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16 août 2005 2 16 /08 /août /2005 00:00

N
Bonjour H.,
Je vais tenter de me faire non pas l'avocate du diable, mais essayer de mettre quelques arguments en face de tes phrases, qui m'interpellent toutes, mais que je ne peux laisser sans mon avis.

H. dit : « juste pour mettre ma petite goutte d'eau dans cette conversation que je prends en route, nous à la maison on est six à apprendre ce qu'on
choisit d'apprendre quand on choisit de l'apprendre... »


N : on est aussi 7 à la maison, et même si les enfants vont 'presque' tous à l'école, on apprend aussi ici, et on creuse aussi des sujets 'choisis'. d'autres sont traités ailleurs (sport, musique. On vient de s'installer un mini réseau avec accès à Internet depuis 2 postes, çà révolutionne certaines recherches !

H. dit : « C'est un choix très influencé par moi, mais que nous n'avons fait qu'à partir du moment où les grands ont rejeté le collège. Pour moi, cela va bien plus loin qu'une question d'apprentissage de ceci ou cela ou de ma capacité à enseigner. Pour ça, je fais complètement confiance aux enfants. Ils en savent déjà beaucoup, et ce n'est pas à l'école qu'ils ont acquis la plus grande partie de leurs connaissances. »

N : Ben si, pour moi, c'est aussi (pas que) question d'apprentissage. je me refuse de croire que les enseignants ne sont formés qu'a faire du gardiennage... ils leur apprennent aussi. et apprennent aussi a apprendre, ou au moins a avoir envie de savoir.

H. dit : « Non, le vrai problème, c'est les comportements qu'on apprend et
ceux qu'on désapprend, d'abord à l'école, puis ensuite de façon de plus en plus prononcée, au collège, au lycée, et pendant les études. J'en cite quelques uns. Ce qu'on désapprend : l'entraide, la confiance en soi, comment apprendre, la confiance dans les autres, la créativité dans la recherche de solutions... »


N : : Ben là je suis vraiment pas d'accord. l'entraide, hormis le fait qu'a la maison c'est monnaie courante pour n'importe quelle tâche, scolaire ou ménagère, elle est présente a l'école, ou le travail en groupe est présent dans la majorité des matières (en sport cette année S. en 4° a appris a observer son amie et a lui proposer elle-même comment s'améliorer,
et a chercher avec elle comment faire pour etc. a l'aide de fiches fournies par la prof.. bon ce n'est qu'un exemple parmi plein d'autres)

La confiance en soi : alors là oui ! 1000% oui ! je suis consciente que çà, c'est le plus dur : la valorisation des résultats obtenus, qu'ils soient bons, moyens ou mauvais. là, à la maison, il faut souvent un travail de fond... avec J., c'est le plus difficile : lui redonner confiance en lui après deux années a avoir été dévalorisé. mais bon, on travaille pas mal la dessus aussi. Cette année, l'équipe est pas au top du tout, d'où mes recherches...

Comment apprendre : ben là, je pense que leurs méthodes sont efficaces. Ils s'en sortent pas mal mes petits... et ils apprennent à apprendre. j'espère croire que c'est sur cette partie que je ne suis que peu concurrentielle ...??

La créativité dans la recherche de solutions : ben là aussi, je dois vraiment avoir du bol, je dois être tombée soit sur des profs dignes de ce nom, soit sur le fait que mes gamins sont plus malins que la moyenne ?? Car je n'ai pas rencontré de difficulté sur le sujet. mais j'aimerais que tu me donnes un exemple... ok ?

H. disait : « Ce qu'on apprend : que l'autorité détient la vérité, que l'autorité sait mieux que nous ce que nous valons, ce que nous sommes capables de faire ou non, comment on doit résoudre un problème, comment on doit se comporter, qu'il faut rester immobile et muet pour apprendre, que l'intellect et le corps sont deux choses différentes et que le premier est plus important que le second... »

N : Sur cette notion d'autorité et de qui détient le savoir, je suis à la fois d'accord et pas d'accord. L'autorité, dans le système actuel de l'éducation nationale, et ben elle est nécessaire et si elle se passe dans le respect mutuel, çà fonctionne. Les enfants qui auraient besoin d'être déscolarisés, car l'école ne leur convient pas, dans 99% des cas, les parents sont déficients. par manque d'autorité ? Parce que le discours qu'ils tiennent c'est 'ton prof a toujours raison'. moi je suis pas sur ce créneau : si le prof se goure, et il a en le droit, comme tout être humain non fiable à 100%... et ben le gamin en face il a aussi le droit de lui dire. Après, la réaction doit être saine...

C'est arrivé cette année en cours d'anglais avec J. : la prof se goure. une élève (excellente tête de classe qui vient de passer 2 mois aux US cet été...) la reprend... non madame, ce n'est pas çà, c'est çà. AIE. la réaction a été... vive. 
L'élève n'ouvre plus la bouche. 
Conclusion : le manque de respect ne vient pas de l'élève, mais de la prof. Oui, tu as raison, dans ce cas, on t'apprend a la fermer.
MAIS, ce genre de prof a quand même tendance à disparaître, non ? (si tu savais ici le nombre de 'vieux' profs qui viennent finir leur carrière au soleil...)
Je persiste a croire que l'enseignement de l'EN est une affaire d'hommes et de femmes...
Ma fille S. est 'tombée' sur des bons numéros, J., bien moins...

Des méthodologies de travail sont transmises, je les trouve pas si mauvaises. En tout cas, elles correspondent à une façon d'enseigner, du prof. certes, lui aussi se plie a un programme (généralement très chargé) et se doit de boucler un certain nombre de notions en un temps record. Les méthodes sont pas forcement propices à la réflexion... alors on réfléchit ensemble, ici, après coup.

Comment se comporter : héhé, je te vois venir : le discours 'fermes là et écoute'... ah oui celui la il existe dès la maternelle n'est ce pas ?!!
Mais bon, toi, quand tu vas au cinéma avec tes petits, t'as envie d'écouter, non, et pas d'être perturbée par l'animal a coté qui chahute...
Bref. A table, quand quelqu'un prend la parole, on le laisse parler, on l'écoute, et ensuite, seulement, on intervient... non ? Bon, a l'école, c'est pareil.
En tout cas, ici, ça marche comme çà, et a l'école, idem...
Pour certains, les miens, cela ne pose pas de problème, et çà reste normal. Pour d'autres, non. je crois que ce n'est qu'un seul mot : le respect. Alors selon toi, se comporter en écoutant les autres, c'est rester muet ?
Je pense pas, j'ai des enfants très actifs en classe, mais qui ont seulement compris (appris ?) à prendre la parole quand ils peuvent le faire, quand c'est 'leur tour'. Et pour cela, il faut bien quelqu'un au dessus qui donne la parole. Je t'entends dire : qui leur donne... donc c'est qu'ils ne sont pas libre de la prendre quand ils veulent. Ben oui, c'est çà aussi.

Je reviens sur ce que disaient C. et A., dans le sens ou l'école n'apprend pas à s'intégrer dans la vie active. C'est bien çà C. ? Ben je sais pas. Personnellement j'ai beaucoup aimé travailler, et je me suis éclatée à aller chercher seule des infos que personne ne pouvait (ne savait) me donner. Auto-formation, oui. A l'école aussi on apprend çà pourtant, non, à chercher ? Peu, certes. Ici je suis souvent avec ma fille à chercher avec elle, dans les livres, maintenant sur Internet aussi. Mais les travaux de groupes réalises dans certaines matières sont fait pour çà aussi : apprendre à chercher, en parlant, aussi en parlant...
Par contre, ce rapport a l'autorité, ben si je l'avais pas eu au collège et au lycée, je sais pas comment j'aurai pu respecter mes patrons.... que j'ai toujours beaucoup admiré, soit dit en passant, pour leur autorité, justement, et leur pouvoir de délégation aussi.

H. dit : « qu'il faut rester immobile et muet pour apprendre, que l'intellect et le corps sont deux choses différentes et que le premier est plus important que le second...
Et, cerise sur le gâteau, l'école nuit gravement à la santé de l'enfant, en l'obligeant à rester immobile et dans une position non naturelle des heures par jour, en réduisant son champ visuel, en l'empêchant de s'exprimer, en créant des situations de stress... »


N : Oui, çà je suis bien d'accord...c'est quelque chose de très grave même, car des petits, il faut rester assis et écouter, sans bouger... et alors le sport, ben il faut le faire ailleurs.
C'est un gros manque çà... et ici dans ma petite commune et ben il n'y a pas un seul équipement sportif... donc tu peux imaginer ce que font les enfants du primaire ?!!! Systématiquement en sortie piscine 1 fois par semaine... pendant 5 ans. Le reste ??? Ils courent dans la cour... génial.

J'espère qu'un jour on verra en France des aménagements des rythmes proches de ceux de l'Allemagne ou les enfants ne travaillent les matières intellectuelles que le matin, et ou l'après-midi est réservée aux arts et aux sports... mais je peux rêver longtemps peut-être.

Jusqu'a présent j'ai toujours compensé par mes propres aménagements les manquements de ces rythmes infernaux qui créent le stress que tu décris. Le sport et la musique, mes 2 petits et ma fille en font déjà a l'extérieur, et ils sont très demandeurs de cette activité non scolaire (qui dure pas longtemps, mais qui est fixe dans la semaine, et régulière. S. de son côté prend des cours de guitare et fait du karaté depuis 6 ans... elle ne peut
pas s'en passer, sauf exception !) il est évident qu'il faut d'une part pouvoir (financièrement) le faire, et d'autre part, vouloir. Je trouve que c'est une soupape de sécurité, contre l'accumulation du stress que tu décris.

Quand à J., qui n'a jamais voulu pratiquer un sport plus de deux ans, et qui n'a jamais été attire par la musique non plus, ben lui il stresse... et il dévale la pente comme je le disais la semaine dernière. Donc oui, il faut compenser, ouvrir le champ, proposer, palier aux manques ! Sans arrêt.

Je comprends très bien et je respecte complètement la solution de la déscolarisation quand on vient d'énumérer tout ce qui va pas et qui a besoin d'être compensé, complété, affiné. Et pourtant, S.(12 ans) se plaît énormément a l'école. 
Alors ???
et pourtant B. (4 ans) se plaît aussi énormément a l'école (et je te raconte pas la maîtresse de cette année, une horreur !!! Que du militarisme aigu, impressionnant ! Et pourtant, çà plait à B. je t'assure !
Souvent je lui demande si c'est pas trop ceci ou trop cela... il me répond 'non' et le 'non' est franc ! Bon... des fois je me demande si c'est pas moi qui n'ai pas assez de règles strictes ???)
T. vient d'entrer à 3 ans chez les petits, et il s'y est adapté avec une extrême facilité, bien plus facilement que tous les pauvres gosses en train d'hurler quand maman partait... et çà a duré chez certains pendant des mois. T. a pleuré le jour de la rentrée, et puis hop, rien. J'ai pas senti de résignation, mais plutôt l'inverse, l'envie de faire comme B., d'apprendre autre chose que maman ne fait pas. De montrer a maman que je fait autre chose, et qu'est ce que j'en suis fier !
Je crois aussi que S. est un sacré moteur par son enthousiasme d'aller en cours pour ses petits frères. C'est aussi cela qui me pousse encore a croire a l'EN. je pense que tu l'auras compris ;-)
Quant à J., ben oui, lui il a voulu tout quitter ici il a deux ans, et maintenant, il reconnaît qu'il aurait mieux fait de se passer de cette expérience. Il a du mal et moi avec a trouver une solution. Hier encore il me disait 'qu'est ce que je dois faire'. Je lui ai répondu, je sais pas. Je cherche encore. Rien n'est jamais perdu, tant que le dialogue est là.
Je n'ai plus confiance dans le collège ou est J., j'ai confiance dans celui de S.. Pourtant, sur chaque porte, c'est marqué « ministère de l'éducation nationale ». Mais les personnes derrière les grilles sont différentes. Et pourtant, elles ont la même mission. Pour une question de seconde langue, je ne peux pas changer J. de collège. Sinon, je l'aurais fait depuis longtemps...

Donc, pour conclure mon roman, je pense que si tu as la 'bonne' personne en face de toi, çà marche. enfin, ça peut marcher. Je peux pas croire que cette école est vouée a l'échec.
Ma fille a été trop bien dressée ? B. ne l'est pas... Est ce qu'il se plaira aussi longtemps que S. dans ce milieu ?
Ben en tout cas si il n'y est pas bien, j'aurais pas d'hésitation... il restera a l'école ... à la maison ;-)

Je suis trop optimiste ?
Trop idéaliste ?

Merci à toi H., merci à vous de votre écoute.

N., maman de J. (15 ans en 3° college de merde), S. (12 ans en 4° collège classique), B. (4 ans, moyens de maternelle, maîtresse adjudant-chef), T. (3 ans petit de maternelle, maîtresse directrice et maternante), et J. (1 an, marche quand maman est pas là, sinon en ce moment tète, bien sur).

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A (en réponse à N.):


Sur l’école et l’apprentissage :
Je pense que c'est le cas pour certains profs qui croient à l'enseignement et qui aiment leur matière. Alors, ils ont envie de transmettre un savoir, et y parviendront peut-être à force d'enthousiasme. Par contre, pour ce qui est d'apprendre à apprendre, je ne me rappelle pas que ça ait été beaucoup mis en valeur au cours de ma scolarité. Parce qu'apprendre à apprendre, c'est aussi apprendre aux enfants à se connaître ; et là, peut-être que les parents, ou toute personne impliquée qui connaît l'enfant, ont une longueur d'avance ?
J'en profite pour préciser que dans ma vision de la nonsco, l'idéal est d'être un réseau de parents, pas forcément une association, mais un réseau où on peut s'"échanger" les enfants, ou plutôt ou les enfants peuvent s'"échanger" les parents ! :o)

Sur l’entraide :
Je ne sais pas si l'école apprend l'entraide. ne serait-ce qu'au niveau de l'apprentissage de la compétitivité... ça atteint son paroxysme dans les "meilleures" filières, en terminale s, en prépa... dans les classes de "nuls", ok, y'a un peu + de solidarité, mais souvent c'est pour se tirer vers le bas, ou contre les profs...
Et l'entraide prof-élève, je la vois assez inexistante. Les bon ça va, les moyens on les ignore, les nuls on les coule. Je caricature ? si peu !

Sur la confiance en soi :
Pour moi, c'est une valeur qui peut être donnée par la famille, même à un enfant scolarisé. Et être tellement fort (surtout si commencé petit... avant la naissance ?) que l'enfant peut puiser dedans pour ne pas se laisser manipuler par l'école. Après, bien sûr, y'a des limites ! On ne peut pas accepter d'un enseignant qu'il rabaisse notre enfant. prendre sa défense lui montre au moins que nous on croit en lui et qu'on n'acceptera pas un jugement (trop) négatif qui pourrait tout détruire...

Sur la créativité à l’école :
J'ai un exemple, tiré du livre de Jeannette Toulemonde "Place à l'enfant" :
"Un enfant de 10 ans fait un travail de maths. il découvre une autre méthode que celle proposée. il trouve cela très intéressant et passe beaucoup + de temps à son travail que prévu. A-t-il fait une erreur ? Sa méthode était-elle fausse ? Il obtient une mauvaise note. La joie du travail et de la découverte fait place à la déception : « comment ? j'avais beaucoup travaillé, cherché, j'espérais une bonne note... » Son travail, sa découverte, qui n'auraient pu être qu'enthousiastes, étaient déjà empoisonnés par l'idée de la note, et faussés ensuite pas la mauvaise note qui juge non pas de l'effort, mais du résultat. Si la note avait été remplacée par une discussion avec le professeur au sujet de son travail, il serait reparti avec encore + de courage."

Sur l’autorité et sa nécessité :
Je ne suis pas sûre de ça.
Qu'est-ce que l'autorité ? Dans quelle mesure nous octroyons-nous le droit d'avoir une autorité sur nos enfants ? Une décision ou s'immisce l'autorité ne peut convenir aux deux parties, la personne "inférieure" se sent forcément non respectée.
Pour moi c'est vraiment arbitraire.
Même avec J., qui n'a que deux ans, je me rends compte que lorsqu'on lui explique une situation, qu'on prend le temps de lui faire comprendre notre position et surtout si ce qu'on lui demande est « logique », il coopère de bon coeur. Quand je dois faire preuve d'autorité, c'est que je suis pressée, que je ne veux pas prendre le temps de me mettre à son niveau, donc j'use de mon pouvoir pour me faire obéir. C'est un rapport de force.

Sur les règles et leur raison d’être, sur la notion de respect :
Oui, ces règles sont nécessaires au fonctionnement de l'école telle qu'elle est.
Mais ne dit-on pas que les écolier Montessori, qui ont le droit de se lever quand ils le souhaitent, et de parler (mais à voix basse) font preuve d'un profond respect pour ceux qui font autre chose autour d'eux ?
C'est peut-être les fondements qui sont à changer...

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H. : 
Dans le détail, je suis d'accord avec la réponse d'A., alors je reprends plutôt les points globaux, qui sont ceux sur lesquels j'ai envie d'insister.

Il est certain que les enfants autonomes dans leur milieu familial seront moins abîmés que les autres. Mais abîmés quand même... Parce que l'école occupe une très grande partie de leur temps, et que c'est un travail de sape ininterrompu...
La question de base est : est-ce que les gens avec qui mes enfants sont en contact les considèrent comme des égaux ou comme des inférieurs ? Comme des individus complets ou comme des individus en formation ? Dès qu'un sentiment de supériorité s'installe quelque part, tout est faussé.
Quand un enfant aime vraiment l'école, c'est probablement parce qu'il y est respecté par au moins certaines personnes, et surtout valorisé. 
Mais pour quoi y est-il valorisé ? Pour ses réelles qualités ? Ou pour sa bonne intégration au système ?
Pour chaque enfant, en fonction de son milieu familial, il y a une masse critique de remise en cause de sa confiance à partir de laquelle il va se dévaluer. Et au collège, cette masse critique est vite dépassée, par le nombre de personnes et le temps passé.

Je ne veux pas faire le procès de l'école, parce que je suis persuadée que TOUTES les personnes qui y interviennent ont les meilleurs intentions du monde. Même celles qui sont là à contrecœur, même celles qui n'en peuvent plus, même celles qui ne sont là "que" pour la sécurité de l'emploi et les vacances scolaires. De la plus rassie et usée des personnes jusqu'à la plus motivée, elles ont toutes envie d'apporter quelque chose aux enfants/adolescents.

C'est le système que je remets en cause.
Tout le principe de "Nous savons ce que les enfants ont besoin d'apprendre et comment ils doivent l'apprendre". Sur le contenu : comment diable pourrais-je savoir ce que l'enfant aura besoin de savoir dans vingt, dans quarante ans ? Et surtout, ce qui est important, n'est-ce pas ce qu'il a besoin de savoir sur l'instant, pour vivre ? Comment peut-on préparer l'avenir en se privant du présent ?

Sur la forme de l'apprentissage :
Un enfant découvre le monde de façon empirique, sur un mode d'essais-erreurs. Même si certains enseignants comprennent comment cela fonctionne, bien peu prennent le temps (car c'est un processus long) de laisser les enfants expérimenter eux-mêmes. Cela est vrai en maternelle comme à l'université, le processus d'apprentissage ne change pas
avec l'âge. D'ailleurs, les quelques enseignants qui prennent le temps se heurtent vite aux programmes et à la majorité des parents pressés de voir leurs enfants réussir.
Comment apprendre, ça ne s'apprend pas, on naît avec (heureusement :-) Par contre, ça se désapprend.
A chaque fois qu'une personne corrige un enfant, lui propose une solution, note un enfant, etc, l'enfant perd un peu de sa confiance en lui et en sa capacité à trouver lui-même une solution.
Or trouver des solutions, ce n'est pas seulement résoudre un problème de maths. C'est aussi trouver des solutions pour toutes les situations auxquelles on est confrontés en permanence dans la vie. Trouver des solutions, c'est vivre au quotidien, interagir avec les autres. Et c'est la même confiance en soi qui sert pour les problèmes de maths et les problèmes relationnels...

Toute évaluation, même systématiquement positive, même l'auto-évaluation, quand elle n'est pas décidée de l'intérieur, implique une perte de confiance en soi. Même le meilleur des élèves, celui qui a systématiquement 20/20, ne croit plus en sa capacité à évaluer lui-même son travail.

Quand à l'entraide... Le peu d'entraide proposé dans les meilleurs établissements qui soient est incapable de rivaliser avec le poids des notes et des classements, officiels ou non, qu'elles impliquent. Seules les écoles sans notes peuvent réellement respecter l'entraide naturelle.

Et le respect ne s'apprend... que si on est respecté. C'est-à-dire si ce qu'on dit est écouté avec la même attention, qu'on soit enfant ou adulte. Si on tutoie et qu'on appelle par leur prénom les personnes qui nous tutoient et qui nous appellent par nos prénoms. Si les adultes encourent les mêmes sanctions que les enfants (en cas de retard, ou d'erreur, par exemple). Le respect "dû" n'est pas du respect, pour moi, c'est de l'obéissance.

Ce qui nous ramène au début de mon message... alors j'arrête là, sinon je vais tourner en rond ;-)

 
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