"Les plus anciens objets découverts à ce jour et représentant le corps humain remontent de la période du paléolithique supérieur et ce sont pour la plupart des sculptures de nus féminins. Ce sont les premières oeuvres d’art dans l’histoire de l’humanité. Ces statuettes, dont certaines datant de 25,000 ans av. J.C. (ex. : la Déesse de Willendorf), étaient des représentations de Déesses de la Fécondité-Fertilité et sans doute des objets de cultes visant à assurer la reproduction, la survie de l’espèce. Leur particularité est que ces corps sont dotés de formes très généreuses, elles ont de gros ventres, des seins lourds et tombants, des hanches larges et de grosses cuisses. À cette époque, avant l’avènement des premières civilisations patriarcales, les femmes avaient du pouvoir. On parle de la grande religion féminine, celle de la Terre-Mère, qui assure la survie et le bien-être des enfants, qui leur fournit de la nourriture, de l’eau, des vêtements pour survivre à l’hiver, des plantes de pouvoir pour guérir les maladies. On respectait cette divinité protectrice (Grande-Mère) et ces statuettes servaient à exprimer cette vénération. De plus, selon l’historienne Merlin Stone dans son ouvrage mondialement reconnu: « Quand Dieu était femme », les divinités féminines étaient vénérées aussi pour leur courage, leur force et leur sens de la justice.
Au fil des siècles et des cultures, la grosseur féminine a souvent été associée à la fécondité et a été appréciée, valorisée et célébrée par les artistes et la population en général. Dans la culture occidentale actuelle, ces Vénus aux formes exponentielles représentant alors la sexualité sont l’objet de mépris et de moqueries; elles sont exactement ce que les femmes ne veulent pas être, bref tout ce qu’on trouve laid aujourd’hui. Pourquoi?"