d’ébranler les bases de la société ».

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 23:59

Voici un article de Michèle Boisvert et Diane Lesage, au titre excellent, qui est une bonne entrée en matière pour parler de l'espèce de racisme larvé "anti-grosse" qui sévit par chez nous, que ce soit à travers des regards, des réflexions, des soupirs ou carrément des brimades....


Voici le début :

"Les plus anciens objets découverts à ce jour et représentant le corps humain remontent de la période du paléolithique supérieur et ce sont pour la plupart des sculptures de nus féminins. Ce sont les premières oeuvres d’art dans l’histoire de l’humanité. Ces statuettes, dont certaines datant de 25,000 ans av. J.C. (ex. : la Déesse de Willendorf), étaient des représentations de Déesses de la Fécondité-Fertilité et sans doute des objets de cultes visant à assurer la reproduction, la survie de l’espèce. Leur particularité est que ces corps sont dotés de formes très généreuses, elles ont de gros ventres, des seins lourds et tombants, des hanches larges et de grosses cuisses. À cette époque, avant l’avènement des premières civilisations patriarcales, les femmes avaient du pouvoir. On parle de la grande religion féminine, celle de la Terre-Mère, qui assure la survie et le bien-être des enfants, qui leur fournit de la nourriture, de l’eau, des vêtements pour survivre à l’hiver, des plantes de pouvoir pour guérir les maladies. On respectait cette divinité protectrice (Grande-Mère) et ces statuettes servaient à exprimer cette vénération. De plus, selon l’historienne Merlin Stone dans son ouvrage mondialement reconnu: « Quand Dieu était femme », les divinités féminines étaient vénérées aussi pour leur courage, leur force et leur sens de la justice.


Au fil des siècles et des cultures, la grosseur féminine a souvent été associée à la fécondité et a été appréciée, valorisée et célébrée par les artistes et la population en général. Dans la culture occidentale actuelle, ces Vénus aux formes exponentielles représentant alors la sexualité sont l’objet de mépris et de moqueries; elles sont exactement ce que les femmes ne veulent pas être, bref tout ce qu’on trouve laid aujourd’hui. Pourquoi?"


Pour la suite : c'est par ici
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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 10:52


Vivre et s'épanouir dans un corps de femme, c'est d'abord et avant tout savoir, sentir concrètement tout au fond de soi que la vie est une succession de cycles plus ou moins longs, imbriqués les uns dans les autres, sur fond de saisons intérieures.

Mes cycles, depuis les années que je n'ai plus recours à aucune contraception chimique pour les perturber, je les vis pleinement chaque mois, en voguant plus ou moins tranquillement sur leurs vagues, mais toujours dans le lâcher prise et l'accueil de mes sensations.

J'accepte avec une sorte de ferveur les tiraillements douloureux et la montée de sève de mes prochaines ovulations, cette lourdeur et ce gonflement que je ressens au fond du ventre, la présence battante et humide de ma fécondité approchant de son apogée et qui se manifeste entre mes cuisses, mon désir qui, à cette période, prend parfois les commandes sans crier gare, mes réactions de femelle câline aux attitudes immémoriales... et j'ai appris à en tenir compte dans ma vie de tous les jours, dans ma façon de ressentir les choses et les êtres.

Ensuite vient la lente et paisible redescente. De "possible mère", réceptive, rieuse, chaleureuse, ouverte et offerte au monde et au mâle , je m'en retourne vers l'intérieur de moi, tranquillement, dans une lent et progressif repli sur moi-même, jusqu'au moment de laisser s'échapper mon sang hors de mon temple et de le rendre à la terre en une prière muette. Pendant cette période, j'ai l'âme entièrement tournée vers mes paysages intérieurs, comme pour me protéger, comme pour emballer ma sensibilité,  qui affleure  dans chacune de mes perceptions, dans un cocon qui amortit le choc avec le monde.

C'est un ballet immuable, celui d'une fleur qui s'ouvre et se referme sans cesse, dans la sérénité d'un rythme naturel et éternel. Je m'y sens bien, maintenant que j'ai apprivoisé tout cela. J'ai avec moi, en bagage, toutes ces années de "féminitude", entrecoupées des périodes hors du temps qu'ont été mes maternités.

Mais pendant longtemps, si je me sentais bien dans mon corps et mon vécu de femme, ça m'a fait peur de regarder s'approcher le moment où mon ventre ne serait plus fertile, où je devrais laisser refluer et s'endormir pour toujours ces désirs sauvages de porter la vie, d'avoir le ventre insolemment pointé vers l'avant et les seins voluptueusement alourdis de lait. Pendant longtemps, ma féminité ne s'est définie que par rapport à ce rôle là, mon rôle de mère, laissant un peu de côté, dans un demi-sommeil, les autres aspects.
Mère d'abord, femme ensuite, seulement s'il restait du temps, de la disponibilité... autant dire très peu finalement. Et je me sentais mal à l'aise, effrayée, à l'idée de retrouver un jour ce temps et cette disponibilité, et me demandant quoi en faire, comment y trouver ma place, tout en y aspirant à la fois.

Seulement voilà, j'avance sur mon chemin, et les fruits de mon jardin mûrissent lentement mais sûrement.

Et mon corps commence tout doucement à faire ses caprices d'automne, à se moquer des "horaires" comme d'une guigne et à n'en faire qu'à sa tête. Mes ovulations n'ont plus la politesse de s'annoncer longtemps à l'avance et me surprennent parfois par leur soudaineté, ou bien se font attendre plus longtemps que de raison sans daigner m'avertir du changement de programme... de quoi y perdre son nord parfois. Ca doit être ça qu'on appelle poétiquement la "pré-ménopause", bien que pour l'instant je n'en perçoive que quelques vagues signes avant-coureurs. Et curieusement, maintenant que je me trouve au seuil de ce que j'ai tant redouté, je n'éprouve plus rien de ces angoisses et de ces questions identitaires qui m'ont tellement travaillée.

Depuis quelque temps donc, ça ne me fait plus peur, ça ne me rend plus ni triste, ni nostalgique. Je suis en train de refermer ce livre-là, tout doucement, au même rythme que poussent mes enfants et qu'ils se détachent de leur arbre-mère pour s'en aller chercher ailleurs leur nourriture affective. Je commence à pouvoir ressentir à nouveau "l'appel du large", à me penser femme avant de me penser mère, à jouir de mon temps et de mon corps comme si je me rendais compte tout à coup, émerveillée, que finalement ils m'appartiennent en propre, et non à ma famille. Merveilleuse sensation, cette semi-liberté retrouvée sans remord et sans regret. C'est drôle comme on peu arpenter une route pendant longtemps sans réaliser vers où on va, et ne se rendre compte de la destination qu'une fois rendu sur place, ou en tout cas en vue de l'étape.

Alors évidemment que mes petiots ont encore besoin de moi, et que je ne me prive pas d'être encore pour eux et avec eux cette louve protectrice et dévouée que j'ai tant aimé être... mais progressivement, certains pans de ciel se dégagent, me révélant des paysanges oubliés ou encore inconnus, m'apportant les senteurs d'un monde où je sais que j'ai ma place. Et cette place, c'est d'abord - et enfin - en moi que je l'ai trouvée. J'apprends avec un étonnement candide à m'autoriser une existence en propre, uniquement définie par rapport à moi-même, à mon être profond, et non plus par rapport à un rôle à jouer, aussi gratifiant et doux soit-il. Avant d'être mère, avant d'être compagne, je suis femme, je suis moi. Et de le réaliser, de l'accepter, me confère une sérénité nouvelle et une façon de ressentir les choses moins désespérée, moins pathétique. Ce que je donne de moi, je le donne désormais en pleine lumière, debout sur mes deux pieds, et non plus en tremblant et dans la crainte de déplaire ou de ne pas recevoir en retour.

Je vis.

Voilà... je voulais juste rendre compte de cette évolution-là, pour qu'éventuellement d'autres femmes, traversant la même incertitude que j'ai connue par rapport à l'avancée des saisons, sachent que l'esprit et le corps ont souvent le bon sens de cheminer à peu près de concert, et que ce qui nous paraît punition un jour peut devenir bénédiction quelque temps plus tard, sans crier gare.



Je ne sais pas de qui est ce dessin, mais si quelqu'un peu m'aider à rendre à César ce qui lui appartient... ?



Ici bien entendu, une oeuvre de Josephine Wall, d'un style reconnaissable entre tous.
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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 23:05


Que l’on veuille commencer à utiliser des protections menstruelles non polluantes (comme la coupe menstruelle), que l’on veuille se lancer dans l’aventure de la contraception naturelle, ou bien vivre une grossesse et un accouchement les plus autonomes possibles, on en revient toujours à un premier et même point de départ : il est utile que nous connaissions notre corps et notre mode de fonctionnement, pour pouvoir dialoguer avec lui et être à l’écoute de ses messages.

 

Oh bien sûr, ce n’est pas un passage obligatoire ! Chacune se vit comme elle le sent, et certaine n’auront que très peu, voire pas besoin de connaissances précises pour se « connecter » à leur vécu intime. On peut privilégier l’approche intuitive, on peut préférer garder une part de mystère et laisser les choses éclore à leur rythme et à leur manière, attendre de les ressentir sans nécessairement devoir les « savoir ». C’est un langage avec soi qui est merveilleux ! Il n’en reste pas moins que beaucoup d’entre-nous, du fait de cette déconnexion « socio-culturelle » d’avec notre corps et ses instincts animaux, auront besoin d’une approche plus rationnelle et technique, pour pouvoir par après se sentir plus à l’aise dans le lâcher prise.

 

Mon premier propos dans le cadre de cette « odyssée intérieure » sera donc d’aborder cette connaissance de notre géographie intime, et si possible de faire sauter un tabou encore solidement ancré en nous : mesdemoiselles, mesdames : TOUCHEZ-VOUS ! :-)

 

Je ne parle pas ici de toucher « auto-érotique », autrement dit de masturbation, même si il y aurait aussi beaucoup à dire sur le sujet … Pour l’instant, même si les deux ne sont pas indissociables, j’ai simplement envie de parler d’un toucher que très peu de femmes pensent à – ou tout simplement osent – pratiquer. Un toucher de simple prise de contact, de découverte, de dialogue avec soi. Touchons-nous à l’intérieur, et apprenons à reconnaître nos vallées et nos méandres vaginaux :-)

Bien entendu, rien n’empêche pas que ce toucher soit agréable de surcroît, mais étant donné la force du verrou existant chez bon nombre de femme concernant ce sujet, il y a fort à parier que ce ne sera pas vraiment le cas les premières fois …

 

Pourtant, cette connaissance intime de nous-même est primordiale dans le cadre d’une démarche de responsabilisation (dans le sens « je » suis en charge de moi-même), et de réappropriation de notre corps et de notre fécondité – quand ce n’est pas de notre liberté, de notre féminité et de notre plaisir !

 

De plus, nous possédons un avantage unique et décisif sur toute personne extérieure, fût-elle professionnelle et bardée de diplômes et de connaissances : nous percevons ce que nous touchons non seulement de manière « externe », mais également avec notre sensorialité interne. Autrement dit, nous recevons les sensations tant par nos doigts que par notre vagin, et ça, c’est irremplaçable pour aboutir à une perception globale.

Il ne s’agit pas en fait d’un geste précis et unique, mais bien d’un ensemble de perceptions, de visualisations et de ressentis qui vont se combiner pour aboutir à un tout.

 

La première chose est de trouver quelle est, pour soi, la meilleure position pour « s’examiner » (bouh, le vilain mot), celle où l’on se sent le plus à l’aise physiquement et psychologiquement.

Pour certaines, ce sera accroupie, le dos en appui. Pour d’autres ce sera assise sur la toilette. Et pour d’autres encore ça pourra être allongée, le bassin surélevé sur des coussins … bien que cette position rende les choses un peu plus compliquées.

 

Quoi qu’il en soit, et une fois cette position de confort trouvée, il s’agit de faire pénétrer un ou deux doigts à l’intérieur du vagin (ceux qu’on préfère encore une fois), et de partir à la découverte du paysage que l’on va explorer. On va rencontrer des parois, un plancher, un plafond, ceux-ci plus ou moins spongieux, plus ou moins « ridés » ou grumeleux, plus ou moins lubrifiés, plus ou moins sensibles au toucher … tout autant de sensations à explorer, à apprivoiser. Ensuite, si l’on enfonce encore un peu plus loin ses doigts, on va finir par rencontrer un fond. Si l’on explore ce fond avec le doigt, on sentira qu’il est principalement composé en son centre (ou parfois un peu décentré) d’une « excroissance » à la texture assez dure et évoquant un peu un bec : le col de l’utérus. Tout autour de ce bec, des renfoncements mous, comme des cul-de-sac.

 

Ce col est important à découvrir et à connaître. En effet, c’est lui qui nous renseignera sur notre fertilité si nous désirons concevoir ou ne pas concevoir un enfant, ou sur l’état de notre grossesse, ou sur l’avancée de notre dilatation lors d’un accouchement quand parfois cela s’avère utile.

 

Pour poursuivre, je vais emprunter à un ami sage-femme une de ses images, qui m’a été très parlante pour visualiser ce que je vais expliquer maintenant :

Imaginez tout cela comme une bouteille de Chianti renversée :-) La bouteille représente l’utérus. On appelle « l’isthme » la partie rétrécie du goulot de la bouteille, et « col » l’embouchure. Cet ensemble est normalement long de plus ou moins 2 cm et épais d’un peu moins d’un cm. Et assez dur sur toute sa longueur.

 

Ce col n’est pas figé, il se modifie sans cesse selon nos saisons intérieure. Pendant la grossesse par exemple, il se verrouille sur son précieux fardeau et se déplace légèrement vers l’arrière (on dit qu’il est plus postérieur). Lorsque la fin de la grossesse approche, et sous l’effet des hormones qui inondent le corps de la mère, il se ramollit plus ou moins, revient parfois un peu vers l’avant et/ou s’entrouvre légèrement. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il est dangereux et absurde de forcer un accouchement pour lequel le corps n’est pas encore prêt (en-dehors d’une urgence extrême bien entendu) : il s’agit bel et bien d’une effraction à laquelle le corps et l’enfant réagiront souvent très mal et douloureusement. Les déclenchements de confort sont un non-sens. Lors d’un accouchement survenant naturellement, ce col va s’amollir, s’effacer (c’est-à-dire se raccourcir et disparaître jusqu’à ne plus former ce goulot de bouteille) et puis s’ouvrir - progressivement ou par à-coups, vite ou lentement selon les femmes - afin de laisser passage au bébé qui fait sa route vers l’air libre. Ces étapes seront d’ailleurs différentes selon qu’il s’agit d’un premier accouchements ou non, et varient prodigieusement d’une femme à l’autre et d’un accouchement à l’autre. Mais j’en parlerai dans un autre chapitre.

 

Lors de la période pré-ovulatoire et ovulatoire, ce col va également se modifier et nous communiquer des informations sur notre état de fertilité. Il va s’amollir légèrement (c’est parfois tellement subtil que j’appelle ça « s’alanguir »), il va parfois très légèrement s’entrouvrir jusqu’à ce qu’on puisse sentir nettement un petit rond creux en son centre, et il va sécréter des glaires d’une texture particulière. Tous ces changements étant destinés à favoriser la montée des spermatozoïdes vers l’utérus et les trompes. J’en parlerai également en détail dans le chapitre consacré à la contraception.

 

Quoi qu’il en soit, ce col et son état sont des indices précieux pour nous, et apprendre à connaître « notre » normalité, notre fonctionnement particulier nous sera d’un enseignement précieux et ne peut que nous être bénéfique, tant sur le plan physiologique que sur le plan psychologique.

 

Toujours dans cet esprit de découverte de soi, on peut également faire meilleure connaissance avec notre périnée, ce plancher composés de fibres musculaires interactives organisées en faisceaux, et dont la tonicité et les particularités locales varient fortement d’une femme à l’autre, selon ses habitudes de vie et de mouvement. Le périnée n’est pas uniquement – comme on le présente souvent - « un  muscle » qu’il suffit d’entraîner comme les biceps d’un culturiste pour le rendre « tonique » (mot à la mode) et de là éviter les ennuis d’accouchement et de suites d’accouchement (incontinence, prolapsus …). Le périnée est le socle sur lequel reposent tous nos organes internes. Il peut effectuer des mouvements très localisés et précis, pour peu qu’on soit un peu attentive et qu’on explore un peu toutes ses possibilités. Il peut se contracter sur différents niveaux, à différents endroits et de manière plus ou moins forte, et une bonne connaissance de cette zone et de ses subtilités – si elle n’est pas indispensable - est quand même bienvenue, tant pour la grossesse et l’accouchement que pour la « vie sexuelle » (encore un concept porteur ça ;-)).

C’est amusant en tout cas de découvrir des zones musculaires insoupçonnées et des mouvements qu’on n’avait jamais fait, et qui tout à coup se mettent à vivre parce qu’on y prête attention :-) Tous ceux qui ont un jour essayé – et réussi – à bouger leurs oreilles peuvent imaginer de quoi je parle :-) :-)

 

Il est ainsi possible de contracter uniquement la zone du méat urinaire et/ou du clitoris, ou bien celle de l’anus, ou bien de contracter latéralement un côté ou l’autre … cela fait partie des choses qu’on « apprend » lors d’une rééducation périnéale post-partum, mais il me semble plus intéressant de l’avoir découvert avant, et de pouvoir réaliser tout cela à son rythme et selon ses envies/besoins.

 

Voilà, je pense avoir fait le tour du propriétaire, si je puis dire :-D

 

La suite dans un prochaine épisode, probablement consacré à la conception et à la contraception.

 
F. Jeurissen
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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 10:42

Que ce soit pour soulager des règles douloureuses ou pour soigner l’acné, on prescrit de plus en plus la pilule contraceptive et des antidépresseurs aux jeunes femmes, malgré les répercussions à long terme sur leur santé hormonale et mentale.


Source : http://www.nexus.fr/accueil.php?no_boucle=1&new_lang=

Par Sherrill Sellman © 2 002
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Le Mur de Berlin de l’hormonothérapie substitutive (HTS) s’est effondré en juillet 2002 lorsque l’étude la plus prestigieuse jamais réalisée sur l’HTS a découvert que les hormones stéroïdiennes, les oestrogènes et les progestatifs synthétiques provoquaient cancer du sein, attaques et caillots sanguins. Depuis, l’HTS est en chute libre (ainsi que les profits pharmaceutiques).
La vraie leçon à tirer de cette étude est que, pendant 40 ans, les femmes ménopausées ont en réalité, sans le savoir, servi de cobayes pour tester des médicaments hormonaux dangereux qui ont permis aux fabricants pharmaceutiques d’amasser une fortune sans précédent. Le monde a été choqué en découvrant les résultats de cette étude et des millions de femmes en colère ont déserté les rangs de l’HTS.
On avait habilement convaincu les femmes et de nombreux médecins que la ménopause était une endocrinopathie ! une maladie due à une carence en oestrogènes. On a en outre conseillé aux femmes de compenser l’insuffisance inhérente de la nature ! le déclin global et la désintégration de leur santé hormonale ainsi que de leurs facultés ! par des hormones stéroïdes toxiques, non encore testées.
La folie que constitue la médicalisation des femmes ménopausées a enfin été révélée. Malheureusement, l’utilisation d’hormones stéroïdiennes dangereuses et non encore testées, ainsi que celle d’autres médicaments, continue. Cette fois-ci, cependant, la confrérie médicale et les compagnies pharmaceutiques ont jeté leur dévolu sur les jeunes femmes.

La médicalisation de nos filles
Dans le meilleur des cas, être une adolescente constitue un vrai défi. Aujourd’hui, cela semble encore plus dur tant pour les adolescentes que pour leurs parents. Pressions de l’entourage et pressions sociales, préoccupations économiques, problèmes de santé, travail scolaire et tensions familiales font basculer le baromètre du stress dans le rouge. Sauter des repas, manger des cochonneries et suivre des régimes draconiens, voilà le mode de vie des adolescentes d’aujourd’hui. Plus que jamais, les adolescentes semblent brûler la chandelle par les deux bouts. Les comportements et décisions des jeunes femmes affectent directement leur bien-être physique et émotionnel à court et long terme. Par conséquent, leur santé hormonale est assiégée. Syndrome prémenstruel (SPM), règles douloureuses, absentes ou irrégulières, kystes ovariens, ovaires polykystiques, fibrose kystique des seins (seins nodulaires, douloureux), endométriose, migraines hormonales, acné, allergies, fatigue et sautes d’humeur apparaissent chez les jeunes femmes dans des proportions épidémiques. Beaucoup de jeunes filles tentent d’ignorer leurs problèmes de santé, espérant les voir disparaître. D’autres prennent rendez-vous chez leur médecin. Parions qu’elles ressortiront du cabinet avec une ordonnance pour un médicament ou pour une pilule contraceptive.
La science moderne, au lieu de percevoir les déséquilibres hormonaux comme des aberrations créées par les nombreux abus du mode de vie moderne, a convaincu les femmes que le problème sous-jacent était la menstruation elle-même et que les cycles reproductifs naturels étaient nocifs, sources de maladies et devaient donc être médicalisés. On dit également aux femmes que leur système reproductif est devenu l’ennemi numéro un, cause première de tous leurs problèmes physiques et de leur bouleversement émotionnel. La solution : le désactiver. La méthode : les hormones stéroïdiennes.
Ce point de vue remonte à une période lointaine. Les vénérables ancêtres grecs de la médecine avaient des opinions similaires. Hippocrate a posé la question suivante : Qu’est-ce que la femme ? avant de répondre : La maladie ! . Il a en outre affirmé que la fermentation dans le sang précipitait la menstruation parce que les femmes n’avaient pas la capacité des hommes à dissiper les impuretés du sang en douceur par la transpiration . Suivant son raisonnement, le sang menstruel avait une odeur fétide . Galen, autre célèbre philosophe grec, pensait que le sang menstruel était le résidu du sang contenu dans les aliments que les femmes, dont le corps avait des capacités inférieures, étaient incapables de digérer.1 L’idée que la menstruation est un processus désagréable, pour ne pas dire franchement toxique, existe depuis très longtemps, de même que la croyance selon laquelle la source de toutes les souffrances des femmes réside dans leurs ovaires, leur utérus et leur flux menstruel. La médecine est notoirement misogyne.
Alors qu’il serait réconfortant de penser que vivre au xxie siècle garantit une appréciation plus éclairée de la physiologie féminine, il semble que nous devions encore attendre un siècle ou deux pour y parvenir. Lorsqu’il s’agit de comprendre et d’apprécier les merveilles de la physiologie féminine, la médecine moderne avance à l’allure d’un escargot. Une récente chronique d’un médecin australien très respecté s’intitulait La maladie des règles . Un lecteur lui a posé la question suivante : Mon médecin m’a dit récemment que les règles étaient aujourd’hui considérées par certains comme une maladie, totalement évitable. Est-ce vrai ? . Voici sa réponse judicieuse : Pourquoi les femmes devraient-elles supporter chaque mois la perte de sang précieux, qu’elles ne fabriquent souvent pas en quantités similaires, entraînant la plupart du temps anémie et fatigue chronique ? Prendre chaque jour les ingrédients actifs d’une pilule contraceptive orale, sans pause de sept jours, résout les problèmes . En résumé, la réponse à cette question de savoir si les règles étaient une maladie était un oui inconditionnel2.
Le sentiment que les règles sont une maladie ou du moins un processus physiologique malvenu, injustifié et dangereux ! semble refléter une tendance croissante parmi les membres de la profession médicale. Ils encouragent de nouveaux développements scientifiques pouvant soi-disant libérer les femmes de leur éternelle déficience, la menstruation.
À la tête de la croisade anti-menstruation figure le travail du Dr Elsimar Coutinho, professeur de gynécologie, d’obstétrique et de reproduction humaine à l’Université fédérale de Bahia au Brésil, comme le révèle son livre, Is Menstruation Obsolete ? 3
Le Dr Coutinho affirme que les saignements menstruels réguliers ne sont pas l’état naturel des femmes et qu’ils les mettent en réalité en situation de risque face à divers états pathologiques plus ou moins graves. L’auteur affirme que, bien que la menstruation puisse avoir une importance sur le plan culturel, elle n’a aucune signification médicalement parlant. Il affirme que les femmes de l’ère préhistorique avaient moins de 160 cycles menstruels dans leur vie (il y a de quoi s’interroger sur la rigueur de la méthode scientifique employée pour conduire cette étude). D’autre part, les femmes modernes, qui sont réglées plus tôt et passent moins de temps enceintes, ont plus de 400 cycles menstruels. En tant que défenseur de la liberté des femmes, il pense que les femmes du xxie siècle devraient pouvoir choisir le moment et la fréquence de leurs règles, tout comme elles peuvent désormais choisir le moment et la fréquence de leurs grossesses. D’un point de vue médical, il considère la menstruation comme un processus raté, n’ayant aucun effet bénéfique ; en vérité, elle peut même se révéler nuisible pour la santé de nombreuses femmes.
En résumé, le travail du Dr Coutinho suggère que le traitement le plus médicalement avancé de la menstruation serait sa suppression pure et simple chez toutes les femmes en âge de se reproduire. La terminologie médicale correcte est castration chimique.
Le système reproductif féminin complexe et profondément compliqué, qui a subi des centaines de milliers d’années d’adaptation évolutive, a aujourd’hui été déclaré obsolète. Tel un illusionniste de haut niveau, la science médicale prône désormais le raisonnement et les moyens de faire disparaître complètement la menstruation ! La solution est simple : il suffit de donner à toutes les femmes une pilule contraceptive continue à faible dosage. Quel progrès !
De nombreux médecins et chercheurs deviennent lyriques à l’évocation de la théorie du Dr Coutinho, convenant qu’il n’y a aucune raison pour que les femmes ne puissent pas choisir d’avoir moins de cycles menstruels en prolongeant l’usage de la pilule. Que ce soit pour soulager des problèmes de santé tels que les migraines ou d’éliminer l’inconfort et l’embarras sans parler du coût de la menstruation, la pilule peut désormais être prise en continu pendant 84 jours avant un arrêt de sept jours. De cette façon, les femmes n’auront leurs règles que quatre fois par an. Le Dr Freedolph Anderson, principal chercheur dans le cadre des essais de la nouvelle pilule contraceptive continue Seasonale, qui fera son apparition en 2004, déclare : Nous avons une expérience de plus de 30 ans de suppression prolongée des règles par le Depo-Provera [contraceptif administré par voie intraveineuse] ; nous savons qu’il n’y a aucun problème de santé et que l’absence de règles n’entraîne pas de problèmes gynécologiques chez les femmes .4 Le Dr John Eden, professeur adjoint d’endocrinologie reproductrice à l’Université de Nouvelle Galles du Sud à Sydney, en Australie, partage ce point de vue : Les femmes sont souvent en meilleure santé lorsqu’elles prennent la pilule! 5.
Par conséquent, maintenant que la médecine a vaincu la menstruation et que les éclatantes campagnes de marketing des compagnies pharmaceutiques ont réussi à vanter les vertus toujours plus grandes de la pilule, qu’a-t-on réellement accompli pour toutes les jeunes femmes séduites par ces promesses ? Les femmes sont-elles vraiment en meilleure santé lorsqu’elles prennent la pilule ? La suppression prolongée des règles par le Depo-Provera n’a-t-elle eu absolument aucun effet néfaste pendant ces plus de 30 années ? Est-ce vraiment une grande victoire ou une catastrophe sans précédent pour les femmes modernes ?

Des faits choquants concernant la pilule
Depuis 1960, date à laquelle l’Office de contrôle pharmaceutique et alimentaire des États-Unis (FDA) l’a homologuée à des fins contraceptives, la pilule est l’un des moyens contraceptifs les plus courants. Mais au cours de ces dernières années, à l’image des emplois non conformes de l’HTS, on a de plus en plus prescrit des contraceptifs oraux à des adolescentes et à des jeunes femmes à des fins non contraceptives.
Nul doute que les médecins considèrent la pilule comme le meilleur remède à une longue liste de difficultés hormonales que connaissent les jeunes femmes. Aujourd’hui, il y a pléthore d’options : la pilule à faible dosage combinant oestrogènes et progestatifs, la pilule microdosée exclusivement à base de progestatifs ; et l’injection ou l’implantation pour une durée de trois ans.
Bien au-delà de son usage initial en tant que contraceptif à court terme, la pilule est devenue le chouchou du monde médical pour traiter absolument n’importe quel problème hormonal qu’une jeune fille peut rencontrer, et plus encore. À ce jour, la pilule est prescrite pour aider les adolescentes à lutter contre l’acné, à régulariser leurs règles, à supprimer les règles douloureuses et à traiter le SPM, l’endométriose, les migraines, les kystes ovariens et les ovaires polykystiques. Aujourd’hui, on prescrit la pilule à des jeunes filles dès l’âge de treize ans pour lutter contre l’acné.
La pilule a été vendue par la profession médicale comme l’un des médicaments les plus efficaces et les plus préventifs. Mais est-ce le cas ? En décembre 2002, le gouvernement fédéral américain a publié la 10e édition de son ‘Rapport biennal sur les cancérigènes’, demandé par le Congrès afin que le gouvernement contribue à l’information du public sur les substances ou les expositions reconnues cancérigènes chez l’homme. À la liste des cancérigènes humains reconnus s’ajoutaient tous les oestrogènes stéroïdiens employés dans l’hormonothérapie substitutive et les contraceptifs oraux6. La gravité de cette découverte n’est pas exagérée : tous les oestrogènes se sont désormais avérés, sans aucune équivoque, cancérigènes !
Pour aggraver encore un peu plus les choses, la noréthistérone, le progestatif le plus courant des contraceptifs oraux combinant oestrogènes et progestatifs, ainsi que d’autres progestatifs synthétiques utilisés pour les injections et les implants, figuraient sur la liste des cancérigènes humains reconnus du National Institute on Environmental Health Science dès 1997.7 Est-ce de l’arrogance ou de la pure ignorance que de croire que les femmes sont souvent en meilleure santé si elles prennent la pilule ? Le fait est que les ingrédients de la pilule, quelle que soit sa formule, sont des cancérigènes humains reconnus. Comment peut-on estimer qu’un médicament cancérigène favorise la santé ? Quels cancers ces hormones provoquent-elles ? Des études ont associé oestrogènes et progestatifs aux cancers du sein, des ovaires, de l’endomètre, du col de l’utérus, de la peau, du cerveau et des poumons.
Il est désormais reconnu que, loin d’être sûres et sans risques, ces hormones stéroïdes sont, en fait, des médicaments dangereux faisant beaucoup de mal aux femmes et mettant leur vie en danger. La plupart des femmes prenant la pilule contraceptive n’ont pas vraiment conscience d’ingérer en réalité des produits nocifs à leur corps, pas plus qu’elles ne sont informées des effets potentiels indésirables.

Les menstruations considérées comme maladies
La pilule stoppe littéralement la menstruation naturelle. Les saignements ne surviennent chaque mois que parce que les hormones synthétiques ne sont pas prises pendant sept jours du cycle, ce qui entraîne une desquamation de la muqueuse utérine. Il serait plus exact de qualifier le saignement qui survient de saignement de privation et non de menstruation. En fait, il n’y a rien de naturel dans le fait de prendre la pilule. L’action de la pilule est en réalité une forme féminine de castration car elle stoppe le cycle reproductif naturel. Parfois, les ovaires peuvent être abîmés de façon irrémédiable, entraînant une stérilité.8
Fabio Bertarelli, milliardaire suisse qui possède les Laboratoires Scrono, fabricant de 70 % des médicaments contre la stérilité vendus dans le monde, a témoigné de ce fait. Il a déclaré au Wall Street Journal en 1993 : Nos clients habituels sont des femmes de plus de 30 ans qui prennent la pilule depuis qu’elles sont adolescentes ou l’âge de vingt ans environ.
Le commerce contre la stérilité est en plein essor. Les données tirées du journal Fertility and Sterility suggèrent qu’aux États-Unis 6,2 millions de femmes ont connu des problèmes de stérilité en 1995, comparé à 4,5 millions en 1982 et 4,9 millions en 1988 et ce nombre pourrait atteindre 7,7 millions en 2 025,9
Toutes les formules contraceptives peuvent augmenter le risque de maladie coronarienne, de cancer du sein, de cancer du col de l’utérus, de cancer de la peau, de dysfonctionnement immunitaire, de toxicité hépatique, d’attaques, de caillots sanguins, d’ostéoporose, de gingivites, d’hypertension et de grossesse extra-utérine. Parmi les effets secondaires figurent des nausées, des vomissements, des maux de tête de type migraineux, une tension des seins, des allergies, une prise de poids, des changements d’orientation sexuelle, la dépression, une perte des cheveux, un développement de la pilosité faciale et une incidence accrue de vaginites. En outre, les femmes ayant des antécédents d’épilepsie, de migraine, d’asthme ou de maladie cardiaque peuvent voir leurs symptômes s’aggraver. Bon nombre de ces effets pourront persister bien après l’arrêt de la pilule.
Les utilisatrices de la pilule ont un risque accru de deux types douloureux de maladies inflammatoires des intestins : la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn. Par ailleurs, la pilule entraîne de graves carences nutritionnelles en vitamines B1, B2, B6, acide folique, B12, vitamines C, E, K, zinc, sélénium, magnésium et acide aminé tyrosine, essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde. Les oestrogènes augmentent les taux de cuivre responsable de l’état dépresssif.10
Encore plus alarmant est le fait que plus une femme prend la pilule jeune, plus elle a de risques de développer un cancer du sein et, de surcroît, camouflé par un mauvais pronostic. Une étude dérangeante a montré que la pilule entraînait des aberrations chromosomiques dans le tissu mammaire des jeunes utilisatrices. Cette enquête a ensuite été étayée par une étude indiquant un risque accru de 100 % de cancer du sein pour une utilisation de la pilule allant de 10 ans à seulement trois mois ! Il n’est donc pas surprenant de diagnostiquer aujourd’hui un cancer du sein chez des jeunes femmes de 17 et 19 ans.11
Le tissu mammaire des jeunes adolescentes n’a pas achevé son développement et est particulièrement sensible à la stimulation excessive des oestrogènes synthétiques. Dans une étude de référence, des chercheurs ont découvert que les femmes qui prenaient la pilule avant l’âge de 20 ans et chez qui l’on diagnostiquait par la suite un cancer du sein présentaient des tumeurs avec des pronostics plus mauvais que les patientes atteintes d’un cancer du sein qui avaient commencé à prendre la pilule plus tard ou ne l’avaient jamais prise.12 Une autre étude a abouti à un constat absolument terrifiant : plus les femmes chez qui l’on diagnostique un cancer du sein sont jeunes, plus elles risquent d’en mourir dans les cinq années suivantes.13
Les progestatifs ont leurs propres inconvénients. En plus d’être cancérigènes, ils augmentent le mauvais cholestérol et la tension artérielle, perturbent le métabolisme du sucre, compromettent le système immunitaire et entraînent une masculinisation indésirable. Il n’est donc pas surprenant que le Depo-Provera préoccupe beaucoup les femmes. Il paraît que les femmes qui l’utilisaient avant l’âge de 25 ans augmentaient leur risque de cancer du sein de 50 % et que les femmes qui l’utilisaient pendant six ans ou plus augmentaient leur risque jusqu’à 320 % (c’est le Dr Coutinho, le partisan enthousiaste d’une suppression des cycles menstruels par l’usage d’une pilule continue à faible dosage, qui a développé le Depo-Provera). Tout aussi préoccupantes sont les études montrant que tant les contraceptifs oraux que le Depo-Provera contribuent à une déperdition osseuse chez les adolescentes.14-15
Inutile de dire que la médicalisation des cycles menstruels et des déséquilibres hormonaux des femmes par l’intermédiaire de campagnes de publicité envahissantes et persuasives lancées à la fois par la profession médicale et par les industries pharmaceutiques met gravement en danger le bien-être physique et émotionnel des jeunes femmes.
On a convaincu de nombreux parents que la pilule était la solution aux règles douloureuses, à l’acné ou encore aux kystes de l’endomètre ou des ovaires de leurs filles mais le fait est que ce traitement cancérigène ne fera que compromettre un peu plus la santé des adolescentes. Ce que l’on a sérieusement négligé est le fait que l’hormonothérapie substitutive et les pilules contraceptives renferment les mêmes ingrédients : des oestrogènes et des progestatifs. La principale différence ? La pilule contient des quantités plus élevées de ces médicaments toxiques, cancérigènes, entraînant des modifications physiologiques.
Avec l’arrivée de la pilule continue à faible dosage, les cycles menstruels normaux sont désormais une proie rêvée pour les traitements médicamenteux. Cela est très attirant pour les jeunes femmes, à qui l’on a répété que les cycles menstruels étaient une calamité, pour ne pas dire un maudit désagrément. Les régimes dépourvus de nutriments, le stress et les toxines environnementales les vrais responsables des règles irrégulières et des déséquilibres hormonaux ont été quasiment ignorés par les médecins. Pourquoi ne pas simplement utiliser une solution de fortune pour désactiver tout le système ? Prendre une pilule ! Nous y revoilà !
Si l’on repense aux récentes révélations sur l’HTS, prescrire massivement la pilule continue à faible dosage sans avoir entrepris d’études à long terme équivaut à mener une expérience dangereuse sur des jeunes femmes. Toutefois, il serait inutile de dépenser des millions de dollars dans une telle étude, étant donné qu’il existe déjà des preuves écrasantes montrant à quel point la pilule compromet gravement la santé des jeunes femmes.

L’invention d’un nouveau trouble
Malheureusement, le programme des compagnies pharmaceutiques ne se limite pas à l’obsolescence des cycles menstruels. La médicalisation des cycles naturels des jeunes femmes se manifestent également d’une autre façon.
Le géant pharmaceutique Eli Lilly fait la promotion de son nouveau médicament, Sarafem, en le présentant comme la pilule miracle pour les femmes souffrant d’un nouveau trouble mental appelé trouble dysphorique prémenstruel (TDP).
Vous n’en avez jamais entendu parler ? Ce n’est pas surprenant étant donné qu’on en a fait un trouble psychiatrique il y a seulement trois ans environ.
Le TDP, ce trouble mental , que l’Association Psychiatrique Américaine (APA) n’a pas encore accepté comme un trouble mental officiel, figure néanmoins dans l’annexe du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders de l’APA, la quatrième classification américaine des troubles mentaux ou DSM-IV, la bible des maladies mentales.
Le TDP est en réalité la version revue et corrigée du syndrome prémenstruel (SPM), qui est supposé toucher 3 à 10 % des femmes réglées. Le fait que le TDP ne figure que dans l’annexe du guide de diagnostic indique que l’APA souhaite que des recherches supplémentaires soient effectuées avant de l’accepter comme un trouble mental à part entière. Néanmoins, on le traite activement.
Pour que l’on diagnostique un TDP chez une femme, celle-ci doit présenter au moins cinq symptômes. Ce trouble mental non officiel est soi-disant caractérisé par les symptômes suivants : humeur dépressive, anxiété ; perte d’intérêt pour les activités habituelles ; sentiment de tristesse, de désespoir, d’autodépréciation, de tension, d’anxiété ou d’être à cran ; irritabilité persistante ; colère ; conflits interpersonnels accrus ; sensation de fatigue, de léthargie ou de manque d’énergie ; modifications marquées de l’appétit ; sentiment subjectif d’être submergée ou de perdre le contrôle ; et symptômes physiques tels qu’une tension ou un gonflement des seins. Avant de pouvoir diagnostiquer un TDP, on conseille à une femme de dresser un graphique de ces symptômes pendant deux mois.
Dans sa publicité, Lily rapporte que les médecins peuvent traiter le TDP à l’aide d’une jolie pilule de couleur rose et lavande du nom de Sarafem la première et la seule prescription contre le TDP. La publicité ajoute plus loin que Sarafem contient du chlorhydrate de fluoxétine, le même ingrédient actif que celui que l’on trouve dans le Prozac .16
En réalité, Sarafem est l’inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS) connu sous le nom de Prozac. Eli Lilly admet que Sarafem possède le même ingrédient actif que le Prozac, avec les mêmes effets secondaires dangereux. Il s’est paré d’une capsule de couleur rose et lavande et son prix a augmenté. Il se fait actuellement passer pour un véritable médicament contre le TDP. Ce n’est pas un hasard si l’année où Sarafem a été listé comme l’unique médicament homologué pour ce nouveau trouble mental féminin a coïncidé avec l’année de l’expiration du brevet du Prozac. Sans brevet pour le Prozac, Eli Lilly perdait les droits exclusifs sur le médicament, ainsi que des profits s’élevant à des centaines de millions de dollars. Toutefois, avec l’acceptation du clone du Prozac, Sarafem, comme le seul traitement homologué contre le TDP, le brevet actuel de Lilly sur le Prozac se prolongeait de sept ans.
Selon des documents consultables sur le site Internet de la FDA, Lilly a proposé une étude pilote du TDP chez les adolescentes afin d’évaluer sa réaction à un traitement à la fluoxétine . Alors, qui y gagne ? Les gynécologues obstétriciens, que Lilly vise exclusivement en tant que prescripteurs, et, bien sûr, Eli Lilly. Qui y perd ? Les jeunes femmes.
Et maintenant, deux autres médicaments ont récemment été homologués pour traiter le TDP. Il s’agit des antidépresseurs Zoloft et Paxil. Avec ces deux acteurs supplémentaires sur le marché de la lutte contre le TDP, attendez-vous à voir beaucoup plus de publicités à la télévision et dans les magazines éduquant de façon agressive le public sur cette nouvelle pathologie grave . Une fois encore, les femmes sont victimes de manipulation, de désinformation et de mauvais traitements afin de remplir les caisses des compagnies pharmaceutiques. Mais s’ajoute à cela un côté encore plus redoutable.

Une forte mise en garde contre le Prozac, le Paxil et le Zoloft
Des chercheurs de la division d’oncologie préventive de Toronto, au Canada, ont rapporté que les antidépresseurs administrés à des rongeurs à des doses pertinentes sur le plan clinique favorisaient le développement de tumeurs malignes chez ces rongeurs. Ces médicaments se fixent aux récepteurs régulant la croissance à l’intérieur des cellules associés aux accepteurs anti-oestrogènes. Lorsqu’on les a administrés à des rates mélangés à un cancérigène connu, les animaux ont rapidement développé des tumeurs mammaires. Par rapport aux cas témoins, la fréquence des tumeurs a plus que doublé chez les rates à qui l’on avait administré des antidépresseurs.17 L’équipe de chercheurs canadiens a également découvert que les femmes qui prenaient du Paxil voyaient leur risque de cancer du sein multiplié par sept ! 18
D’autres études ont montré que non seulement le Prozac favorisait les tumeurs mais qu’il entraînait en outre la prolifération des cellules malignes en inhibant la capacité innée du corps à tuer les tumeurs cancéreuses. Il y a de plus en plus de preuves indiquant que ces médicaments peuvent entraîner un cancer du sein et d’autres formes de cancer telles que tumeurs cérébrales.19 Allan Steingart, professeur adjoint de psychiatrie à l’Université de Toronto, a également émis une autre mise en garde : les ISRS sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent modifier les taux d’oestrogènes. Parmi les effets secondaires, on compte des modifications dans la densité des seins, une lactation chez des femmes qui ne sont pas enceintes et un dysfonctionnement sexuel.20 De dangereux effets secondaires à long terme sont en outre associés à ces médicaments. Selon le Dr Joseph Glenmullen, psychiatre qui travaille pour les services médicaux de l’Université d’Harvard et a écrit Prozac Backlash [Répercussions du Prozac], ils incluent : des troubles neurologiques tels que des tics défigurant le visage et le corps tout entier et pouvant révéler des lésions cérébrales, un dysfonctionnement sexuel touchant jusqu’à 60 % des utilisatrices, des symptômes de manque fragilisants parmi lesquels des hallucinations visuelles, des sensations semblables à des chocs électriques dans le cerveau ainsi que des vertiges, des nausées et de l’anxiété.21
Les ISRS Prozac, Zoloft, Paxil possèdent une autre caractéristique : ils ont la capacité de transformer des gens normaux en meurtriers suicidaires déchaînés. Trois ans avant que le Prozac ne soit homologué par la FDA fin 1987, son équivalent allemand émettait des réserves si sérieuses quant à l’innocuité du Prozac qu’il refusa d’homologuer cet antidépresseur. La raison était que les études de Lilly montraient que des patients auparavant non suicidaires qui prenaient ce médicament présentaient un taux de suicide et de tentatives de suicide cinq fois plus élevé que ceux qui prenaient des antidépresseurs plus anciens et trois fois plus élevé que ceux qui prenaient des placebos. Les propres chiffres de Lilly indiquaient que parmi les patients auparavant non suicidaires qui prenaient le médicament au début des essais cliniques, un sur 100 développait une grave forme d’anxiété et d’agitation appelée akhatisie, le poussant à tenter de se suicider ou à se suicider au cours de ces essais.22
A l’aide des chiffres sur le Prozac fournis à la fois par Lilly et par des recherches indépendantes, le Dr David Healy, Directeur du Département de médecine psychologique de North Wales à l’Université de Wales et spécialiste du système de la sérotonine du cerveau, a estimé que probablement 50 000 personnes s’étaient suicidées en étant sous Prozac depuis son lancement, bien plus que le nombre de personnes qui l’auraient fait si on les avait laissées sans traitement .23
Le Dr Peter Breggin, le célèbre psychiatre et auteur de Toxic Psychiatry : Talking Back to Prozac [La psychiatrie toxique : en réponse au Prozac] a affirmé : Je ne doute pas une seconde que le Prozac puisse entraîner la violence et le suicide ou y contribuer. J’ai vu de nombreux cas. Dans un récent essai, six pour cent des enfants sont devenus psychotiques en prenant du Prozac. Et la psychose maniaque peut conduire à la violence .24
Et pourtant, le 3 janvier 2003, la FDA a approuvé l’utilisation du Prozac pour soulager la dépression chez les enfants entre sept et dix-sept ans. Elle l’a également approuvée pour les enfants souffrant de troubles obsessionnels compulsifs.
Aux États-Unis et en Australie, des psychiatres ont déjà prescrit l’antidépresseur le plus célèbre du monde (et des concurrents similaires) à leurs plus jeunes patients. L’inclusion d’informations propres aux enfants sur l’étiquette du Prozac demandée par la FDA signifie que davantage de médecins, pas seulement des spécialistes de la dépression, pourront le prescrire. En Amérique, la dépression touche jusqu’à 2,5 % des enfants et 8 % des adolescents.25 Quelles catastrophes nous attendent si nous suivons ces modes ? Verrons-nous des gros titres à propos d’enfants pris de folie meurtrière, ayant peut-être mis fin à leur vie et à celle d’autrui ? On a déjà découvert que la majorité des meurtriers dans les écoles américaines étaient sous ISRS.
L’incidence croissante de dépression et d’anxiété parmi les jeunes filles signifie que les ordonnances d’ISRS vont se multiplier. Les adolescentes sont en outre prises dans une situation inextricable étant donné que la dépression est également un effet secondaire des déséquilibres hormonaux ainsi que de la pilule. Et combien de jeunes filles et de jeunes femmes mises sous Prozac/Sarafem ou sous l’un des nombreux autres ISRS se trouveront un jour confrontées à un diagnostic de cancer du sein ?

Rendre la santé aux jeunes femmes
Il est réellement terrifiant de penser que les compagnies pharmaceutiques s’attaquent avec enthousiasme aux jeunes femmes, aux adolescentes et maintenant aux enfants dès l’âge de huit ans, qui représentent un marché lucratif pour leurs ISRS. Si nous continuons à nous laisser hypnotiser et à laisser nos enfants se faire hypnotiser par la rhétorique et la ruse de la profession médicale et pharmaceutique, nous allons vers de grandes catastrophes et vers une tragédie humaine en matière de santé.
Le véritable objectif (par rapport au thème principal de cet article) est de rendre la santé aux adolescentes et aux jeunes femmes. La menstruation est une expression puissante de la véritable identité de la femme. Le système reproductif féminin est délicat et peut facilement se dérégler lorsqu’il est privé des nutriments adéquats ou mis à rude épreuve. Nos filles, au lieu de se tourner vers une pilule pour masquer des signes d’avertissement importants, doivent apprendre à faire des choix sains en matière d’alimentation et de style de vie. Les praticiens holistiques compétents sont de précieux alliés pour leur permettre de retrouver une bonne santé hormonale.
Encore plus lourde de défis est la tâche consistant à se défaire des mythes culturels profondément ancrés. Si les femmes veulent réellement retrouver et entretenir leur santé et l’amour de leur corps, il faut exorciser les vieux mythes et les vieilles superstitions de notre inconscient collectif. Les croyances conscientes et inconscientes erronées sur l’anatomie des femmes se transmettent de génération en génération. Nos filles en sont les héritières sauf si nous choisissons de leur enseigner autre chose.
En se débarrassant de ces idées fausses, les femmes peuvent réellement honorer et apprécier leur corps condition préalable importante pour l’équilibre hormonal général.

A propos de l’auteur :
Sherrill Sellman est l’auteur du best-seller Hormone Heresy : What Women Must Know About Their Hormones [L’Hérésie des hormones : ce que les femmes doivent savoir sur leurs hormones]. Son nouveau livre, Mothers : Prevent Your Daughters From Getting Breast Cancer [Mamans : évitez à vos filles d’avoir un cancer du sein] sortira en avril 2003. Elle collabore régulièrement à NEXUS. Ses articles sur la pilule et l’hormonothérapie substitutive ont été respectivement publiés dans NEXUS n° 1, 2,15 et 19
. Sherill part en tournée pour donner une série de conférences en Australie de mars à mai 2003. Visitez son site Internet à l’adresse http://www.ssellman.com pour obtenir des détails sur cette tournée ainsi que sur d’autres tournées prévues en 2003 ou envoyez-lui un e-mail à l’adresse golight@earthlink.net. Pour vous abonner à sa publication électronique mensuelle sur les hormones, envoyez un e-mail à l’adresse hwise@ssellman.com.



Notes de fin

  1. Angier, Natalie, Woman : An Intimate Geography, Houghton Mifflin Company, New York, 1999, p. 94.
  2. Wright, Dr James, The Gold Coast Bulletin, mercredi 26 juin 2002, p. 31.
  3. Coutinho, Elsimar M. et Segal, Sheldon J., Is Menstruation Obsolete ? Oxford University Press, USA, 1 999.
  4. James-Enger, Kelly et Brown, Emma-Charlotte, Which Pill Can Stop Your Period and Prevent Cancer ? , She Magazine (Australie), avril 2002, p. 107.
  5. ibid.
  6. National Toxicology Program, Report on Carcinogens , dixième édition, http://ntp-server.niehs.nih.gov
  7. Site Internet : http://ntpserver.niehs.nih.gov/htdoes/8_RoC/RAC/Norethisterone. html
  8. Wilks, John, A Consumer’s Guide to the Pill and Other Drugs, Freedom Publishing Company Pty Ltd, Australie, 1996, p. 16
  9. and Sterility 1998 :70 : 30-34
  10. Naish, Francesca, Natural Fertility, Sally Milner Publications, Australie, 1996, p. 14
  11. Thomas, D.B., Oral contraceptives and breast cancer, Journal of the National Cancer Institute 1993 :85 : 359-64
  12. Olson, H et al. Proliferation and DNZ ploidy in malignant breast tumors in relation to early oral contraceptive use and early abortions, Cancer 1 991 ; 67 : 1 285-90
  13. Wilks, John, ibid., p. 59
  14. Kass-Wolff, J. H., Bone loss in adolescents using Depo-Provera, J Soc Pediatr Nurs 2 001 jan-mars : 6 (1) : 21-31
  15. Contraception 1 998 juil ; 57 : 231-235
  16. Spartos, Carla. Sarafem Nation, The Village Voice, 6-10 décembre 2000
  17. Brandes L. J., Arron R. J., Bogdanovic R. P., Tong J., Zsaborniak C. L. F., Hogg, G. R., Warrington R., Fang W., La Bella F.S., Stimulation of malignant growth in rodents by antidepressent drugs at clinically relevant doses. Cancer Res 1 992 ; 52 (13) : 3796-3800.
  18. New England Journal of Medicine, vol. 342, 29 juin 2000, p. 2003
  19. Thompson, T., The Wizard of Prozac, Washington Post, 11 novembre 1993.
  20. Am J Epidemiology 15 mai 2000 : 151 (10) : 951-57
  21. Voir : http://www.mercola.com/2000/apr9/prozac_backlash. htm
  22. Garnett, Leah R., Prozac Revisited, Boston Globe, 5 juillet 2000.
  23. ibid.
  24. Rappaport, John. School Violence : The Psychiatric Drugs Connection, NEXUS n° 5, nov-déc 99
  25. Site Internet de la FDA, http://www.fda.gov/bbs/topics/ANSWERS/2003/ANS01187.html
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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 10:25


Parlons un peu de notre ventre de femme.

 

Celui qui abrite notre fécondité de femelles, et qui pulse, bat, vit, et « se » vit en termes de cycles, lunes, ovulations, accueils, orgasmes, dons, créations, menstruations, grossesse, enfantement …

 

Ce ventre que les femmes connaissent au fond si mal, et respectent si peu, parce qu’elles n’ont jamais appris à en décoder le langage, à en aimer les fluctuations et les vibrations, les flux et les reflux. Ce ventre qui nous fait femmes, qui influence par vagues régulières et sans cesse renouvelées nos humeurs, notre ressenti, nos désirs …

 

Ce ventre que nous muselons dans ses expressions, que nous stérilisons quand nous n’en avons pas besoin, que nous enfermons sous camisole chimique, et empêchons d’exprimer ses humeurs, ses fertilités, son limon, et que nous laissons fouiller et gérer par des étrangers investis d’un passe-droit magique leur donnant accès et autorité sur le plus intime de nous-même.

Ce ventre dont nous ne comprenons pas qu’il se révolte parfois, dont nous ne tolérons pas qu’il se manifeste hors de notre contrôle, que nous n’avons pas appris à aimer, toucher, écouter, comprendre.

 
Parlons-en.
 

On évoque de plus en plus, et c’est tant mieux, le sujet des accouchements « naturels », en opposition à l’hypermédicalisation de la naissance. Ou la contraception tout aussi « naturelle », en opposition avec l’utilisation d’une technologie extérieure pour contrôler sa fertilité.

 

Mais s’interroge-t-on suffisamment sur les origines de cette mainmise médicale ou technologique sur notre corps et ses expressions ?

Comment en arrive-t-on à tolérer, et même à trouver normal, que des personnes tout à fait étrangères à notre intimité puissent se sentir investies du « contrôle » de notre fonctionnement interne ou de notre fécondité ?!

 

Un simple exemple : presque toutes les femmes, à quelques rares exceptions près, se sont déjà vues fourrer plusieurs doigts et instruments désagréables dans le vagin par leur gynécologue. Cela fait partie de la routine des consultations gynécologiques conseillées aux femmes au moins deux fois par an. Et à côté de cela, combien de ces mêmes femmes ont-elles déjà eu la curiosité, je dirais presque l’audace, de se palper elles-mêmes l’intérieur du vagin, de ressentir la texture de leurs muqueuses, l’arrondi bien dur du col de leur utérus, la texture de leurs sécrétions internes ?

 

Nous ne savons pour la plupart même pas comment nous fonctionnons ! Oh bien sûr, beaucoup ont des connaissances biologiques suffisantes, enseignées à l’école ou dans un quelconque planning familial, pour pouvoir expliquer comment fonctionne en gros « l’appareil génital féminin ». Mais combien ont la connaissance de LEUR fonctionnement intime, si propre à chaque femme dans ses expressions et ses manifestations, dans ses régularités ou irrégularités ? Combien s’écoutent suffisamment pour percevoir leurs ressentis profonds et pouvoir dire « je me connais ».

 

Alors je me propose, en quelques textes qui viendront l’un après l’autre (le temps de leur gestation :-)), d’accomplir petit à petit un voyage – une odyssée – au travers de notre ventre féminin, de parler aussi bien de notre « géographie intime » que de tous les aspects de nos cycles et notre fécondité, de la subtilité de certaines réactions physico-psychologiques de la grossesse et de l’enfantement, où chaque élément interagit avec les autres pour aboutir à un tout, dans un ballet subtil qui échappe complètement à l’entendement de la médecine et de son approche cloisonnée des choses.

 

J’ai un rêve – moi aussi – qui est que chaque femme accède à cette connaissance intime, prenne ou reprenne le pouvoir sur son corps, la souveraineté sur sa fécondité. Et que cette connaissance et ce pouvoir soient transmis entre femmes, et de mères en filles, naturellement. Pour que nos filles ne se laissent plus déposséder de cette immense part d’elles-mêmes sous de faux prétextes, et ne délèguent plus cette responsabilité qu’éventuellement par choix ou par paresse, mais en tout cas jamais plus par méconnaissance.


F. Jeurissen
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9 septembre 2005 5 09 /09 /septembre /2005 00:00


Bon, en matière d’amélioration de notre  « empreinte écologique », c’est-à-dire entre autres une réduction drastique des déchets que nous relâchons dans notre environnement, il existe un domaine vachement lourd et rarement discuté : le cycle féminin et toutes ses « humides » caractéristiques :-)

Bon, là je sais que je touche à un sujet sensible, et que l’étonnement voire le dégoût que certains éprouveront à la lecture de ce qui suit va chercher ses racines bien profondément dans un certain rapport au corps beaucoup trop aseptisé et déformé à mon goût … mais c’est un vaste débat.

Disons pour faire court que bien peu de femmes – et d’hommes aussi bien sûr, mais ce n’est pas le sujet ici - ont avec leur corps un rapport d’amour et de connaissance réel, bien au contraire.

Il faut éliminer les odeurs, les poils, les humeurs … rien ne doit se voir ni se sentir … bref, on musèle et on rabote tout ça parce que ce n’est « pas propre » et que surtout, surtout, personne ne doit soupçonner sous le vernis propret des femmes actuelles qu’elles aussi peuvent faire des choses aussi triviales qu’uriner, déféquer, roter, avoir des poils et sentir la bête  :-) :-p

Alors les règles ! Je ne vous dis pas … c’est le summum de LA chose à éliminer sans même y toucher, sans un regard, vite vite comme si on planquait un cadavre ! Beurk !


Eh bien non !


Les règles ça fait partie de notre féminité. Au même titre que toutes les manifestations de notre corps et de notre cycle.

Bon d’accord, notre cycle, pour la plupart des femmes ça ne signifie plus grand chose, tout emprisonnées qu’elles sont dans leur armure hormonale (comprendre la pilule contraceptive), incapable de savoir reconnaître en elles une ovulation ou un début de grossesse :-(


Je parlerai dans un autre article de la « vraie » liberté, qui consiste selon moi à ne plus avoir besoin de recours extérieur, qu’il soit chimique ou mécanique, pour gérer sa fertilité et sa féminité, et vivre en harmonie avec soi, s’écouter, connaître son corps sur le bout des doigts …

Mais le sang des règles, et j’y tiens, n’a rien de « sale » ou de dégoûtant.

C’est notre utérus, en bon « nid », qui s’est préparé pendant 15 jours à recevoir un éventuel bébé, qui s’est gorgé de ce sang et s’est conditionné pour protéger et nourrir au mieux un fœtus qui désirerait s’y loger. Bébé n’est pas au rendez-vous, alors tout ce précieux liquide s’écoule, chaud et humide, entre nos cuisses, pour recommencer un nouveau cycle de vie.

C’est beau au contraire, ce sang chaud, c’est la puissance de la vie qui s’exprime !

Ce n’est ni une honte ni une fatalité, c’est au contraire une célébration, une ode à l’univers auquel nous nous relions.

D’ailleurs, dans les cultures plus anciennes et moins cérébrales que la nôtre, le moment des règles était souvent considéré comme un moment de grande puissance et d’ouverture aux messages de la nature.

 

BREF. Venons-en au pratique :

Ces fameuses serviettes hygiéniques et autres tampons avec ou sans applicateur qui sont, eux, les réels « déchets », et non le sang qu’ils ont absorbé.

Et quels déchets !

Histoire de bien se représenter l’importance du sujet, faisons un rapide calcul théorique de la consommation de chaque femme en protections jetables …


Disons pour être raisonnable qu’une femme va utiliser en moyenne 6 protections par 24h, et ce pendant 3 jours (ça me semble vraiment très très modéré comme projection, non ?)

Ca nous donne 18 protections par cycle. Pour 1 an (soit 13 cycles), on arrive à 234 protections « offertes » à la nature. En multipliant cela par … disons 32 années de fécondité (règles débutant à 13 ans et se terminant à 45), ça nous donne 7488 protections au total !!!

Sachant que les dites protections mettent en moyenne 400 à 500 années pour se dégrader entièrement … on a une belle vision d’apocalypse, au milieu de montagnes de Tampax, OB, Vania et autres Always …

Wouaow .....................

Pour continuer la projection : l’europe des 25 représente à l’heure actuelle presque 500 millions d’habitants, tandis que l’Amérique du Nord en compte autant.

Le Japon a 127 millions d’habitants à ce jour …

Si même on ne prenait en compte que ces chiffres là, (en les divisant forcément par deux) et en imaginant que nulle part ailleurs on ne pollue avec ce type de déchets, on en arrive à un chiffre qui ne tient évidemment plus sur ma calculette !!!!!!

Voilà pour l’impact sur l’environnement.


En ce qui concerne l’impact sur la santé des femmes, il ne faut pas négliger non plus le fait que les tampons contiennent des produits qui ne sont pas très bénéfiques au fragile équilibre de la flore vaginale, ni à notre santé tout court : hydrocarbures, aluminium, parfums de synthèse, alcools … qui chez nombre de femmes peuvent être à l’origine d’irritations, de démangeaisons et de réactions allergiques plus ou moins gênantes.

Sans compter la star incontestée de tout cela : la dioxine, dérivé chloré utilisé pour la blanchiment de ces petites choses soi-disant indispensables.

Ah oui : la dioxine (vous savez, ce super truc qui a fait tant de bien aux habitants de Seveso …) se mesure en quantités « presque indécelables » selon les fabricants.

Oui, peut-être. Mais même si on les croyait quand ils nous affirment cela (et pourquoi ils nous mentiraient hein ? ;-)) ... la dioxine, c'est une de ses caractéristiques, ne s’élimine jamais de notre corps. Elle s’y accumule et s’y accumule.

Etant donné que les tampons contiennent, pour être « super absorbants », de la rayonne, laquelle fibre, abrasive par nature, cause souvent de micro-blessures aux parois vaginales, et que dans ces blessures viennent se loger et s’enfermer à la cicatrisation des particules provenant des tampons … personnellement, je ne préfère pas m’amuser à parier sur ce qui s’installe ainsi à demeure dans mon vagin

Il y a aussi les pesticides, utilisé en quantités énormes sur les cultures de coton ( la culture du coton représente à elle seule plus de 40% de l’utilisation MONDIALE de pesticides).

On l’aura compris, il y a moyen de faire mieux pour tout le monde, et c’est une action individuelle que chacune peut prendre pour le bénéfice de tout le monde, à commencer par le sien propre !

Bien entendu, on peut déjà opter pour des protections en coton non blanchis, ce qui limite l’impact sur l’environnement et la santé, mais ne diminue en rien la quantité de déchets produits, malheureusement.


Non, les véritables alternatives sont au nombre de 3 : la coupe menstruelle (Keeper, MoonCup, DivaCup), les éponges menstruelles (mensi) et les serviettes lavables.

Toutes sont efficaces, confortables, bon marché et respectueuses de notre corps et de la nature. A chacune de voir ce qui lui convient le mieux, ou de combiner plusieurs d’entre elles.


La coupe menstruelle

Fabriquée soit en latex (Keeper, avec les risques d'allergie qui y sont liés) soit en silicone (Mooncup et Divacup), cette petite chose qui ressemble à première vue à une sucette géante, ou à quelque gadget pornographique étrange (véridique, je connais des hommes qui ont eu cette interprétation de l’objet en déballant le colis de leur compagne !) est devenue pour moi absolument indispensable.


Elle s’introduit dans le vagin, moyennant un tout petit peu d’entraînement préalable pour certaines femmes moins à l’aise avec leur anatomie, et vient se ventouser autour du col de l’utérus. Elle recueille ensuite le sang qui s’écoule, et se vide aussi souvent que nécessaire (étant donné sa capacité de 28 g, 2 à 4 fois par jour suffisent généralement largement pour des règles « normales »). Il suffit de rincer l’objet à l’eau froide et de le remettre en place immédiatement. On peut le savonner au savon naturel si on le désire, et/ou le faire bouillir entre les cycles, soit encore le faire tremper dans un bol avec quelques gouttes d’H.E. de Tea Tree.

Avec l’habitude, l’opération se déroule en un clin d’œil, et quelques mouvement pelviens suffisent à installer la coupe bien en place.


Pour les déplacements, il est toujours possible d’avoir sur soi une petite bouteille d’eau additionnée d’extrait de pépin de pamplemousse ou d’H.E. de Tea Tree si on craint de ne pas trouver de lavabo pour effectuer l’opération et se laver les mains. Cependant, étant donné que la coupe ne doit vraiment pas se changer souvent, il est rare de se retrouver bloqué avec une mooncup qui déborde !


Les avantages sont multiples, outre bien entendu que c’est entièrement respectueux de notre environnement :

- Economie : investissement d’environ une trentaine d’euros, UNE SEULE FOIS et pour au minimum 10 ans (calculez en combien de mois vous arrivez à cette somme en achetant des protections classiques …)

- Facilité d’utilisation

- Efficacité totale (pas de fuites ni d’odeurs) – Parfait pour la nuit ou pour le sport.

- Confort total (personnellement, je ne la sens absolument plus quand elle est en place, au point qu’il m’arrive fréquemment de l’oublier en fin de cycle ! :-o), alors qu’avec un tampon, quand il commence à être « rempli », ça devient souvent inconfortable.

- Hygiène

- Pas de risque de choc toxique staphyloccoccique, pas de dépôts de fibres étrangères sur les parois vaginales, pas d’absorbtion du mucus naturel, ce qui permet ainsi à celui-ci de continuer à remplir ses fonctions protectrices et nettoyantes.


Les inconvénients :

Je n'en vois franchement pas à priori, mis à part que chez certaines femmes, la cup peut induit une gêne voire une douleur au niveau du col de l'utérus. Je le sais par expérience. Après plusieurs années d'utilisation, j'ai fini par avoir mal au bout de quelques heures de mooncup, de façon parfois très intense. Peut-être est-ce dû à une descente du col de l'utérus, ou à une hypersensibilité de cause inconnue. Toujours est-il que désormais, j'utilise le éponges pour mon plus grand confort.


Pour tout savoir sur le sujet, je vous conseille vivement le WIKI d'On Peut Le Faire :

http://www.onpeutlefaire.com/guide-pratique-des-coupes-menstruelles

Pour en acheter (entre autres) :

http://www.laudamay.com

http://www.mooncup.co.uk/




Les éponges menstruelles


Encore appelées « mensi », il s’agit ici d’éponges naturelles coupées en morceaux plus ou moins petits, de forme bien entendu irrégulière, qu’on introduit dans le vagin exactement de la même manière qu’un tampon sans applicateur.  On les mouille pour bien les imbiber, on les essore et on les introduit bien compressées dans le vagin, où elles vont "s'étaler"  tranquillement et absorber votre flux.

Elles sont très absorbantes, et surtout incroyablement douces.

Quand elles sont pleines, on les retire et on les rince simplement sous l’eau froide d’abord (pour le sang), sous l’eau chaude ensuite (pour dissoudre les glaires), on les tord et on les remet en place. On peut également les savonner au savon naturel, mais il est conseillé de ne pas le faire systématiquement, car cela détruit plus vite l'éponge.


Pour les règles fort abondantes, on peut sans difficulté en mettre deux en même temps, vu que pour les introduire, on les « presse » dans le main, et qu’elles deviennant ainsi minuscules, et ne reprennent « leurs aises » qu’une fois mises en place.

On peut, comme la mooncup, les désinfecter entre les périodes de menstruations, et ensuite on les laisse sécher jusqu’à la prochaine utilisation. On les stocke dans un petit sac en coton.


En tout cas, pour les utiliser à chaque cyclé désormais (je préfère cela à la mooncup pour finir, c'est une question de douceur), je peux attester qu’elles ne deviennent pas des « nids à microbes » comme certaines le craignent, ne sentent absolument pas et ne causent aucune irritation interne.


Les avantages :

- Une extrême douceur et un grand confort.

- En outre, elles permettent d’avoir des rapports sexuels pendant les règles, ce qui peut être un plus pour certains couples. Cela ne gène absolument pas à la pénétration, et permet d'éviter de mettre du sang partout.


- On peut facilement les fabriquer soi-même, en achetant une éponge naturelle entière, non traitée, et en la coupant en morceaux de la taille qui nous convient. C'est d'ailleurs ce que je fais personnellement.  Après un premier "lot" qui a fait son temps, j'ai racheté deux fois une petite éponge naturelle et j'ai découpé à ma convenance. Il faut cependant savoir que certaines "qualité" d'éponges absorbent moins bien que d'autres.

 
Les inconvénients :

- Durée de vie assez limitée. Au bout d’un an environ, elles commencent à « s’effriter » un peu et perdent de leur capacité d’absorption. Il faut donc les renouveler plus fréquemment qu’une coupe menstruelle, mais par contre leur coût est bien moindre (pour 10€, on a une belle grosse éponge qui peut nous faire au minimum une dizaine d'éponges menstruelles, soit plusieurs années d'utilisation).

- Elles ont également le désavantage, comme les tampons, de laisser parfois s’écouler un peu de liquide rosé (glaires mal absorbées teintées d’un peu de sang dilué) dans la culotte. A savoir. Perso , les jours de grand flux, je les combine avec une serviette lavable au cas où.


Les serviettes lavables


Ou "lunapads", pour celles qui préfèrent ne pas avoir affaire à l’intérieur de leur vagin ;-), ou qui préfèrent la sensation d’une protection externe, il existe les serviettes lavables.


On peut également les combiner avec les éponges, pour un confort et une hygiène totale, ou les garder pour les fins de flux quand une protection interne gêne plus qu’autre chose.

 Elles peuvent être en différentes matières : éponge, flannelle, coton, polaire … et de différents modèles : avec une couche imperméable ou non, avec inserts (épaisseur absorbante que l’on rajoute à un support) …

Elles ont généralement des ailettes que l’on fixe sous la culotte, soit par un velcro soit par un bouton pression.

Elles se rincent après usage pour retirer le gros du sang, et se lavent en machine, tout comme les couches lavables, les serviettes de bain ou n’importe quel linge.


Il en existe de différents modèles, mais elles sont souvent sur le même principe que les couches lavables pour bébés : une "base" qui se fixe à la culotte par un velcro ou une pression, sur laquelle on peut ajouter des "trempeurs" à volonté selon l'importance du flux.


Elles peuvent également servir pour les petites fuites d’incontinence, de la même manière que les serviettes du commerce destinées à cet usage.


Il existe des sites qui en vendent bien sûr, mais c’est également extrêmement facile et bon marché à confectionner soi-même. Il suffit de quelques chutes de tissu, d’un peu de velcro,  et le tour est joué. Même pas besoin que les coutures soit droites ou le tissu joli, vu l’usage auquel cet ouvrage est destiné ! ;-))



F. Jeurissen - Tinuviel
septembre 2005

 
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21 août 2005 7 21 /08 /août /2005 00:00

Source : Clotile Warin pour « Le Vif L’Express » du 19 août 2005


Pour satisfaire la politique de réduction de la fécondité décrétée par le régime Fujimori, près de 300.000 Péruviennes ont été opérées de 1996 à 2000. Souvent sous la contrainte.

 

« Je suis allée accoucher au centre de santé d’Izcuchaca, raconte Sabina Uilca. Après l’accouchement, les infirmières ont offert un repas à  mon mari pour le convaincre qu’il fallait m’opérer et il a dit oui. Moi, on m’a juste expliqué que c’était pour faire cesser les douleurs. On m’a attachée à mon lit pour que je m’enfuie pas, puis on m’a endormie. »
Lorsque Sabina Uilca s’est réveillée, on lui avait ligaturé les trompes. C’était en 1998. Cette paysanne de la région de Cuzco, dans les Andes péruviennes, venait d’accoucher de son quatrième enfant, à l’âge de 29 ans.

 
Entre 1996 et 2000, plus de 300.000 Péruviennes ont été stérilisées dans le cadre d’un programme de « planning familial » mis en place par le régime  autoritaire du président Alberto Fujimori. Ce programme bénéficiait de financements des Nations Unies et de l’USAid, l’agence américaine pour le développement international, qui y a consacré 30 millions de dollars de 1993 à 1998. Fujimori avait su, par ses discours volontaristes en faveur du planning familial, séduire aussi bien les organisations féministes que les bailleurs de fonds occidentaux. Mais ceux-ci n’ont pas su voir que la campagne mise en place, massive, a vite dérapé. Nombre de femmes ont été opérées, comme Sabina, sans savoir ce qu’on leur faisait ou contre des promesses d’aide, généralement non tenues, et parfois même de force.

 
Pour convaincre les femmes de se faire opérer, des « festivals de ligature de trompes », sur le modèle des fêtes patronales, étaient organisées et des équipes médicales envoyées jusque dans  les villages éloignés des Andes et d’Amazonie. Puis les femmes étaient opérées à la chaîne, par groupes de 20 ou ! 30, dans les centres de santé ou les hôpitaux, quand ce n’était pas sous des tentes. Pudiquement baptisée « contraception chirurgicale volontaire », la ligature des trompes était présentée comme un moyen de contraception supplémentaire et gratuit. « Nous disions aux femmes qui venaient chercher des ampoules (c’est-à-dire l’injection d’un contraceptif d’une durée de trois mois, très répandu au Pérou) qu’il n’y en avait plus, et qu’elles feraient mieux de se faire opérer », reconnaît Carlos Lozano, alors médecin dans un hôpital d’Iquitos, la capitale de l’Amazonie péruvienne.

 
C’est ce qui est arrivé à Jenny Garcia, qui, comme un quart des 400.000 habitants d’Iquitos, vit à Belen, un bidonville inondé six mois par an par l’Amazone. « En 1996, je suis allée au centre de santé pour demander une ampoule, raconte-t-elle, mais les infirmières m’ont dit qu’à présent le seul moyen de contraception gratuit, c’était la ligature des trompes. On m’a juste expliqué qu’on allait attacher quelque chose dans mon corps. Comme j’étais jeune, les infirmières m’ont affirmé qu’après cette opération je pourrais à nouveau avoir des enfants, dans huit ou neuf ans. Pour moi, c’était bien. »
Jenny, mère de deux enfants, n’avait alors que 24 ans.

 
Pour persuader les femmes d’accepter la stérilisation, le personnel médical a pultiplié fausses promesses et pressions. « Les infirmières ont été tellement insistantes … Elles m’ont promis du pain, des haricots, de l’huile, du blé, du soja. Mais je n’ai jamais rien reçu », raconte Victoria Mejila, de Colcabamba, à 50 kilomètres de Cuzco. Elle avait 24 ans et trois enfants lorsqu’en 1997 les infirmières l’ont exhortée : « Pourquoi veux-tu encore des enfants ? En l’an 2000 viendra la fin du monde. Il va tomber des pluies de feu, iln’y aura plus d’eau, plus de nourriture. » Elles m’ont parlé de monstres de feu qui allaient s’abattre sur le monde. Puis elles ont menacé d’appeler la police si je refusais de me faire opérer. » Victora a cédé.

 
« Il y a eu des excès, on ne peut pas le nier, reconnaît un haut responsable de l’époque, sous convert d’anonymat. Il est possible que le personnel médical ait fait pression sur les femmes ou n’ait pas pris le temps d’expliquer de quel type d'opération il s’agissait. On a aussi profité de jeunes mères qui venaient d’accoucher. Il faut dire que nous avions une forte pression du gouvernement, nous avions des quotas très élevés. »

En effet, chacun, depuis le directeur du programme jusqu’aux infirmières, avait un contingent de femmes à opérer ou à convaincre. Ceux qui y parvenaient étaient récompensés par des jours de repos, des cadeaux (four à micro-ondes ou billets d’avion) ou des primes : 15  sols (3,5€) par opération pour une infirmière, près du double pour un médecin. « Si les quotas n’étaient pas atteints, on risquait d’être viré, explique Carlos Lozano. C’était une dictature. » Le haut responsable déjà cité justifie : « Nous étions des soldats et nous devions exécuter les ordres. Tous les lundis, il fallait rendre un rapport avec le nombre de ligatures effectuées dans la semaine. Fujimori lui-même l’exigeait. On nous appelait du ministère à tout moment pour nous demander où nous en étions. »

 
On ne sait pas exactement, des 300.000 femmes stérilisées, combien l’ont été contre leur volonté. Mais, où qu’on aille, dans les Andes ou en Amazonie, on n’a aucun mal à trouver des victimes. La Dfense du peuple, institution péruvienne indépendante que peut saisir n’importe quel citoyen, a enregistré 939 plaintes pour stérilisation abusive. Pourtant, aucune suite judiciaire n’y a été donnée. Pour Rocio Villanueva, chargé des droits des femmes à la Défense du peuple, c’est une « vieille histoire ».

 En fait, l’affaire a été délaissée par les défenseurs des droits de l’homme – et des femmes – et récupérée par la droite catholique. Depuis 2000, trois commissions d’enquête ont été créées au Congrès pruvien, mais leurs conclusions ont été systématiquement rejetées. Etpour cause, Ces commissions ont été investies par des députés conservateurs qui, à l’instar d’Hector Chavez, un proche de l’Opus Dei, ne dénoncent pas seulement les stérilisations forcées mais toutes les méthodes de contraception, qualifiées de « crimes contre la vie ». « Je crois que, présenté par une personne d’un autre bord, ce rapport aurait abouti », regrette Maria Esther Mogollon, présidente du MAM-Linea Fundacional, la seule organisation féministe à rester mobilisées sur la question. Nous sommes coincées entre les catholiques fondamentalistes, qui instrumentalisent les stérilisations forcées pour remettre en question toute politique de contrôle des naissances, et des féministes, qui minimisent le sujet pour ne pas paraître sur le même banc que l’Eglise. » De fait, les féministes péruviennes s’inquiètent aujourd’hui du manque de contraceptifs, dû à la mainmise des conservateurs sur le ministère de la Santé.

« Le problème dans cette affaire, ce n’est pas le planning familial, c’est que l’Etat a violé les droits de femmes », précise Hilaria Supa. Soutenue par Maria Esther Mogollon, cette dirigeante paysanne de la région de Cuzco a convaincu 12 femmes stérilisées contre leu’r gré, dont Sabina Uilca, d’aller en justice. Mais, trois ans après le dépôt des plaintes, elles attendent toujours d’être reçues par Nelly Calderon, procureur général de la République, censée enquêter sur le sujet. L’an dernier, celle-ci affirmait dans une interview au quotidien espagnol El pais que l’affaire allait lui permettre d’inculper Fujimori pour génocide. Elle évoquait la stérilisation de « communautés entières », notamment en Amazonie. Mais, désormais, elle estime « manquer d’informations », ses 10 enquêteurs n’ayant interrogé, en près de deux ans de travail, qu’une cinquantaine de victimes.

L’inculpation pour génocide aurait pu permettre d’obtenir l’extradition de Fujimori du Japon, où il a pris la fuite en 2000. Mais elle est « inconsistante », selon Francisco Soberon, secrétaire exécutif de la Coordination nationale des droits de l’homme, qui se bat pour que Fujimori soit jugé pour d’autres violences politiques. Certes, nombre de femmes stérilisées sont indiennes, mais « c’est parce que ce sont les indigènes qui sont les plus pauvres et ont le plus d’enfants. Ce n’était pas un racisme planifié », constate Soberon. La motivation était statistique. Pour Alberto Fujimori, ingénieur de formation et grand amateur de chiffres, il s’agissait de faire baisser le taux de natalité afin d’obtenir une augmentation du PIB par habitant. Bref, diminuer le nombre de pauvres plutôt que de s’attaquer aux causes de la pauvreté. « On s’en est pris à nous parce que nous sommes pauvres, estime Sabina Uilca. J’aimerais qu’on dise la vérité, que tout le monde sache le mal que le gouvernement nous a fait en nous traitant comme des animaux. Et je voudrais que cela n’arrive plus à aucune autre femme. »

 


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